PARTIE 1.1

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LE JOUR DU MARIAGE


— Oncle Jay, l'appelais-je, en vain.

Je tentais alors une approche moins personnelle.

— Jaycen !

À l'entente de son prénom, ses immenses jambes arrêtèrent de remuer. Il se retourna brusquement, la mâchoire crispée, comme s'il essayait de se contenir tandis que je m'avançais de quelques pas.

— Ne t'approche pas, haletait-il, ce que j'ai vu était...

Son visage s'était rembruni, ses yeux étaient rougis par une nuit d'insomnie. Il peinait à articuler ses mots, et je ne l'avais encore jamais vu aussi perturbé. Je voulais pleurer. Je me sentais humiliée. Humiliée, parce qu'il venait d'apprendre mon secret le jour où son meilleur ami, David, allait se marier. David était mon père.

— C'était indécent, terminait-il en me lançant un regard empli de dégoût.



UN JOUR APRÈS LE MARIAGE



Je m'allongeai silencieusement sur mon lit, un oreiller collé à la poitrine comme pour contenir les battements de mon cœur et des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Je devais être pathétique dans cette position. Mais plus la scène me revenait en mémoire, plus j'en tremblais. Ce mariage était pour moi un désastre. Cela devait être le plus beau jour de l'année, du moins le jour où nous consolidions notre famille encore bancale.

J'ai quitté la célébration sans prévenir, et je n'ose pas imaginer la déception de mon père lorsqu'il a dû apprendre que je m'étais enfuie. Il a sans doute pensé que je n'aimais pas sa nouvelle femme, Pauline, ou Kyle, mon demi-frère de six ans. Je ne pouvais encore moins imaginer la tête qu'il ferait s'il avait assisté à cette scène humiliante avec Oncle Jay.

Il aurait probablement identifié le pire dans cette situation et persuadé que Jaycen m'avait touché, il ne lui aurait pas laissé une minute de répits. Il l'aurait battu à mort. Que son meilleur ami, même s'il fut moins âgé que lui, ose toucher sa propre fille...

Mais si seulement je pouvais lui expliquer la nature de mes sentiments, à quel point je le désire depuis mes quinze ans. C'était malsain, je le savais, et c'était sûrement ce qui me faisait le plus mal dans cette histoire. Nous, les êtres humains, nous débrouillions toujours pour tomber amoureux de ceux qui nous sont inatteignables, comme un incontrôlable réflexe ou une envie de l'interdit.

Je me rappelai du jour où j'ai commencé à le voir différemment. Je me souvenais de ses mains qui s'étaient posées sur mes hanches afin de me relever de toutes mes maladresses, et de tous les effets que m'avaient procurés ces grandes mains. Ce fut alors la première fois que je compris que quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Ma petite culotte était humide, je croyais m'être fait pipi dessus. Aujourd'hui, je ne peux que mourir de honte. Mouiller pour un homme qui nous voit que comme une enfant... À quel point était-ce mauvais ? Au plus haut point, sans nul doute.

J'ai commencé à me haïr dès que mon corps réagissait à tous ses contacts ; ma seule échappatoire était mes propres fantasmes. Revivre cette scène me torturait. Jaycen. Le meilleur ami de mon père. Celui que nous appelions Oncle Jay, notre protecteur. Il m'avait trouvé répugnante. J'étais répugnante. Je fermai douloureusement les yeux, laissant la pénombre envahir mon sommeil.

INDECENT (New Adult) en réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant