Le labyrinthe Newt 🖤 (terminer)

🖤 Chapitre 29 🖤

     Le soleil aveugla Thomas. Il grimaça de douleur, clignant frénétiquement des paupières. La lumière agressa sa rétine, la soudaine chaleur l'étouffa, s'abattit sur lui de tout son poids pour peser lourdement sur sa cage thoracique et son dos. Les deux militaires le traînaient malgré lui. Ses baskets montantes glissaient dans du sable bouillant comme du métal en fusion. Une fois accommodé à la luminosité extrême, le brun vit apparaître devant lui une immense muraille de pierre, fendue à sa base par une minuscule porte. Le mur du Labyrinthe. La prison qui fut la leur pendant trois ans.

     Thomas sentit une vague de peur et de désespoir déferler en lui.

     Il se débattit, tomba, et s'écroula dans le sable. Comme ce soir où Gally l'avait défié en duel. Comme ce soir où il s'était rappelé de son nom.

     Les deux militaires se baissèrent immédiatement pour le relever.

     Thomas se sentait vide. Aux abois. Sa sœur était morte.

     Roxane n'était plus là. Plus jamais il ne la verrait sourire. Plus jamais il n'entendrait sa voix. Plus jamais il ne courraient côte-à-côte. Plus jamais il ne pourrait lui caresser les cheveux.

     Et lorsqu'il releva la tête, l'adolescent vit, devant lui, Teresa, Winston, Siggy et les autres, qui couraient droit vers un hélicoptère. D'autres hommes en combinaison noire les y attendaient, leur criaient après en faisant de grands gestes.

     Minho et Newt, eux, se faisaient tirer par des soldats. L'Asiatique livrait toujours bataille. Il cognait, hurlait, ruait comme un fou pour aller récupérer le corps de Roxane. Mais rien n'y faisait. Ils ne le lâchaient pas. Quant au blond, il semblait plongé en léthargie. Il ne disait mot, ses yeux étaient ternes, vides, ils étaient plantés dans le néant.

     Thomas fut brusquement remis sur ses pieds. On le fit courir jusqu'à l'hélicoptère, où il monta sans vraiment réfléchir.

     Immédiatement, les pales se mirent à tourner, faisant tourbilloner le sable autour de l'hélicoptère. Le vrombissement de vent emplit soudain l'air, remplissait tout l'espace, faisait vibrer les Blocards. L'hélicoptère commença à s'élever vers le ciel.

     Un homme en noir, assis en face de Thomas, retira son casque. Il avait l'air d'avoir la quarantaine. Cheveux longs, bruns, gras, pas rasé. Yeux bleu ternes. Banal mais impressionnant en même temps.

- Vous êtes pas blessés ? demanda-t-il à haute voix, pour se faire entendre. N'ayez pas peur. Vous êtes hors de danger !

- Et Roxane ?! hurla Minho.

     Tous les visages se tournèrent vers lui. Il avait cessé de lutter. Il s'était enfin calmé. Mais il pleurait. Ses larmes coulaient à torrents, ses épaules tremblaient.

- Votre amie est morte, dit l'homme avec un air sincèrement désolé. C'est trop tard. On n'aurait de toute façon rien pu faire pour elle. ... Et on ne pouvait pas l'emmener.

     Teresa étouffa un sanglot en plaquant une main sur sa bouche. Thomas, lui était incapable de verser la moindre larme.

     L'hélicoptère s'élevait de plus en plus. Au bout de quelques secondes, ils survolaient ce qui avait été tout à la fois leur maison, leur prison et leur Enfer. Le Labyrinthe. Les Blocards se penchèrent tous pour regarder.

     Des méandres de pierre. Des murs. Des intersections et des interstices. Une vaste prairie carrée au centre. Tout cela, tout ce qui avait constitué leur vie, était là, sous leurs yeux. Et ils n étaient sortis.

     Mais sans Roxane.

- Détendez-vous, gamins ! Les choses vont bientôt changer ! leur cria l'homme en noir.