LA VEILLE DU MARIAGE
— Amelia, tu peux mettre des céréales dans le pot ? Heu... S'il te plait ?
Je sortis la tête du frigo pour me tourner vers Kyle. Je n'avais jamais particulièrement aimé m'occuper des enfants, mais Kyle, en toute honnêteté, sortait du lot. Son seul défaut ? Il possédait déjà une langue de vipère pour un gamin de six ans.
— Ce n'est pas un pot, mais un bol, l'informais-je en attrapant le paquet de céréales en haut de l'étagère.
— Oui, oui, comme tu veux madame je-sais-tout.
Je lui souris en ignorant cette remarque. Pendant que je le regardais manger, j'entendis une pote s'ouvrir. La compagne de mon père étant déjà partie au travail, et papa faisant un boucan innommable dans la salle de bain du haut, je connaissais déjà notre hôte. Jaycen fit donc son apparition, et le rythme de mon cœur s'accéléra. Il était vêtu d'un costard gris qui épousait parfaitement ses larges épaules. Ses cheveux étaient relevés et parfaitement coiffé, il était en route pour travailler, lui aussi. Je pouvais imaginer ses muscles se dessiner à travers ses vêtements. Sa taille imposante dominait toute la pièce à chaque fois qu'il entrait chez nous. La maison semblait tout à coup minuscule. Je connaissais tout de la routine de Jaycen, tout comme je connaissais chaque petit détail de son parfait visage. Chaque grain de beauté, puis ses fossettes, ses lèvres pulpeuses, sa mâchoire ciselée. Il avait ce regard qui le rendait toujours sérieux ; une posture droite, en parfaite harmonie avec l'image qu'il devait avoir à son travail. Il était terriblement sexy, c'était indéniable.
Je devinais qu'il faisait un détour pour nous saluer avant de se diriger au cabinet. Nos familles ayant toujours été très proches, et Jaycen passait la plupart de son temps dans notre maison. Quand j'étais petite, Jaycen jouait des heures avec moi lorsque mon père travaillait. Il avait le don de toujours me faire sourire en m'appelant princesse, et de nous gâter en nourriture et en présent. En grandissant, Jaycen passait simplement pour nous saluer, et ne restait jamais plus d'une heure à cause de ses nouvelles charges de travail. Jaycen avait intégré un cabinet d'avocats comme il l'avait toujours souhaité, et depuis, ses visites se faisaient moins fréquentes.
— Bonjour princesse, salut mon grand garçon ! S'exclama-t-il en posant son regard sur nous deux.
— Jay ! S'écria Kyle avant que je n'ouvre la bouche.
Il bondit dans ses bras grands ouverts et le petit grognement que Jaycen émit en le portant me fit frémir. Une fois que Kyle remit les pieds au sol, je lui souris en allant à mon tour dans ses bras. La chaleur de son corps me rappelait mon enfance. J'y sentais toujours un confort et une sécurité inégalable une fois dans ses bras. Tout en me reculant, j'entendis mon père pénétrer dans la pièce. Il fit une accolade à Jaycen en lui racontant à quel point il était heureux pour demain.
— Tu m'étonnes. Tu deviens un homme définitivement engagé, sans gonzesses et sans...
— Putain, oui ! s'écria mon père.
J'entrepris de prendre Kyle dans mes bras et l'éloigner afin qu'il n'entende pas la conversation. Kyle avait le même nez que sa mère, la future épouse de mon père, Pauline. Fort charmante, et tout comme Kyle, affreusement bavarde. Je n'avais jamais éprouvé quelque chose de l'ordre de la "haine" ou de la déception quand nos parents ont divorcé. D'ailleurs, j'ai été plutôt heureuse de voir qu'ils continuaient à vivre plus sainement que lorsqu'ils étaient contraints d'être ensemble. Ma mère n'habite pas très loin et a plutôt bien digéré la séparation. Elle est même restée en bon terme avec mon père, à mon plus grand bonheur. Pauline est charmante. Elle veut sans cesse être à la hauteur et devenir la meilleure belle-mère pour moi, du moins, c'est ce qu'elle répète souvent à mon père quand ils pensent que nous dormons. En fait, elle faisait plus d'efforts pour s'intéresser à mes activités que ma propre mère.
Papa rentrait dans le salon, suivit par Jaycen.
— Alors ma puce, prête pour demain ?
Je laissai échapper un rire.
—Ce n'est pas moi qui suis censée te poser cette question ?
— Oh ? Oui, c'est vrai, renchérit-il en haussant les épaules, je suis plutôt confiant !
Papa prit la main de Kyle en s'assurant qu'il avait bien son cartable pour l'emmener à l'école. Aujourd'hui, le lycée organisait un évènement sportif, et nous avions l'opportunité de ne pas y assister.
— N'oublie pas de vider le lave-vaisselle ! Fais dans cette journée quelque chose d'instructif !
Et papa disparut. Je me retournais pour chercher Jaycen, mais lui aussi, semble s'être volatilisé. Il devait probablement déjà être en retard. Une fois seule dans ma chambre, je pris le temps d'apprécier la quiétude qui se dégageait enfin de la maison. Je soupirai en m'allongeant sur mon lit, et l'image de Jaycen me revint instinctivement en tête.
Comment pouvait-il être aussi sexy ?
Je me remémorai la brillance de ses yeux, sa barbe naissante, ses cheveux chocolat que je désirais humer. Je voulais y passer ma main pour les décoiffer, et descendre sur son torse pour sentir la douceur de sa peau. Je sentis la chaleur m'envahir, et ma respiration s'entrecoupée. Une pulsation incontrôlable se dégagea de mon intimité. Je sentis ma peau me picoter à la pensée de son toucher. Lentement, je descendis ma main sur ma cuisse en remontant ma jupe. Imaginant ses grandes mains à la place des miennes, remontant le long de mes cuisses... Je lâchai un nouveau soupir en laissant tomber ma tête en arrière.
Bon sang, tu as vraiment des problèmes, Amelia.
J'imaginais son souffle dans le creux de mon cou, ses lèvres charnues me mordre, et je gémis son prénom en faisait des cercles sur mon sexe. Les draps commencèrent à se tremper et je sentis mon corps se parcourir de spasmes.
— Jaycen...
La douce chaleur qui m'envahissait se mets à exploser. Je mordis un peu plus fort mes lèvres en sentant tout mon corps trembler. La porte s'ouvrit alors brusuement, suspendant tous mes gestes. Etourdie, je tentais tant bien que mal de retenir mon souffle encore frénétique à la vue d'une silhouette, implantée à l'entrebâillement de la porte. Je me relevai alors du lit, réunissant mes deux jambes encore tremblantes. Le feu s'empara de mes joues.
Jaycen.
Oh mon dieu.
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INDECENT (New Adult) en réécriture
RomanceMATURE (-16) -Oncle Jay, l'appelais-je. Il crispait sa mâchoire, comme s'il essayait de se contenir tandis que je m'avançais de quelques pas. -Ne t'approche pas, haletait-il, ce que j'ai vu était... Son visage était fermé. Je voulais pleurer, je me...