Le labyrinthe Newt 🖤 (terminer)

🖤 Chapitre 21🖤

     Au-dehors de la Salle du Conseil, les grincements des Griffeurs, leurs grognements menaçants résonnaient comme des menaces de mort. Les bêtes mécaniques rôdaient autour de la cabane comme des loups encerclent des agneaux.

     Un silence de mort régnait parmi les Blocards. Tous retinrent leur souffle, espérant que les Griffeurs passent leur chemin. La peur les dévorait, la panique les affolait. Ils frôlaient la mort, ils allaient peut-être crever dans quelques millisecondes.

     Mais l'absence de Roxane leur faisait encore plus peur. Minho lui faisait confiance, certes, il voyait tous les jours dans le Labyrinthe l'étendue de son courage, mais il avait tellement peur de la perdre... Thomas, lui, s'inquiétait à un point inimaginable. Il ne voulait surtout pas qu'elle meure, et encore moins avant qu'il n'ait compris ce qu'elle était pour lui avant d'atterrir au Bloc.

     Quant à Newt, il priait, priait, priait pour qu'elle soit encore en vie. Il sentit son cœur se dilater, quelque chose au fond de son ventre se mit à brûler, comme un trou noir qui aspirerait ses entrailles, un cataclysme qui détruisait tout l'espoir qu'il portait encore en lui. S'il perdait Roxane, il n'y survivrait pas. Pas seulement à cause d'un amour fou et inconditionnel, quoique ses sentiments ne fussent pas étrangers à cette peur incommensurable, mais parce que c'était elle qui l'avait sauvé. C'était elle qui l'avait persuadé de continuer à vivre.

     C'était Roxane qui l'avait empêché de tenter de se suicider une seconde fois, après qu'on l'avait miraculeusement ramené d'entre les morts. Et Newt ne l'avait pas remerciée une seule fois. Ni ne lui avait dit qu'il l'aimait à la folie. Jamais il n'avait trouvé autant de chose à lui dire. Newt n'avait plus qu'à prier pour qu'elle soit encore en vie au matin, tout comme Thomas, Minho, Chuck et les autres. C'était tout ce qu'ils pouvaient faire pour elle.

     Ces inquiétudes, ces pensées, ces peurs furent formulées dans leur esprit en moins d'une demi-seconde. Et ce fut tout le temps de répit qu'ils obtinrent de leurs tortionnaires de fer.

     Un Griffeur hurlant se mit à cogner violemment contre la porte de la Salle du Conseil. Thomas, en première ligne et armé d'une perche, pointa son arme de fortune vers l'issue barricadée, le cœur battant. Les autres Blocards frémirent derrière lui, terrifiés. Minho, Newt, Teresa et quelques autres eurent la présence d'esprit de dégainer leur machette. Les gémissements et les cris des Griffeurs les entouraient, ils n'auraient pas su dire combien de ces affreuses choses les menaçaient. Peut-être deux, peut-être trois, peut-être cinq, qu'est-ce qu'ils en savaient ? Ces saloperies étaient tellement nombreuses.

     Soudain, un grand choc retentit au-dessus d'eux. Tous levèrent la tête. Un Griffeur était monté sur le toit. Au travers des branchages serrés, ils voyaient son corps métallique se tortiller au-dessus d'eux.

- Attention ! murmura l'un des adolescents.

- Ils sont tout près...

- Merde...

     Le Griffeur hurla et tapa sur le toit avec ses pattes, arrachant des cris de stupeur aux Blocards.

- On bouge pas... dit Thomas.

     La bête marchait sur le toit, juste au-dessus de leur tête, sans doute se demandait-il comment il allait faire pour leur tomber dessus et les déchiqueter. Les Blocards, aussi silencieux que possible, se déplacèrent vers le fond de la Salle du Conseil, espérant ainsi échapper au Griffeur.

     Le silence se fit. Assourdissant. Terrifiant. Mortuaire.

     Tout à coup, la pince du Griffeur s'enfonça dans le toit, saisit l'un des piliers et l'arracha comme s'il s'était agi d'une brindille. Les Blocards hurlèrent et se reculèrent encore, le toit s'effondra à moitié, les poutres tombaient sur eux.