Nohella(la rentrée)

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J’ai passé des vacances de merde, mon téléphone était devenu mon ennemi numéro 1 avec tous les
appels incessants de Mr Connard.
Oui je lui ai donné ce petit surnom très sympa le lendemain de sa coucherie avec ma sœur. Je
trouve que ça lui va à merveille et franchement ça le résume bien ! En plus de cette histoire, j’ai fait
le nécessaire pour pouvoir partir à Seattle le plus vite possible, il fallait que je m’éloigne de cette
ville. Avec l’aide de mes parents, j’ai trouvé une école qui suit le même cursus qu’ici. Mes parents
m’ont demandé de leur raconter toute la vérité sur ma rupture avec Marwan. J’ai fait au plus court en
leur disant que je m’étais disputé avec lui et que je ne voulais plus jamais le revoir, ils ont mal pris la
chose et mon père voulait aller frapper chez Rick pour demander des comptes à Marwan, j’ai dû
marcher au chantage pour qu’il n’y aille pas et en lui disant que de toute façon le campus avait déjà
accepté ma candidature et que je devais rentrer là-bas pour le prochain semestre, je ne pouvais plus
reculer. Quelques jours après cette information, mes parents ont enfin avalé ma nouvelle en me disant
que mes choix étaient sans doute les bons et que de toute façon mes études comptaient aussi pour eux.
J’étais soulagé de partir sans un autre poids sur les épaules. Je fuis, j’en suis consciente, mais c’est
mieux ainsi. Abby m’en a voulu à mort et nous nous sommes disputées, elle m’a raccroché au nez en
me disant que je n’étais qu’une sale gamine avant de me rappeler trois heures plus tard et en pleurs
pour s’excuser de son comportement, je ne lui en voulais pas il fallait juste que la nouvelle soit
digérée aussi de son côté. De toute façon, c’est mon choix et personne ne pourra rien y faire.
Je revois encore le visage de ma sœur restée bouche bée devant mon mensonge. Elle a bien essayé
de me remercier, mais je n’ai rien voulu entendre surtout que je ne l’ai pas fait pour elle, mais pour
mon bien personnel, je ne voulais pas revivre ce moment trop douloureux. Je devais quitter cette
maison et cette ville pour pouvoir réparer mon cœur, plus je serais loin de lui et mieux je me
sentirais, enfin c’est ce que j’espère. Abby m’en veut encore un peu, mais elle comprend et je lui en
suis reconnaissante et puis après plusieurs discussions avec elle, elle était ravie de pouvoir venir me
voir à chaque vacance là-bas. C’est pas tous les jours qu’elle aura l’occasion d’aller à Seattle donc
ça lui convient et puis je ne la laisserai pas tomber pour autant. Le plus dur a été de trouver un
logement, mais en faisant des efforts surhumains j’ai enfin trouvé un petit trois-pièces, j’ai eu un coup
de cœur sur le site de l’agence et mon père m’a déjà réglé six mois de loyer. Je lui en suis
reconnaissante et j’ai promis de le rembourser jusqu’aux derniers centimes, même si sa réponse était
un « Hors de question catégorique ».
Je suis allée réserver le billet d’avion avec ma mère trois jours avant de partir. Je n’ai embarqué
avec moi que le strict minimum, c’est-à-dire deux valises et un bagage à main. Je vais pouvoir vivre
pas mal de temps là-bas avec les économies que j’ai sur mon compte et ma bourse d’études me
servira aussi. Je suspecte mon père d’avoir fait un versement sur mon compte, mais je ne peux pas lui
en vouloir, de nous tous je crois que c’est lui qui a le plus de mal à me voir partir. Ma sœur ne nous a
pas accompagnés à l’aéroport et c’était mieux ainsi. Je n’aurais pas pu lui dire aurevoir et faire
comme si rien ne s’était passé. Abby pleurait tellement que nos mères ont préféré qu’on se fasse nos
adieux devant chez elle. C’était vraiment très dur de partir de l’Ohio, mais je vais devoir m’y faire
malheureusement.J’ai pleuré ,oui beaucoup pleuré, dans les bras de mes parents et eux aussi, mais ce n’est qu’un au
revoir comme me l’a dit ma mère sauf que je ne pleurais pas pour ça.Je sais que je vais les revoir
c’est ma famille. Non j’ai pleuré, car je sais que je ne le reverrais pas lui...
***
Me voilà enfin devant cette université, c’est immense je n’ai pas l’habitude et je galère à trouver
ma salle de classe. Si ça continue, je vais arriver en retard à mon premier cours. Je trouve enfin,
grâce au plan que j’ai réussi à regarder dans un couloir. La salle est déjà pleine de monde quand
j’entre, personne ne remarque ma présence, je suis soulagée. Les gens d’ici ne doivent pas prêter
attention aux autres. C’est très grand ils je pense qu’ils n’ont pas le temps pour ça. Le prof arrive
c’est un type grand à lunette il doit être à peine plus âgée que la moitié de cette classe. Bref, il
commence son cours sans faire d’appel. OK ici c’est au petit bonheur la chance, je comprends que
certains ne viennent en cours que quand ça leur chante. Je sors mes feuilles et mon stylo, je
commence à prendre des notes et le bruit de la porte me fait tourner la tête. J’entends des filles
glousser, encore un qui a la côte ! Le prof lève le nez et remarque le garçon.
– Mr HINES vous ne savez pas lire l’heure ?
– Désolé.
– Prenez place.
Je vois qu’il me jette un coup d’œil, mais il ne sourit pas. Moi non plus d’ailleurs. Je me retourne
rapidement et je continue de suivre le cours. Ce que je n’avais pas vu venir par contre c’est qu’il
vienne s’asseoir juste à côté de moi. Merde je n’ai pas de chance ! Je sens qu’il me regarde, mais je
n’ose pas tourner la tête vers lui.
– Excuse-moi t’aurais pas un stylo et une feuille s’il te plaît ?
Il a une voix exquise. Mais, non qu’est-ce que je raconte moi ? C’est un connard comme tous les
autres. Je lui donne ce qu’il me demande, mais il ne lâche pas l’affaire pour autant. Quel boulet !
– Moi c’est Sean.
Je ne lui réponds pas, il va peut-être se lasser de moi si je feins l’indifférence. Son parfum emplit
mes narines et un manque de celui de Marwan prend place. Mon cœur se tord en deux et je ravale ma
salive.
– T’es pas bavarde.
Toujours pas de réponse et en plus je me sens rougir, super ! Il va penser que je suis intéressée.
Je passe l’heure la plus chiante de ma vie, en plus de poser des questions ridicules, il mange, il fait
du bruit et en plus il touche à mes affaires. J’ai été obligée deux fois de reprendre ma gomme juste
devant lui. Quel calvaire ! Et en plus j’ai deux heures de cours avec lui dans la même salle de classe
tousles lundis, ils seront toujours comme ça ? Je crains que oui. La deuxième heure se passe mieux, il
a arrêté de me parler, mais il continue quand même de prendre mes affaires comme si c’était les
siennes. La sonnerie de la deuxième heure retentit enfin et je range tout, mes pensées divaguent à des
milliers de kilomètres de là, c’est l’heure ou Marwan part s’entraîner normalement. Une boule se
forme dans ma gorge et je ravale avec difficulté. Je vais avoir du mal à m’en remettre !
La journée se passe plutôt bien, je ne recroise pas Sean de tous mes cours et j’en suis soulagée. Je
ne suis pas très loin de mon loft et donc je rentre à pied. Dix minutes plus tard, je mets enfin ma clé
dans la serrure et je rentre chez moi. Je pose mes affaires et j’enlève mes chaussures avant d’aller ma petite cuisine me servir un verre d’eau fraîche. C’est vraiment trop calme, j’allume la télé et
je m’assois sur mon petit canapé deux places avant d’attraper mon téléphone que j’avais laissé ici
pour ne pas être dérangée. J’ai un message de lui, mon cœur tambourine dans ma poitrine, il est de ce
matin.
... Où es-tu ? ...
Je le sauvegarde dans le dossier que j’ai créé spécialement pour lui, j’ai des centaines de messages
auxquels je n’ai pas répondu et quand je reviens au début je vois tous nos messages depuis la
première fois. Je ne les ai jamais relus, car je sais au fond de moi que cela me ferait énormément
pleurer et franchement je crois que j’ai atteint le maximum pour le moment. Mon téléphone s’active
dans ma main, c’est Abby et mon cœur se gonfle.
– Allô.
– Ça va ?
– Journée spéciale.
– Raconte.
– Non, mais c’est juste différent quoi.
– Ici, c’était journée de merde.
– Comment ça ?
– Marwan ne veut plus jouer dans l’équipe. Tu aurais vu, il y avait carrément des filles qui
pleuraient c’était vraiment bizarre.
Je ne réponds pas Abby à tendance à oublier notre nouveau code, je plus prononcé son prénom. Je
respire doucement et Abby stoppe net.
– Je suis désolée ma chérie, mais quelle conne je suis de t’avoir parlé de ça !
– C’est pas grave, je te laisse je vais me doucher.
– Nohé je suis désolée.
– Je raccroche je te rappelle plus tard.
Je coupe la communication, Marwan a quitté l’équipe, mais pourquoi ?...

Lui Seulement LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant