Distincts [ TERMINÉ ]

Chapitre 18

Je me réveille avec un mal de crâne insoutenable. Les lumières de la pièce m'éblouissent. J'entends un appareil s'affoler.

Je suis à l'hôpital, je reste sans bouger, le regard dans le vide, avant qu'un médecin suivit de ma mère et mon père débarque en trombe.

On me demande comment je me sens, si je me souviens de quelque chose avant de me faire quelques tests que je trouve inutile.

Ma mère s'approche de moi les larmes au yeux et mon père reste un peu plus sur la retenue malgré son expression qui le trahit.

- On est tellement soulagée, on pensais que tu réveillerais jamais.

- Désolée maman..

- Qu'est ce qui s'est passé ? Qu'est ce qui t'as prit de quitter la maison comme ça ?!

C'est à ce moment que les souvenirs resurgissent de mon esprit. Ces cris de douleur et mon impuissance face à la situation. J'étais encore consciente mais je n'ai pu rien faire. Je connaissais le nom de ce démon , mais j'étais trop faible tout est de ma faute. Tout aurait pu être différent. Mon  cœur explose dans ma poitrine, Adan ! C'est alors que j'ai un minime espoir qu'il soit encore en vie..

- Ou est Adan, je veux le voir !

Ma mère me regarde tristement, elle s'assoit à mes côtés avec mon père qui tient l'une de mes épaules.

- Maman réponds moi s'il te plaît..

Elle prends une grande respiration et me serre encore plus mes doigts entre sa main.

- Il est mort et on t'as retrouvé presque morte aussi. On peut remercier ce garde forestier qui traînait dans les parages.

Je mets un peu de temps à accepter la révélation avant de m'effondrer, les sanglots sont incontrôlables, ma poitrine se soulèvent violemment après chaque souffle. Ma mère me prends rapidement dans ses bras, impuissantes. Mon père me tient alors la main, avec un visage décomposé.

Après 10 minutes je finis par me calmer , mais la douleur que je ressens n'est pas moindre. Je ne le verrai plus, j'aurai tant aimé lui dire que je t'aime une dernière fois, humée son odeur, me coller contre son torse brûlant et admirer ses yeux que j'aimais tant. Juste une dernière fois...
On dit que le premier amour est le plus difficile à oublier, mais aujourd'hui je dois faire mon deuil amoureux mais aussi le deuil de sa mort. Mon état ne le permets pas. Je ne suis pas prête à l'oublier. Je ne peux pas.

- Ça fait combien de temps que je suis ici... ?
- Deux semaines ma chérie, réponds mon père.

J'hoche la tête complètement ailleurs soudainement. Qu'est ce que je vais faire sans lui maintenant, il était ma force, il me poussait à être moi même, à m'accepter, c'est lui qui m'as appris l'amour. J'ai perdu mon ami, mon amant, ma vie. Je crains de ne pas pouvoir remonter la pente. Parce que c'est lui et personne d'autre.

Ma blessure est vive, mon cœur explosé, mon âme ailleurs, ma tête pleine de lui.

Je m'en veux et je lui en veux. Il aurait dû se battre davantage pour la vie et moi aussi. Pour moi, pour lui.

Mais maintenant c'est trop tard..et s'il le faut je vivrai pour lui parce c'est ce qu'il voudrait, assurément.