-Kyle ! Criais-je afin qu'il m'entende depuis sa chambre.Il accourut la minute suivante, tenant fermement une voiture de policier dans sa main gauche. Ses cheveux blonds étaient tout ébouriffés, et j'en ai vite conclu qu'il jouait depuis un bon moment.
-Tu es venu dans ma chambre ? Je ne retrouve plus mes cahiers sur mon bureau...
Il a secoué vivement la tête en guise de non. Je n'ai pas cherché plus loin. Les cahiers devaient sûrement trainer quelque part dans le salon. J'ai soufflé, l'ai laissé vaquer à ses occupations et me suis dirigée en bas. Je sentais l'odeur d'un poulet rôtir dans le four, mon ventre gargouillait.
-Oh Amelia, tu tombes bien ! S'exclama Pauline en me voyant pénétrer dans la cuisine.
Je lui souris poliment en m'approchant. Elle avait les mains encombrées, alors je l'ai débarrassée d'un plateau. Elle m'a remercié, puis s'est affairée à remuer quelque chose dans une casserole.
-Pourquoi est-ce que tu te mets subitement à la cuisine ? Demandais-je en riant.
-On reçoit des collègues policiers à ton père, dit-elle, et j'ai demandé à Jaycen de passer avec Emma.
-Oh. Cool.
J'ai disparu après l'avoir aidé à mettre les couverts. Ce soir, j'avais envie de sortir pour éviter à tout prix de subir ce diner. J'ai pensé à mon ancien ami, Loïc. Je ne l'avais pas contacté depuis un moment, préférant coupé les ponts avec les...mauvaises influences. Car il était l'être le plus fêtard que je connaisse: il ne se passait aucune soirée sans qu'il ne sorte de chez lui. Je ne me rappelle même plus comment nous avions pu être amis. Cependant, je ne pouvais pas compter sur Jane pour me changer les idées. Alors, j'ai attrapé mon téléphone et il a décroché la seconde suivante.
-J'y crois pas, Amelia ! S'exclamait-il en appuyant sur chaque syllabe.
Je souris à travers le combiné.
-Bonsoir, Loïc. Tu fais quoi ce soir ?
-Pour tout te dire, ma jolie, j'allais me rendre à une soirée chez Will. Tu connais, Will ?
-Je ne connais jamais personne, répondis-je à voix basse mais assez fort pour qu'il m'entende.
-J'imagine que t'as envie de passer un bon moment en ma compagnie, si tu appelles.
-Tu passes me chercher ?
-Je suis déjà parti !
Et sur ce, il raccrocha.
Les barrières, cela avait toujours été moi qui me les fixaient. Je vivrais enfin ma vie sans me soucier d'être la parfaite petite fille à son papa.
Consciente que c'était une pensée assez puérile, je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir excitée lorsque je me préparais. J'ai mis un peu de mascara, et je laissa mes cheveux détacher.
Lorsque je suis descendue en bas, l'odeur du poulet avait disparue pour laisser place à une odeur masculine. Une odeur que je connaissais par cœur. Emma n'était pas venue avec lui.
-Les mecs, je vous présente ma ravissante fille, Amelia, intervint mon père en me tirant vers lui.
Je reçu quelques accolades et ne put m'empêcher de rougir lorsque ses collègues me complimentaient.
J'ai évité le regard de Jaycen, que je sentais se poser sur mon corps. Ne pouvant m'empêcher d'en frémir, j'ai cherché mon père des yeux. Je l'ai un peu éloigné de ses collègues en lui tirant le bras.
-Papa, dis-je pour gagner son attention, je suis désolée de ne pas pouvoir être là pour le diner. Je sors avec des copines au cinéma.
Il fronçait les sourcils.
-Tu aurais dû nous prévenir, Pauline a fait beaucoup de cuisine...
Il a observé ma réaction attentivement, et s'est adoucit :
-Très bien. Tu ne rentres pas tard.
-Papa, j'ai pensé que je pourrais passer chez une amie pour...une soirée.
-Quelle type de soirée ?
Cette fois, c'était la voix de Jaycen que j'entendais. Un peu perturbée par le ton inquiet qu'il avait employé, je me tournais vers lui.
-Des soirées...de jeune, répondis-je en le regardant droit dans les yeux.
-Non, ont-ils répondu en même temps.
Je les ai regardés tous les deux en soupirant.
-Je ne suis plus une petite fille.
Mon père parut reconsidérer la chose.
-Très bien. Envoie-moi l'adresse par message, et je veux que tu rentres avant deux heures du matin. Sinon, je viens te chercher par la peau des fesses.
-Quoi ? La voix de Jaycen se faisait autoritaire.
Mon père posa une main sur son épaule en lui souriant.
-C'est bon. Ma fille est une fille bien. Je lui fais confiance.
Jaycen n'adhérait pas vraiment, puisqu'il me fusillait du regard.
Je serrais mon père dans mes bras en le remerciant et en sautant comme une enfant. Loïc venait de m'envoyer un message, et après avoir prévenu Pauline, je me préparais à me volatiliser. Mais avant d'ouvrir la porte, je sentis une main se poser fermement sur mon bras.
-Ne fais pas de bêtises.
Je relevais les yeux pour rencontrer des yeux bleus perçants. Je ravalais ma salive, sentant son souffle s'écraser sur le haut de mon crâne.
-Oui...
Il ne lâcha pas mon bras.
-Je reste ici cette nuit. Je t'attendrais, et tu n'as pas intérêt à me mentir.
Je retirais mon bras pour qu'il lâche son emprise.
-Je ne te dois rien, ai-je dit soudainement, avant de quitter la maison une bonne fois pour toute.
VOUS LISEZ
INDECENT (New Adult) en réécriture
Roman d'amourMATURE (-16) -Oncle Jay, l'appelais-je. Il crispait sa mâchoire, comme s'il essayait de se contenir tandis que je m'avançais de quelques pas. -Ne t'approche pas, haletait-il, ce que j'ai vu était... Son visage était fermé. Je voulais pleurer, je me...