Le labyrinthe Newt 🖤 (terminer)

💀 Chapitre 26 💀

Un silence de mort régnait dans le noir. Les Blocards, incapables d'entendre ou de voir quoi que ce soit, ne pouvaient que se fier à leurs mains. Thomas sentait l'épaule de Teresa contre la sienne, ses cheveux noirs chatouillaient son cou. Il reconnut à côté de lui la silhouette de Minho. L'Asiatique perçut la présence de Winston à ses côtés. Le Maton des Trancheurs tentaient vainement d'étouffer ses sanglots. Il était sans aucun doute celui que la mort si soudaine de Jeff avait le plus affecté, et, dans le noir, il lui était plus aisé de conserver un semblant de dignité. Chuck tâchait de garder son calme. Le noir ne l'avait jamais rassuré. A côté de lui, Poêle-à-Frire respirait profondément. Lui, c'était les endroits clos qui l'angoissaient. Près du Cuistot, Newt tenait Roxane contre lui, l'empêchant de s'effondrer encore une fois. La Coureuse s'accrochait au cou du blond, ses bras enroulés autour de ses épaules, sa jambe blessée lui arrachant quelques gémissements de douleur.

Tous sentaient leur cœur battre à tout rompre entre leurs côtes. La peur, l'angoisse et l'appréhension leur tordaient les boyaux. Le souvenir encore frais de la vue des Griffeurs suffisait à leur faire craindre un autre piège, une deuxième épreuve à surmonter. Qu'allaient-ils faire, maintenant ? Ils n'avaient pas pensé à ce qu'ils feraient, une fois de l'autre côté du trou des Griffeurs. Et s'ils restaient coincés là-dedans ? S'ils s'étaient trompés ? Et si une dizaine de Griffeurs les attendait, de l'autre côté ? Des centaines d'hypothèses, toutes plus horribles les unes que les autres, leur vinrent à l'esprit.

Et, avant qu'une trentaine de secondes ne ce soit écoulée, une porte s'ouvrit dans le dos de Siggy. La faible lumière qui leur parvint de prime abord aggressa leurs yeux, puis l'ouverture se dévoila entièrement. Un passage s'ouvrait à eux, leur permettant de sortir. Les Blocards contemplèrent la porte ouverte, hagards, et échangèrent des regards perplexes. Teresa poussa la porte pour achever de l'ouvrir, et Chuck leva sa main devant ses yeux en grimaçant. La fille fut la première à sortir du passage sombre. Le jeune Blocard la suivit, et Poêle-à-Frire sortit à son tour. Winston les imita, et les autres Blocards firent de même.

- Ok, doucement, murmura Newt à Roxane. Viens.

Il passa le bras droit de Roxane par-dessus ses épaules et l'aida à sortir du passage. Elle boitait sévèrement et de sa jambe s'écoulait un flot de sang assez impressionnant. Thomas et Minho furent les derniers à sortir et furent frappés par la vision que le blond et la Coureuse leur offraient.

Ils boitaient tous les deux. Et pas qu'un peu. Roxane menaçait de tomber à chaque pas, et la jambe droit de Newt semblait toujours sur le point de céder. Mais ils tenaient debout. Ensemble. Avec leur jambe défectueuse entre eux. Minho, qui les connaissait depuis plus longtemps que Thomas, pensa que cela les représentait bien. Deux éclopés incapables d'avancer seuls mais qui, réunis, marchaient. Lentement, mais avec assurance. Il retint un sourire en coin. Thomas vit en eux l'état de tous les Blocards, épuisés, qui n'avançaient qu'avec le secours de leurs amis. Il en fut presque apitoyé. Ils étaient tous dans un sale état.

- Ça va, Roxane ? demanda-t-il doucement à la Coureuse.

- Ça va. Ça va... répondit-elle à voix basse en s'accrochant à Newt.

Les Blocards ne s'éloignèrent pas de la porte. Ils s'arrêtèrent juste devant, et Thomas s'avança pour s'extirper du groupe. Personne ne parlait. Et les quelques mots qu'ils avaient échangés la seconde passée n'avaient été que chuchotés. Pourquoi se sentaient-ils obligés d'être silencieux ? Pourquoi avaient-ils l'impression d'être tombés dans un autre traquenard, d'être épiés ? Leur méfiance n'avait fait que croître. Jamais ils n'avaient été autant sur leurs gardes, autant terrifiés, et autant excités.

Ils se trouvaient dans un couloir sombre. Le mur qui faisait face à la porte était presque entièrement couvert d'épais tuyaux. Thomas se tourna sur leur gauche. Il ne voyait rien. Le couloir était plongé dans le noir. Sur leur droite, c'était la même chose.