Nohella

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Oh non ! Je n’en reviens pas toujours pas de ce que je viens de faire, j’ai embrassé Marwan et le
pire c’est que j’ai aimé ça. En plus, je l’ai laissé planté dans le couloir et j’ai couru comme une folle
jusque chezmoi. Je ne retournerais pas en cours de la journée, ça c’est sur.
Je m’enferme dans ma chambre et je mets la musique à fond, faut que je bouge. Je me mets à danser
et je sens au bout de quelques minutes que la pression de mon corps redescend. La musique pulse et
moi avec et je retombe épuisée sur mon lit en éclatant de rire. Qu’est-ce que ça fait bien ! Je roule et
je me mets à plat ventre sur mon lit pour récupérer mon téléphone qui sonne dans mon sac, je lève les
yeux au ciel, c’est ma sœur.
– Nohella, Marwan m’a dit que tu étais repartie ?
– Oui, je ne me sentais pas bien.
– Pourquoi t’es tout essoufflée ?
– Je viens de monter les escaliers à la maison.
Elle glousse et je sais à quoi elle pense. Elle est pire qu’un mec ! Comme si j’allais faire ça sous le
toit de mes parents !
– Ah ! D’accord. Dis, tu peux me couvrir et dire à maman que je suis chez Gaby après les cours ?
– Tu vas où ?
– À l’entraînement.
– Helya, si maman apprend que je mens pour toi je vais me faire tuer...
– Mais, non c’est juste pour aujourd’hui, je suis sûr que tu vas assurer ! Bisous.
Et paf elle raccroche, quelle chieuse, j’ai horreur de mentir pour elle et en plus je mens très mal...
Je prends un T-shirt et un leggings et pars à la douche pour me calmer. Je ressens encore la
sensation des lèvres de Marwan comme une brûlure sur les miennes, je passe mes doigts dessus et je
secoue la tête avant de rentrer sous l’eau chaude. Je rêvasse, c’est complètement absurde ce qu’il se
passe. Je suis dans un rêve, ce n’est pas possible autrement ! Je vais me réveiller. Mais, quand je me
pince le bras, je sais que je ne suis pas en train de rêver et que tout ce qui s’est passé aujourd’hui est
bien la réalité.
Ça fait presque vingt minutes que je suis sous la douche quand j’entends qu’on tambourine à la
porte d’entrée, qui ça peut être ?
J’enfile mon peignoir et j’enroule une serviette en vitesse dans mes cheveux, je descends et quand
j’ouvre la porte je tombe sur Marwan ! Ce n’est pas vrai il est encore là lui ?
– Mais, qu’est-ce que tu fais là ?
– Fallait que je t’embrasse encore une fois avant l’entraînement.
– Mais, tu es malade ? Ma sœur t’attend en plus.
– Je m’en fous de ta sœur, allez Nohella laisse-moi t’embrasser encore une fois. Je sais que tu en
meurs d’envie toi aussi.
– Non
Je lui claque la porte au nez et je m’appuie dessus en soufflant, c’est vrai que j’en ai envie, mais il
faut qu’il arrête son petit jeu.
– Nohella, ouvre la porte !
– Va-t’en Marwan, arrête de me harceler comme ça. Ce qui s’est passé c’est une erreur. Va-t’en.
– Ton voisin est sorti et il me regarde.
Merde pas lui, il va cafter à mon père qu’un garçon est venu ici dans l’après-midi. J’ouvre la porte
et je tire sur le T-shirt de Marwan pour le faire rentrer, il a un grand sourire sur les lèvres et il ne
perd pas de temps pour me plaquer contre la porte refermée. Il pose sa bouche sur la mienne et me
dévore littéralement. Mon Dieu, ce mec est dingue ! Sa main se balade le long de mon bras et même si
je veux le repousser je n’y arrive pas, je gémis quand sa langue passe le long de ma lèvre inférieure
et il se presse contre moi avant de coincer mes poignets au-dessus de ma tête, quelque chose se passe
en moi, quelque chose que je n’ai jamais ressenti avant lui. Il est près de moi et je peux sentir son
désir contre mon ventre. Oh merde je suis en peignoir ! Très nue en dessous ! Je le repousse, je ne
veux pas qu’il pense que je suis ce genre de fille. Nous nous regardons à bout de souffle, ses pupilles
sont tellement dilatées que ses yeux sont presque noirs.
– Marwan il faut que tu arrêtes de faire ça.
– Tu n’aimes pas quand je t’embrasse ? Pourtant j’ai cru comprendre l’inverse.
Je laisse sa remarque de côté et bien sûr il s’en rend compte.
– Tu es avec ma sœur Marwan et je ne veux pas lui faire de mal, je suis une fille bien élevée, tu
sais.
– Je n’en doute pas et je n’ai jamais prétendu le contraire.
– Alors, si tu m’apprécies, laisse-moi tranquille.
Je vois qu’il retourne mon dilemme dans sa tête, il passe une main dans ses cheveux avant de
baisser la tête et de parler en baissant la voix.
– Je ne peux pas, je suis attiré par toi comme un aimant.
Je reste figée par ce qu’il vient de dire. Il est attiré par moi ? Mais, comment est-ce possible, il ne
me sonnait même pas ?
