C H A P I T R E 1 3

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J'ouvrai les yeux, d'un coup, et ce fut un des moments. Le moment - désagréable - que l'on connait tous un jour, celui où dès le réveil, nous savons que nous sommes en retard. Nous n'avons même pas à regarder l'heure, nous le savons juste ; c'est comme si notre corps nous envoie des alarmes qui finissent par nous réveiller. Et à ce moment-là, pour moi, ce fut un des ces moments.

Je me redressai d'un coup, enlevai la couette de sur mon corps - la mettant donc entièrement sur Louis et son visage - et me levai du lit. J'étais évidemment entièrement nu, mais ce n'était pas comme si être autant exposé devant Louis était nouveau pour moi ou dérangeant.

« Qu'est-ce que tu fais, grogna t-il avec sa voix douce mais râpeuse du matin en s'extirpant de sous la couverture.

- Je suis en retard, répondai-je en saisissant mon jean.

- En retard pour quoi ?

- Pour rejoindre Jeff, prendre l'avion... Tu sais, je suis chanteur. Toi aussi. On faisait partie du même groupe avant, mais maintenant on est en pause alors on fait du solo... Oh et tu m'as pris contre ce mur-là la nuit dernière. Tu t'en rappelles ? »

Louis roula des yeux, indéniablement amusé par mon ton ironique (je le connaissais par cœur et je savais pertinemment) mais trop fatigué et fraîchement réveillé pour le montrer.

J'enfilai mon pantalon avant de chercher mon haut et de le mettre aussi. Je ne m'étais jamais habillé aussi vite de ma vie, mais clairement, je ne voulais pas être en retard. Jeff m'attendait dans quinze minutes devant mon hôtel. Et je n'étais clairement pas dans mon hôtel, là. C'était une véritable course contre la montre qui s'engageait.

« Mes chaussettes ! Couinai-je. Tu as vu mes chaussettes ?

- Je n'ai pas vu tes chaussettes, répondit-il, sa face aplati contre l'oreiller.

- Aide moi à les chercher.

- Je ne les vois pas.

- Louis, tu as littéralement ton visage contre quelque chose. Redresse toi et aide moi à chercher mes chaussettes, au moins avec tes yeux. »

Il soupira et se redressa, en tailleur sur le lit. Il ressemblait vraiment à un hérisson, avec sa légère barbe de trois jours, ses traits faciaux tout endormis et ses cheveux empruntant tous des directions opposées. Il était plus attendrissant qu'utile pour ma quête de chaussettes, pour le coup.

Je cherchai partout, et surtout dans les endroits les plus probables, comme sous le lit, sur les meubles apparents, près du côté du lit où j'avais dormi. Mais rien. Mes deux chaussettes noires étaient juste introuvables. Je me redressai, me tenant debout dans la chambre, soupirant.

« Je peux pas être grillé pour des chaussettes... Marmonnai-je en regardant autour de moi, avant de me concentrer sur Louis. On va faire ça autrement. Tu te souviens où je les ai mises hier en me déshabillant ?

- Aucune idée, répondit-il honnêtement. Je n'ai pas vraiment fait attention à tes chaussettes. Ce n'est pas le genre de vêtement sur lequel je me concentre avant de coucher avec quelqu'un. »

Je me mordillai la lèvre en continuant à regarder, comme si le vêtement allait apparaître par magie. C'est clair, qui se concentre sur des chaussettes avant l'acte ? Personne. Surtout qu'on était carrément bien lancés au moment où je les avais retirées. Peut-être que j'aurais dû ne pas les retirer, oui ; mais je trouvais cela assez dérangeant d'avoir des relations sexuelles en étant entièrement nu... Sauf au niveau des pieds. C'est étrange. Mais, bon, en attendant, si j'avais gardé ces vêtements à pieds ce soir-là, je n'aurais pas été dans cette fâcheuse situation maintenant. Merde.

Pour tes yeux seulement - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant