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Mary ne savait pas combien de temps elle était assise près de cet arbre en train de sangloter et de se sentir au plus mal.
Comment, en à peine quelques minutes, ils pouvaient en être arrivés là. Encore jamais ils ne s'étaient parlés de la sorte, froidement et durement, à cause d'un désaccord. Maintenant ils s'en voulaient tout les deux.Quand ses larmes s'arrêtèrent enfin, elle renifla et respira doucement. Tout ce qu'elle avait récolté c'était un faible mal de crâne et il lui semblait que ses pleurs ne l'avaient en aucun cas soulagé comme il est coutume de l'être parfois.
S'aidant de ses mains, elle se releva. Elle ne prit pas la peine d'épousseter sa robe et balayant ses larmes d'un geste de la main, elle laissa une trace de poussière sur sa joue.Elle devait absolument se reprendre. Accepter le projet du blond c'était la seule chose qu'elle pouvait faire. Après tout c'était sa responsabilité. Il s'y était engagé, à lui d'assumer les conséquences qu'il pouvait engendrer.
La jeune fille se dirigea donc vers la maison. Quand elle contourna l'enclos qui abritait les cheveux de Sara et les leurs, elle remarqua que celui de William était manquant. Bien évidemment. Son pouls s'accélèra vivement et sans qu'elle ne puisse rien contrôler elle se mit à courir en direction de l'entrée.
Son ami n'allait pas partir maintenant, c'était impossible !Entrant chez Sara, elle cria leurs noms mais personne ne lui répondit. Ils n'étaient pas là.
Mary ressortit en trombe dehors, et mettant une main en guise de visière devant ses yeux pour se protéger de la lumière du soleil qui l'éblouissait fortement, elle inspecta les environs.- William !
Il n'y avait aucun bruit à par le vent et les branches des arbres qui bougeaient doucement. À croire qu'ils avaient disparu en un claquement de doigts.
La blonde posa une main sur sa joue et baissa la tête en signe d'abandon tandis que ses épaules s'affaissèrent tristement.
William était certainement déjà parti.Mais ce fut un bruit de sabot et le cliquetis des harnais qui firent relever la tête de la jeune fille et qui réanima un espoir en elle.
De l'autre côté de la maison, William apparut, suivit rapidement de son cheval qu'il faisait avancer près de lui.Mary ne bougea pas de devant l'entrée et à sa plus grande surprise le blond s'approcha d'elle. Il s'arrêta pile devant elle, ses yeux fuyant encore les siens.
Il jouait du bout de sa botte dans la terre, une main sur la hanche et l'autre tenant la bride du cheval.Qu'est ce qu'il s'en voulait. Il se sentait honteux, quasi misérable. Comment Mary allait pouvoir l'excuser de la manière dont il lui avait parlé ? Surtout pourquoi restait-elle là à le regarder, il sentait ses yeux bleus le fixer intensément.
Il pouvait juste lancer un faible "désolé" mais cela n'aurait rien changé. Ils n'étaient plus des enfants qui oubliaient.Alors finalement il prit sur lui et ses pupilles sombres remontèrent jusqu'au doux visage de son amie. Celui qu'il aimait tant contempler et qu'il rêvait d'embrasser un jour.
William aurait aimé lui adresser une éloge, lui dire ô combien il l'aimait, qu'il était désolé de lui avoir fait du mal et de la faire souffrir par son choix mais que c'était le seul moyen pour qu'ils puissent enfin aller chez sa tante tranquillement.
Leur voyage vers une nouvelle vie allait bientôt pouvoir continuer, il suffisait qu'elle l'attente, qu'elle lui donne tout le courage nécessaire.Mary ne semblait pas en colère, son visage n'exprimait quasiment aucune émotion. Elle le regardait simplement et le blond ne put s'empêcher de remarquer ses yeux rougis, ce qui le rendit en colère, cette fois ci contre lui même. À cet instant il se détestait encore plus que Joe et sa bande.
Ses yeux finirent par dériver sur la trace de terre qui ornait la joue de Mary.
Il fit alors un léger pas en avant, mouillant légèrement son pouce pour ensuite frotter doucement la joue de la blonde.Elle lui prit alors le poignet, brusquement mais avec douceur en même temps par son touché.
Le cœur de William s'arrêta pendant une fraction de seconde, croyant qu'elle allait le repousser.
Mais elle enveloppa sa main avec les siennes et la serra contre sa poitrine.- Fait attention, lui murmura t-elle faiblement, c'est tout ce que je demande.
Le cœur du jeune homme se remit à battre et le soulagement l'enveloppa. Il aurait aimé laisser sa main emprisonnée dans celles de son interlocutrice mais il se résigna durement à se dégager doucement.
- C'est promis, répondit-il.
Il réajusta son chapeau et se retourna vers son cheval en inspirant longuement. Il posa un pied sur l'estrier et ses mains de part et d'autre de la selle pour monter. Mais il s'arrêta dans son geste et son pied retomba faiblement à terre.
Se retournant il amena d'un coup Mary contre lui, une de ses mains se posant à l'arrière de ses cheveux.
Il lui embrassant tendrement le front en fermant les yeux.En se détachant ensuite il monta rapidement cette fois-ci sur son cheval. Il prit les anses et vérifia que ses pistolets étaient bien à leurs places.
Il reporta ensuite son attention sur Mary qui le regardait les yeux brillants.
Non elle n'allait pas pleurer, mais elle ne pouvait empêcher ses larmes d'apparaître au coin de ses yeux.- Je serais de retour d'ici 2 jours, lui annonça t-il.
Elle hocha simplement la tête, ressentant toujours la chaleur de son baiser sur son front, elle ne put se contraindre à avoir une nouvelle fois le cœur serré.
Le blond fit avancer son cheval vers le chemin où ils étaient arrivés quand Sara les avait amené chez elle. Il se retourna une dernière fois vers la blonde, voulant ajouter autre chose. Mais il ne le fit pas. Il abaissa seulement le haut de son chapeau en guise de signe d'aurevoir et fit claquer les anses.
Le cheval partit d'abord au petit trot avant d'accélérer.Derrière lui, Mary le regarda partir jusqu'à qu'il disparaisse parmi les arbres au fond du chemin.
Derrière lui, c'était ce à quoi il ne devait plus penser le temps qu'il mène à bien son objectif.
Tuer Joe.
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Wild [TBS]
Fanfiction- ̗̀western fiction ̖́- regarder le jour s'éclipser, sentir le vent souffler dans mes cheveux emmêlés, imaginer par delà ce désert une infinité et admirer sa beauté, sa silhouette découpée dans l'obscurité.