– Marwan, tu ne me connais même pas, tu ignorais mon existence jusqu’à cette année.
– C’est parce que je ne t’avais jamais remarqué.
Il fronce les sourcils et j’ai un mouvement de recul. Je sais qu’il essaie sans doute de m’attirer dans
ses filets, pour se prouver quelque chose. Peut-être qu’il veut juste... Je ne sais pas, c’est tellement
bizarre tout ça.
– Laisse tomber je ne suis pas ton style de fille, maintenant pars et va rejoindre ma sœur.
– Mais, je... Nohella, je suis désolé, je ne voulais pas dire ça.
– Va-t’en.
J’ouvre la porte pour lui montrer le chemin, mais il reste planté là à regarder dans le vague. J’en
profite pour le détailler et je vois une drôle d’expression passer sur son visage une fraction de
seconde. Il faut qu’il s’en aille avant de me faire encore plus de mal. J’agite ma main devant ses
yeux.
– Hou hou !
– Je pars, mais tu me reverras Nohella, sois-en certaine.
Je reste sur le pas de ma porte quelques minutes après son départ. Mais qu’est-ce qu’il me veut ? Je
suis une simple fille et je ne suis même pas belle le terme exact serait« plutôt jolie », c’est insensé ce
qu’il vient de me dire. Il est avec Helya, il faut qu’il arrête tout de suite de jouer avec elle comme ça
et avec moi aussi. C’est quoi le but précis de son délire ?Se taper deux sœurs ? Un pari à la con avec
des potes ? Je pense que c’est ce qui paraît le plus plausible comme explication. Je claque la porte et
je remonte dans ma chambre, j’attrape mon téléphone, il faut que je parle à Abby.
... SOS...
Quelques secondes plus tard, elle me répond déjà.
...J’arrive...
Abby et moi sommes toujours là l’une pour l’autre et je dois dire que là, j’ai vraiment besoin de ma
meilleure amie. Je m’habille et je me brosse les cheveux, avant de descendre et de me servir un thé
glacé en attendant qu’elle arrive.
Je suis en train de repenser à Marwan et à ce qu’il m’a dit quand Abby frappe à la porte. J’ouvre et
sa mine change quand elle voit ma tête.
– Qu’est-ce qui se passe Nohé ?
– Entre et assieds-toi.
Je lui sers aussi un thé glacé et je me mets à lui raconter ma folle journée, son visage passe
rapidement de la surprise à la colère.
– Non, mais, pourquoi il se permet de faire ça, si tu ne veux pas de lui ?
Vu mon expression, elle ouvre grand la bouche, je pense qu’elle a compris toute seule qu’en fait je
ne l’ai pas repoussé tout de suite. Mais c’était tellement bon et j’avais l’impression qu’il était sincère
même si je sais que cela paraît impossible pendant une minute j’y ai crue.J’ai cru que j’étais son
genre de fille et qu’il m’embrassait parce qu’il en avait vraiment envie. Je suis idiote j’en suis
consciente, mais je suis une fille aussi.
– Nohella Wood, t’es en train de me dire que tu lui as rendu ses baisers ?
– Je ne sais pas.
– Il embrasse bien ?
Je lui fous un coup dans l’épaule.
– ABBY !
– Quoi ?
– Arrête, je te raconte mes malheurs et toi tu veux savoir s’il embrasse bien.
– Oh allez ce n’est pas tous les jours qu’il se passe ce genre de choses et surtout avec un
populaire !
Je lui fais un grand sourire, elle a raison. Un populaire ne s’intéresse en général qu’aux filles
populaires. Nous les autres, on reste sur le banc de touche comme on dit. Je lui fais un grand sourire
et elle hausse les sourcils.
– Il embrasse comme un Dieu.
– Je le savais !!!!
Elle se lève et fait la danse de la victoire avant de lever les mains en l’air. Je me lève à mon tour et elle me tend ses mains, je les attrape et je me mets à sauter avec elle dans la cuisine. Nous sommes
complètement folles de faire ça et surtout nous sommes mortes de rire quand ma mère entre dans la
cuisine en nous regardant interloquée, comme si elle revoyait deux petites filles de cinq ans en train
de rire parce que c’est marrant d’avoir de la farine partout dans les cheveux.
– Je peux partager votre bonne humeur, les filles ?
– Maman tu es déjà rentrée enfin je veux dire, tu es là ?
– Oui c’est chez moi donc, oui je suis là et je peux savoir où est Helya ?
– Chez Gaby.
– Tu es sûre ? Ne mens pas pour ta sœur Nohé. Tu sais que je n’aime pas ça.
– Oui maman, sûre, elle ne devrait plus tarder.
– D’accord, Abby tu manges avec nous ?
– Non une autre fois, mais merci quand même.
Abby nous embrasse et s’en va, ouf c’était moins une ! Je vois bien que ma mère a capté quelque
chose et vu le petit sourire sur son visage quand elle enlève les légumes de son sac de courses, elle
se doute que c’est sûrement à cause d’un garçon. Mon euphorie retombe quand je me rends compte
que Marwan est le mec actuel de ma sœur. Je dois oublier ce qui s’est passé, c’est mieux pour tout le
monde. Si je l’ignore, il me laissera tranquille, enfin j’espère...

Lui Seulement LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant