Insomnia

D R E I

Il serra les mains sur le volant avant de descendre de voiture, moi sur ses talons.

"Qu'est-ce que tu fous ?" lui lançai-je.

Il ne me répondit même pas et fonça tête baissée dans le parc.

"Oh ! Tu m'écoutes ?"

Il m'ignora et se planta au milieu de l'endroit où nous étions allés l'heure précédente.
Je m'approchai furtivement de lui, craignant un remballement. Mais il restait figé sur la place, les yeux cherchant en vain quelque chose.

"Minho... je lui soufflai... Qu'est-ce qu'il y a ?"

Il tourna les yeux vers moi, des yeux baignés de larmes.

"Mon... Mon collier... Je... Je l'ai perdu ici..."

J'arrivai à sa hauteur puis ancrai mon regard dans le sien.

"C'est ma mère qui me l'avait offert avant que...
- Que quoi ?
- Qu'ils la débranchent."

Sa voix avait été rauque et sombre. Une ombre passa sur son visage puis il posa ses mains sur mes épaules.

"Je dois le retrouver."

Je sentais la cassure dans sa voix, alors qu'il retenait péniblement les larmes. Il se mit alors à le chercher et je le regardais sans vraiment savoir quoi faire dans une telle situation.
Minho avait disparu loin et je ne sais où. Puis une détonation retentit. Je me tournai doucement vers le détenteur de l'arme.
Une femme. Blonde aux yeux bleus. D'après son profil, elle se nommait Jo.
Joueur numéro quatre.

"Andréa."

Elle avançait vers moi pas après pas avec son arme pointée sur moi. Je sentais la panique naître en moi.
Elle jeta son arme plus loin.

"Sinon, c'est pas équitable."

Sa voix avait été sournoise. Elle courrut et me plaqua au sol avant que je n'ai pu faire un mouvement. Mon dos heurta violemment le sol et ce choc m'arracha une grimace de douleur. J'évitais ses coups de poings mais m'en pris un dans le nez. Avec mon pied droit, je la poussa et elle valsa un peu plus loin, me laissant juste le temps de me redresser en position assise. J'avais les jambes écartées et c'est là qu'un objet pointu se planta dans l'herbe. Juste à quelques millimètres de mes organes qui me permette de faire des enfants. J'ouvris des yeux ronds comme des soucoupes et releva le regard vers elle.
Elle le sortait d'où ce couteau ?!
Je me releva et me jeta sur elle. Merci à la capoeira qui va m'être utile.
Je lui flanquai un coup de pied violent dans le bas ventre et elle étouffa un cri de douleur. Ensuite, elle agrippa le col de mon sweat noir et me flanqua un deuxième coup de poing dans le nez. Je lâcha un bruit de douleur après le coup, alors que je sentais le sang couler dans ma bouche. Ce goût était vraiment répugnant. Je n'attendis pas plus longtemps pour lui remettre un autre coup de pied pour qu'elle me lâche. Elle tituba mais n'eut pas le temps de faire autre chose car mon poing se heurta de manière violente sur sa joue. Elle épongea le sang qui coulait aussi de son nez avec son index et je sentis la douleur dans mon ventre dûe à sa botte. Je pris son pied et le retourna. Elle se retourna aussi et tomba sur le ventre dans l'herbe. Je m'assis sur son dos, histoire de l'immobiliser un peu. Elle se débattait comme quand on sort un poisson dans l'eau mais mes quarante sept kilos ne lui permettait pas de se défaire de sa position. Je la laissai se retourner pour pouvoir voir sa tête. Je lui administrai un autre coup de poing elle humidifia ses lèvres avec sa langue.

"Robuste la gamine." fit-elle d'une voix sournoise.

Je lui donnai un autre coup et elle fut sonnée. Ses mains étaient libres mais ne lui servaient pas à grand-chose. Elle les posa alors sur mes hanches. Je la regarda faire, surprise par ce geste.
Je priais pour que Minho revienne et ne m'aide mais cela ne se produisait pas.
Je restais sans voix alors que ses mains se plaçaient doucement sur mes cuisses. Mais je réagis juste à temps pour lui donner un coup de poing, ce qui lui valut de retirer ses mains.

"Tu fous quoi là ?!" je lui crachai.

Elle me sourit d'un air fou avant de répondre :

"T'es mignonne tu sais ?"

Je rêve où elle le drague ?!
Je fus sonnée par les mots qui sortaient de sa bouche.

"Andréa ! Ça va ?"

Je fus soulagée d'entendre cette voix. Je remerciai tous les Dieux que je connaissais et Minho arriva sur ses entre faits.

"C'est qui elle ? me demanda-t-il.
- Jo. Joueur numéro quatre."

Je m'enlevai de Jo et Minho la souleva avec le col de son t-shirt. Il la regarda droit dans les yeux. Un silence s'installa alors que leur contact visuel durait. Finalement, il tira Jo dans la voiture et l'attacha de force. Je montai également dans la voiture. Je ne voulais même pas savoir pourquoi il l'avais épargné. Je m'en foutais.
Il démarra la voiture et parti de cet endroit.