E I N S

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Mes yeux s'ouvrirent, ma vue fut brouillée une micro-seconde, puis se stabilisa. Ma tête était comme frappée par un marteau piqueur, alors je voulus lever le bras pour me masser la tempe. Mais je ne pus pas : des liens de cuir le retenait.
Je fronçai les sourcils et tentai une nouvelle fois. Mais se fut le même résultat : mon bras était piégé. Je me débattit comme elle put.

"Ça sert à rien, dit une voix à ma droite, j'ai aussi essayé."

Je tournai la tête vers la voix et vis à qui elle appartenait. C'était un jeune homme, je ne lui donnais pas plus de vingt ans, typé asiatique avec des yeux marrons clairs et des cheveux très noirs.
Je lui lançai un regard interrogateur.

"Je n'en sais pas plus que toi, répondit-il.
- Comment ça se fait... ?!
- Je viens de te dire : je ne sais pas. Maintenant, on a plus qu'à attendre."

Je soupirai un peu.

"Au fait, moi c'est Minho."

Je posai mon regard vert émeraude sur lui.

"Andréa."

Il me sourit avant que des bruits de talons sur le sol résonnent sur le sol. Je tournai la tête et vit une jeune femme brune aux yeux bleus, portant une blouse blanche de médecin, arriver vers nous.
La femme ne nous décrocha même pas un infime sourire et se posta devant Andréa. La femme m'accrocha une sorte de montre à cadran noir carré sur mon poignet droit.

"C'est quoi ?" demandai-je

La femme se contena de tourner les talons et de retourner derrière. Ensuite, elle revint sur ma droite avec une sorte de pistolet à colle dans la main et le plaça sur le côté droit de ma gorge. Je me débattis mais deux hommes vêtus d'un uniforme de garde du corps me maintenièrent en place. Je sentis une légère piqûre et grimaçai de douleur.
Puis, la femme troqua son engin pour le même mais avec une tige plus longue et le positionna dans mon oreille droite. Je sentis une piqûre et grimaçai de nouveau. La femme disparut derrière moi et revint avec un bandeau de couleur chair qu'elle posa sur mes yeux, je pouvais voir d'un seul œil et vis le bout de l'engin. Je paniquai et sentis une mini douleur. L'autre œil y passa, puis les deux hommes me lachèrent pour s'occuper de Minho.
Puis, après le même "rituel" ils ressortirent.
La femme leur lança juste un :

"Bonne chance."

J'échangeai un regard avec Minho qui semblait interloqué.

"Elle a bien dis... 'bonne chance' ?" demanda-t-il.

Je hochai la tête et un bruit de glissement résonna dans la pièce.
D'un seul homme, nous tournâmes la tête et vîmes qu'une porte s'était ouverte devant nous. Au-dessus, deux cadran noirs faisait défiler des nombres rouge.

1... 2... 3... 4... 5...

J'essayai de défaire mes poignets et vis que les liens avaient disparu.
Je me levai, fixant l'ouverture.
Minho se mit à ma suite et nous arrivâmes dans une sorte de parking souterrain, sans les places.
Je vis que d'autres personnes arrivaient elles aussi.

"Ça pue la mort, ici..." se plaint une voix d'homme.

Ils devaient être une vingtaine.
Une femme s'avança un peu plus que les autres.

"Qui est le responsable ?" lança-t-elle.

Un bref silence emplit l'assemblée avant qu'une voix très grave et robotique ne réponde :

"Je suis le responsable.
- On est où ? reprit la femme.
- Mesdames et messieurs, bienvenue à Insomnia."

J'échangeai un regard avec Minho.

"Chacun d'entre vous a été sélectionné pour cet événement."

J'avais un très mauvais pressentiment.

"Chacun a reçu une dose de produits qui, hélas, provoquera chez vous... Un arrêt cardiaque si vous dormez. Le principe est simple : le dernier survivant gagne. Le gagnant recevra trois prix : dix million de dollars, une nouvelle identité et surtout une injection de l'antidote à ce produit mortel. C'est le seul remède."

Des écrans géants faisaient défilé nos visage. Un homme d'une quarantaine d'années vit l'écran où se trouvait une carte et demanda :

"Où sommes-nous ?
- Busan, En Corée du Sud, répondit la voix, oui certains d'entre vous êtes loin de chez vous mais votre bracelet connecté vous dira où vous êtes à tous moments. Vous pourrez localiser et contacter vos concurrents. Vous recevrez des vidéos par vos lentilles et des sons par vos implants oculaires."

J'apperçus alors les voitures noires qui étaient garée devant nous.

"Chacun d'entre vous a droit à une voiture, un revolver et une balle."

C'est alors que la plupart des gens se précipitèrent vers les voitures, prendre la balle et le revolver qui était posés sur les capots.

"Toutes les tactiques sont autorisées pour gagner Insomnia. Se cacher, prier, tuer ou mourir."

Les premières bagarres firent rage.
Le premier coup de feu retentit.

"Le joueur cinq a été éliminé, il reste dix-neuf joueurs dans la partie."

Deux autres coups de feu retentirent.

"Le joueur dix et le joueur neuf ont été éliminés. Il reste dix-sept joueurs dans la partie."

Une autre pause puis :

"Les joueurs cinq, neuf, treize et quatorze ont été éliminés. Il reste treize joueurs dans la partie."

La voix fit une pause puis reprit :

"Chaque joueurs tuer vous récompensera par une dose d'adrénaline administrée par votre bracelet connecté."

Je regardais, impuissante, les joueurs s'entretuer. Alors que d'autres cadran faisaient également défilé des nombres.

1:48...1:49...

"Si vous parlez à qui que se soit de Insomnia vous serez punis, reprit la voix, si vous parler à la police, vous serez puni. Si vous quittez la ville, vous serez puni."

La première voiture partit.

"La punition, c'est la mort."

Cette révélation fit apparaître des frissons dans mon dos.

"La plus longue partie a duré 91 heures et 44 minutes... Cette partie débute... Maintenant."

Une voiture pila devant moi et je mis un instant à voir que c'était Minho qui était dedans.

Je restais figée sur place, ne sachant pas pourquoi il faisait ça. Ni pourquoi il ne fuiait pas.

Puis la portière s'ouvrit sur lui et il courut vers moi. Il lui m'empoigna le bras et me tira presque de force jusqu'à la voiture. Il ouvrit la portière passager et me jeta littéralement dedans avant de fermer la porte. Il contourna le véhicule, monta dedans et mit les gaz pour partir de ce carnage.

InsomniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant