Le reste du trajet passa vite, selon moi. La voiture se gara finalement devant l'hôtel, et je laissai les musiciens sortir avant de les rejoindre dans le hallde l'hôtel. C'était les démarches habituelles ; nous étions une équipe complète à dormir dans l'établissement, soit des dizaines de personnes, alors c'était toujours un peu impressionnant pour les hôteliers ; mais ils connaissaient leur métier et le faisaient bien.Ce fut rapide ; quelques grooms vinrent chercher nos quelques bagages – ils devaient évidemment se charger de monter ensuite tout le dressing, mais ils verraient ça après, avec l'équipe chargée de cet aspect là de la tournée – et je fus vite à mon étage.
« Bonne nuit à tous », lancai-je.
Ils me répondirent tous, puis dans un ordre tout à fait juste, Clare entra dans sa chambre, puis ensuite Adam, et pour finir Sarah et Mitch – qui en partagaient évidemment une. Seul Jeff ne suivit pas le mouvement, et au lieu d'entrer la carte magnétique dans l'espace prévu à cet effet, il vint jusqu'à moi, qui me tenait déjà devant la porte de ma pièce.
J'avais l'impression d'être un jeune coupable de je ne sais quelle bêtise, qui s'apprêtait à se faire avoir par l'oncle bienveillant mais sévère. Cependant, une fois devant moi, Jeff dit simplement :
« Tu vas bien ? »
J'acquiesçai mollement.
« Je suis épuisé. »
Ce n'était pas un mensonge, enfin, un peu – c'était un demi-mensonge. Le spectacle m'avait épuisé, j'enchaînai des concerts qui n'avaient pas lieu dans le même pays, bien-sûr que c'était difficile physiquement. Mais il n'y avait pas que ça. Alors, demi-mensonge.
« Repose-toi, tu en as besoin. »
Il me tapota amicalement l'épaule avant de m'adresser un petit signe de tête et de reculer, puis de disparaître dans sa chambre personnelle. J'entrai dans la mienne. Directement, je m'affalai sur le lit, soupirant.
C'était assez compliqué, et le fait que j'hésitai me faisait sentir pathétique. Je m'en voulais, j'hésitai, je ne comprenais pas mes propres désirs, j'avais envie de succomber ; j'allai le faire, inévitablement. Un sacré bordel ; oui, c'est ce que c'était.
Assez rapidement, j'entendis quelques coups contre la porte de la pièce. Je me levai aussitôt, comme pressé, et une fois devant l'objet, m'arrêtai net. Je posai délicatement ma main sur la poignée, mais ne bougeai pas davantage. Mon front se posa contre le froid bois. Je ne bougeai pas ; plus.
« Harry ? Harry, je suis là, ouvre.
- Je ne peux pas », soufflai-je, la main toujours posée sur la poignée de porte.
Je laissai un petit silence planer, soupirai, et repris :
« Je ne peux pas. J'ai une copine, Louis, je... Je ne peux pas faire ça. »
Le lendemain à la même heure, j'étais dans ses bras, dans son lit ; mais ce n'était pas encore ce moment, je ne l'avais pas encore vécu, alors sur l'instant présent, j'étais raisonnable, ou du moins j'essayais de toutes mes forces de me convaincre de l'être.
Louis était un jeune homme que j'aimais pour beaucoup de choses, et surtout sa maturité – même si, je l'avoue, il pouvait être un réel enfant par moment. C'est pour cela que je ne fus pas déçu de sa réaction. Il ne s'énerva pas, n'insista pas ; n'essaya même pas de le faire.
« Je comprends. »
Nous nous étions sauvagement embrassés peu avant dans ma loge et je me ressassais ce moment en tête encore et encore, déchiré entre une envie évidente pour Louis et une culpabilité horrible envers Camille. Bien-sûr, je tentais encore de croire que je n'aimais plus Louis et que c'était simplement l'euphorie de la soirée qui avait mené à un tel moment – interrompu par Sarah.
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Pour tes yeux seulement - Larry Stylinson
Fanfiction- FICTION TERMINÉE - « Lorsque l'on cherchait "Harry Styles", soit mon nom, sur Google, les premiers résultats étaient des articles, tous concernant ma vie privée : petite-amie, rumeur, sexualité. Je n'étais qualifié uniquement par l'aspect personne...