Nohella

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J’ai eu une nuit agitée et je suis un peu de mauvaise humeur. J’attends Marwan devant chezmoi
depuis dix minutes, car je ne supporte plus les regards que ma sœur me lance quand elle me croise ou
si on se retrouve dans la même pièce. Elle m’agace et je commence à en avoir marre de son
comportement. Je regarde mon téléphone et cinq minutes sont encore passés, qu’est-ce qu’il fait ? Il
n’est jamais en retard. Il ne s’est pas réveillé ou quoi ? Je vais devoir avancer à pied si je ne veux
pas arriver en retard en cours. J’envoie un message à Abby pour lui dire que je ne sais pas où est
Marwan et je me mets en route. Le temps est agréable pour la saison automnale qui est déjà bien
avancée.Il ne pleut pas, mais un léger vent se fait ressentir.Je ferme ma veste et j’entends au loin le
moteur de la Mustang. Je m’arrête et elle s’approche lentement de moi. Marwan se gare et il ne sourit
pas c’est bizarre. Quand je monte dans la voiture, je pousse un petit cri de stupeur.
– Mon Dieu Marwan, mais qu’est-ce que tu as fait ? Qui t’a fait ce bleu sur ton visage ?
– Laisse tomber, ce n’est rien.
– Marwan, dis-moi tout de suite qui t’a fait ça !
– Non !
OK il veut jouer à rester sous silence et bien moi je ne reste pas avec lui. J’attrape la poignée, mais
il me retient le bras. Je vois qu’il a honte de me dire ce qu’il s’est passé, je dois savoir. Il s’est
battu ? Mais avec qui ? Son père ? Non Rick ne lui ferait jamais de mal. Je m’en veux d’avoir pensé
ça.
– C’est Max.
– C’est Max qui t’a frappé ?
– Oui.
– Pourquoi ?
– Hier je ne suis pas rentré tout de suite, j’ai voulu aller voir un pote et en sortant de ma voiture je
suis tombé sur lui.
– Oh mon dieu, mais pourquoi il t’a frappé ?
– J’ai un peu cherché la merde à vrai dire.
Je n’en reviens pas que Marwan se soit encore battu avec mon ex. Ils ne peuvent pas se tenir
correctement c’est puéril de leur part. Quand ce n’est pas avec Helya, c’est avec Max. Qu’est-ce que
je dois penser de tout ça ?
– Comment ça ?
– Il est passé à côté de moi et je lui ai craché dessus.
– Marwan pourquoi tu as fait ça ?
– Parce que j’ai repensé à l’autre jour et je n’ai pas apprécié qu’il me crache son chewing-gum
dessus.
Je sais de quel jour il parle, mais je pensais que Marwan aurait lâché l’affaire. C’est mal le
connaître, encore une fois je me suis planté sur son comportement. Il sait que je suis à lui alors,
pourquoi chercher la bagarre comme ça. Il n’a pas pu s’en empêcher et ça m’énerve.
Mais, ce n’est pas possible !
– T’énerve pas ma puce.
– Ne pas m’énerver ? Tu plaisantes Marwan, je suis furax !
– Je n’aurais dû rien te dire.
– Ce n’est pas pour ça que je n’aurais pas cherché à savoir ?
– N’en fais pas tout un plat !
– Si, justement Marwan, tu crois qu’il va en rester là ? Tu ne le connais pas, ce mec est une plaie et
je suis sûr que c’est moi qu’il va venir trouver pour se venger, c’est par moi qu’il passera pour
t’atteindre. Tu n’as pas compris comment il peut être.
– Il ne vaut mieux pas qu’il te touche.
– Il le fera et il attendra que tu ne sois pas avec moi, je sais comment il fonctionne.
Je me tourne et je croise les bras, j’en veux à Marwan d’avoir cherché des histoires à Max, ce n’est
pas si compliqué d’essayer de bien se tenir quand même ! Il démarre et ne s’arrête même pas au
Starbucks avant d’aller sur le campus, je suis en colère contre lui, il est arrivé à me gâcher ma
journée entière. Je descends de la voiture et je vais directement voir Abby, je n’attends même pas
Marwan qui d’ailleurs n’essaie même pas de me retenir. Qu’il reste dans son coin et puis c’est tout !
– Ou là qu’est-ce qu’il se passe ?
– Oh et bien Marwan m’a ramené hier et en sortant voir un ami juste après il a croisé Max et ils se
sont battus comme deux gamins, Marwan à un bleu énorme sur le visage !
– Merde !
– Oui comme tu dis, viens on va jusqu’à mon casier il faut que je me calme et j’ai des trucs à
récupérer.
Je suis en train de chercher après mon livre de chimie quand je sens mon téléphone vibrer. Je le
sors de ma poche et ce que je lis me laisse de marbre.
Marwan :... Je suis reparti chez moi, je ne peux pas être dans la même pièce que toi si tu fais la tête...
Et bien v’là belle affaire qu’il reste chez lui à réfléchir un peu à ses conneries ! Je claque la porte
de mon casier et je me retourne pour pouvoir aller en cours et bien sûr je croise ma sœur qui me
regarde encore de travers, cette fois c’en est trop, elle m’énerve.
– Qu’est-ce que tu as à me dévisager comme ça ?
– Quoi, mais c’est quoi ton problème ?
– Arrête de faire la gamine Helya, grandis un peu et trouve quelqu’un pour baiser, ça te calmera !
Je tourne les talons, mais elle me rattrape par les cheveux, je fais signe à Abby de rester où elle est,
c’est entre moi et ma sœur cette fois-ci.
– Retire ce que tu viens de dire.
– Jamais tu me tapes trop sur les nerfs et lâche-moi !
Je la pousse et elle part en arrière avant de se retrouver sur les fesses. Un petit groupe s’est formé
autour de nous et comme par hasard Marwan n’est pas là !
– Regarde-toi Helya qu’est-ce que tu crois que tu vas récolter en t’habillant comme une pute ?
Change de copine, je ne te reconnais pas.
– Arrête de me rabaisser comme ça.
– Tu te crois franchement au-dessus des autres parce que tu mets des talons de dix centimètres et
qu’on voit ton cul ? Il est où le respect, même pour nos parents ?
– Mesdemoiselles dans mon bureau et tout de suite.
Merde le proviseur ! Manquait plus que lui. Ma sœur se relève et attrape son sac avant de suivre le
proviseur, je lance un regard à Abby qui comprend immédiatement ce qu’elle doit faire. Je lui donne
mon téléphone et je rattrape le dirlo. Ce n’est vraiment pas une bonne journée. Nous le suivons dans
son bureau et il s’installe dans son fauteuil en cuir qui doit sûrement coûter une blinde.
– Veuillez vous asseoir s’il vous plaît.
Je me laisse tomber sur la chaise et je souffle, ce n’est pas le genre de comportement que j’ai
habituellement, mais là c’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
– Alors, expliquez-moi ?
– C’est elle qui a commencé !
Elle ne perd pas le nord quand même, mais je préfère ne rien répondre, je lève juste les yeux au
ciel, de toute façon si je riposte nous allons nous battre dans le bureau du directeur et je ne pense pas
que ça fasse bien sur un rapport pour l’université. Le sors s’acharne et je n’y peux rien !
– Je ne cherche pas à savoir qui a commencé, je veux savoir pourquoi vous vous êtes disputées
toutes les deux !
– C’est un problème de famille.
– V ous êtes sûr ? Il me semble avoir entendu autre chose.
Je ne parle toujours pas, le proviseur se tourne vers moi et pose ses coudes sur la table pour croiser
ses mains en dessous de son menton. Il a plutôt l’air de prendre la situation à la rigolade. Un petit
sourire se dessine sur ses lèvres avant qu’il ne m’adresse la parole.
– Et vous, vous n’avez rien à dire ?
– Non.
– Dans ce cas, je vais être dans l’obligation de vous coller toutes les deux.
– Ce n’est pas juste.
Elle ne va pas arrêter de se plaindre cinq minutes, quelle plaie ! Je préfère faire des heures de colle
plutôt que de raconter au directeur qu’on se disputer pour Marwan. Helya, elle par contre s’en
balance totalement et vide son sac.
– On s’est disputée à cause de Marwan.
– Marwan Coleen ?
– Oui.
– Pourquoi ?
Elle ne répond pas et je décide de répondre, de toute façon autant en finir avant que ça devienne
encore plus ridicule que ça ne l’est déjà.
– Parce que je suis en couple avec lui et que ma sœur ne l’accepte pas.
– Mais, c’est normal elle me l’a volé cette peste !
Le proviseur éclate de rire, nous le regardons sans vraiment comprendre. Cen’est pas la réaction à laquelle je m’attendais. Il reprend son sérieux et se replace dans le fond de son fauteuil.
– Si vous saviez le nombre de filles qui se sont battues en trois ans pour Marwan, je ne compte
même plus.
Sa remarque me laisse perplexe, je n’aime pas du tout entendre ce genre de choses sur Marwan,
même si je sais son passé, j’ai toujours du mal avec ce genre de remarque déplacée. Je me renfrogne
et je croise les jambes. Marwan est vraiment un imbécile ! C’est de sa faute si tout ça est ridicule, il
est vraiment temps d’avoir une conversation avec lui. Qu’est-ce qui ma pris de me mettre en couple
avec le queutard du campus ? Je me le demande !
– Bon les filles, retournez en cours et que ça ne se reproduise plus.
Ma sœur se lève et remercie le proviseur avant de repartir, moi je reste assise sous le regard
interrogateur du proviseur.
– Autre chose mademoiselle ?
– Oui je voudrais repartir chez moi je ne me sens pas très bien.
– Passez à l’accueil avant de partir pour prévenir de votre absence, mais n’en prenez pas
l’habitude, mademoiselle Wood.
– Merci.
Je ramasse mon sac et je sors du bureau, je passe par l’accueil et quand je sors je vois Marwan
adossée à sa voiture. Un frisson me parcourt tout le long de mon corps, je ne sais pas comment il a
deviné que je ne resterais pas sur le campus, mais je ne lui pose pas la question quand j’arrive à sa
hauteur.
– Journée de merde hein ?
– Oui tu l’as dit !
– Allez monte, on va aller boire un café et je pourrais m’excuser.
– Tu t’excuses trop Marwan, ce n’est pas la peine c’est bon.
– Je n’aime pas quand tu fais la gueule.
– Ne cherche pas à ce que je la fasse alors.
Nous nous regardons dans les yeux, je crois que ça se joue à celui qui fera le premier pas. Il peut
toujours courir s’il croit que je vais bouger ! Il doit lire dans mes pensées, car je me retrouve plaquée
contre la portière de sa voiture en une fraction de seconde sa bouche sur la mienne. Je ne sais plus
quoi faire ! ...

Lui Seulement LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant