Distincts [ TERMINÉ ]

Chapitre 4

•Focalisation zéro •
Nous sommes en plein milieu de la nuit. Les hiboux chantonnent, les grillons aussi. Les étoiles brillent et la banlieue de Royal Links est paisible.

Néanmoins un jeune homme lui, n'était pas tranquille. Il ne trouve pas le sommeil. Il est préoccupé et triste.

Ses yeux teintés de noirs révèlent sa distinction de la nature humaine.

Il décide de sortir sans oublier son briquet et sa cigarette. Le vent extérieur le frappe en plein fouet. Mais il ne bronche pas. Même pas un frisson.

Il scrute le quartier de droite à gauche et s'assoit sur les marches de son perron.
Il commence à fumer, ses épaules s'affaissent et ses yeux noisettes réapparaissent au profit de ses billes noires.

En face, une jeune femme observe la scène. Elle non plus, elle ne trouve pas le sommeil, elle aussi, elle est préoccupée. Elle suppose que lui aussi. Ils sont malheureux.

Elle hésite à le rejoindre. Ils ne connaissent pas vraiment après tout. Mais ce qu'ils cachent, cette comédie qu'ils jouent perpétuellement pourrait bien les rapprocher.

Soudain le regard du garçon se dirige vers de la fenêtre d'en face. Il l'a voit. Elle le voit . Elle ne cherche pas à se cacher.

Elle referme les rideaux délicatement et enfile une veste en cuir ce qui ne concorde pas avec son pyjama rose mais elle s'en fiche.

Elle descends à tâtons pour ne pas réveiller sa génitrice , elle sort. Mais une fois ceci fait. Elle ne bouge plus. Le jeune homme la dévisage. Il la trouve téméraire et pleine d'audace.
Elle finit par s'approcher ce qui ne l'étonne pas et s'assoit tranquillement à ses côtés avec une distance raisonnable.
Ils se regardent, il scrute ses défauts mais aussi ses atouts. Elle est belle pense-t-il. Elle, ne lui trouve aucunes imperfections. Elle détourne le regard et lui écrase sa cigarette.
Alors , sa voix vient perturber le silence :

- Qu'est ce que tu veux la snobinarde ?

Elle se vexe, mais elle ne lui en veut pas. C'est ce qu'elle montre.

Il sait qu'il l'a blessée mais c'est ce qu'il désirait. C'était de sa nature de faire du mal. Il était née pour agir mal. Il entend le cœur de la fille battre à toute allure. De la colère ? De l'anxiété ?

Pourtant elle reste impassible. Aucune émotion. Elle lui sourit narquoise.

- Tu ne sais pas à qui tu à faire.

Elle l'énervait. Personne n'ose lui répliquer quoi que ce soit. Ses yeux prirent une teinte noir à nouveau. La fille remarque . Il détourne sa tête, se relève et entre en claquant la porte.

Quant à elle, elle n'était pas sûr de ce qu'elle avait vu, elle mit ça sur le compte de la fatigue et du faible éclairage. Elle lève, se retourne une dernière fois et rentra elle aussi.

Ils regrettent tous les deux. Ils regrettent d'être ce qu'ils sont.