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Salam Aleykoum

Petit à petit, les paysages de la villes disparaissent pour céder la place aux longues autoroutes je n'en vois pas plus, car je finis par m'endormir, dès que nous sommes sortis de la ville centre. Yâsser  me réveille cependant 1h30 plus tard, alors que nous sommes sur place depuis déjà un long moment. Seulement, l'entraineur n'était pas encore là.

Je sors de la voiture on va le dire clairement la tête dans le cul hein, j'ai seulement envie de me réfugier sous mon lit, boire un bon café offert et de me dire que j'étais là pour contribuer à l'expansion de l'islam ont eu raison de ma fatigue.

Nous sommes dans un cabanon dans le  bois avec tous les autres frères et soeurs fillah, à boire le café et faire connaissance quand l'entraineur arrive enfin, suivi de près par Farouq, un autre homme d'environ l'âge de Yâsser, et une femme en niqab.

Farouq : Salam aleykoum

Nous :  Waleykoum salam

Farouq : Ca va être de la bombe !

L'entraineur prend la parole, un groupe se forme autour de lui. Il monte sur une chaise, et tout le monde se tait, pour entendre ce qu'il  a à dire.

Entraineur : Salam aleykoum ! Je remercie Allah de vous avoir rassemblé ici en ce dimanche. Il est 10h21, on va commencer les entrainements, pendant plusieurs semaines, toujours même jours, même heures, mêmes lieux. Si vous êtes là c'est que vous voulez sûrement faire votre hijra, au Sham, ou dans la région. Il devient de plus en plus compliqué de rejoindre ces zones. On s'entrainera sur des parcours factices, mais entrainerez également à vous servir d'une arme. Car pour la plupart vous voulez faire votre jihad. Pour les soeurs, vous serez entrainé aux armes mais la soeur ici présente vous fera des cours sur le rôle que vous pourrez avoir une fois au califat. Je me présente, vous pouvez m'appelez Farès, voilà mon petit frère, appelez le Abû Yahya et sa jumelle Oum Maryam, c'est celle qui fera les cours aux sœurs

Nous nous saluons tous et Farès nous demande de sortir dans la forêt. Ils nous distribue à tous un sac d'au moins 5 kg et une arme, chargée, à caler dans notre ceinture. Celui qui ne fait pas attention aura le pied enputé. Et apparemment. Ce sont les entraînements niveau débutant. Faut savoir que je suis pas une loque en sport, mais je suis en L quoi.

Oum Maryam et Abû Yahya ont installé 5km d'épreuve. Pour débuter, il y a des zones où l'on doit ramper. D'autre grimper aux arbres, d'autre marcher dans la boue jusqu'à presque la poitrine. Ou encore passer de profil dans places très étroites, et le dernier kilomètre se fait à deux. En se tenant la main, s'entraidant pour monter les escaliers factices installés, spécialement pour l'occasion.

Au bout d'une heure nous dégoulinons de sueur. Surtout les sœurs en hijeb ou jilbeb. Ce parcours nous l'avons fait trois fois, on s'est arrêté vers 13h pour manger.

Moi : Des sandwich au kachir et une bouteille d'eau et une pomme ? C'est une blague ?

Farouq : elle voulait quoi Mademoiselle Fayēd un kebab aussi non?

Moi : Bah ouais au minimum !

Yâsser : Quand on passera entre Gaziantep et la Syrie on devrait se contenter de ça.

Finalement. L'entraînement à repris au bout d'à peine 45 minutes de pause. J'ai cru que j'allais m'evanouir.

Les 5kms d'enfer ont repris jusqu'à 18h. On a fait que ça. Et il faut dire qu'en 8h d'entraînement intensif, je me suis améliorée en endurance, on faisait les 5km en 1h15 le matin. À 18h. On le faisait en 1h05. Et apparemment. C'est énorme pour une  première journée. Et 10mn dans une traversée ou dans une course poursuite avec les flics ça fait toute la différence.

Sarâ [ Radicale ] - YâsserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant