💀 Chapitre 4 💀

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Le soleil était déjà haut dans le ciel quand la Boîte hurla l'arrivée de la cargaison du mois. Les Blocards les plus proches jetèrent leurs outils en riant, posèrent les branches qu'ils charriaient, abandonnèrent leur tâche pour aller accueillir le nouveau venu. Ils s'arrêtèrent aux bords de la trappe, piaffant d'impatience, échangeant des pronostics sur la réaction du pauvre adolescent qui allait débarquer dans un endroit inconnu, sans aucun souvenir. La trappe s'ouvrit brusquement dans un grand bruit de machines. Tous les Blocards baissèrent les yeux pour voir leur nouvelle recrue. Entre deux bidons d'eau, des sacs, des cordages et plusieurs caisses, assis dans un coin, un garçon d'environ dix-sept ans, aux cheveux brun foncé, aux yeux noisette, avec de longs cils, des pommettes saillantes et des lèvres anguleuses, levait son bras devant son visage pour se protéger de la lumière crue qui l'aveuglait.

Il était couvert de sueur, son t-shirt était trempé. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration saccadée. Il fixait les garçons au-dessus de lui, qui l'observaient en chuchotant. La panique se lisait dans ses yeux... tout comme dans ceux de tous les nouveaux. L'un des Blocards quitta le groupe pour sauter sur la grille, l'ouvrir, et se laisser tomber devant le nouveau venu, le fixant de ses yeux métalliques, fronçant ses sourcils arqués. Le brun se recula au fond de la Boîte, apparemment terrifié.

- Pas trop secoué ? lui demanda Gally. Amène-toi, le nouveau !

En un instant, le garçon se retrouva hors de la Boîte, face contre terre, aux pieds des Blocards qui le regardaient en riant. Il se retourna, paniqué, et jeta des regards affolés autour de lui. Ses yeux bondissaient d'un Blocard à l'autre, trahissant son désespoir.

- Je crois que ce gars va m'aider en cuisine, ricana Poêle-à-frire.

- Visez-moi ces fringues ! Elles sont trempées ! Il s'est pissé dessus, ou quoi ? s'esclaffa un autre, aux cheveux blonds, déclenchant l'hilarité de ses comparses.

Sans crier gare, sans aucun signe préalable, le nouveau se leva d'un bond, bouscula tous les Blocards sur son passage et se mit à courir droit devant lui aussi vite que le lui permettaient ses jambes.

- Eh, le nouveau est un Coureur ! s'écria Zart en riant.

Il s'éloigna à grandes enjambées, poussé par la peur qui l'envahissait et se diffusait dans ses veines comme un poison. Il était à plus de dix mètres des Blocards quand il s'affala dans l'herbe sous les éclats de rire des autres garçons. Le brun haleta, à bout de souffle, ses poumons brûlant dans sa poitrine, et se redressa avec difficultés. Devant lui se dressait un haut mur de pierre sur lequel grimpaient d'épaisses tresses de lierre. Abasourdi, il se releva lentement, puis regarda autour de lui. Partout, peu importe où son regard se posait, ces immenses murailles obstruaient sa vue, délimitaient les contours d'une vaste praire d'herbe verte et piqueté d'arbres. Atterré, il se tourna et se retourna, fixant les murs de pierre sans pouvoir en détacher son regard. Deux Blocards le rattrapèrent, l'empoignèrent et allèrent l'enfermer dans la Fosse, comme tous les nouveaux y avaient droit.

Il reprit son souffle, épuisé par son sprint, et se rua contre la grille qui le retenait prisonnier dans cette cage, creusée à même la terre. Une vaste prairie d'herbe tendre s'offrait à sa vue, devant un des grands murs de pierre. Des garçons passaient en bavardant, des chèvres broutaient à côté d'une charrette. L'adolescent ne comprenait rien à ce qui se passait, ni à l'endroit où il était. Et la panique menaçait de le gagner.

- Eh.

Un jeune homme noir apparut devant la geôle du garçon, qui se jeta au fond de sa cage, la respiration haletante. Le jeune homme s'accroupit devant la grille, fixant la nouvelle recrue avec un mélange d'amusement et de bienveillance.

Le labyrinthe Newt 🖤 (terminer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant