Si l'apparence de Scyllia me faisait peur, ses facultés, elles, étaient prodigieuses. Nous traversions les couloirs et les ponts de téléportation à une telle vitesse que tout me semblait flou autour de moi. Elle négociait les virages et évitait les obstacles d'un simple battement d'ailes aussi aisément que si elle ne faisait que marcher.
Concentrée sur notre objectif principal, une seule pensée venait me perturber. Pourvu que nous ne débouchions pas dans la cellule.
— Scyllia, l'appelais-je. Qu'allons-nous faire si nous passons par le mauvais portail ?
— Je pense que je ferais sauter le mur de la cellule et que je m'enfuirais.
— Tu ne penses pas que c'est un peu extrême ? De vrais prisonniers pourraient en profiter pour s'échapper.
— Tu as raison, mais ne t'en fait pas, il me reste d'autres moyens pour m'échapper sans causer trop de dommage.
Alors que nous continuions à traverser les ponts les uns après les autres, le crépitement caractéristique du sort de communication d'Enzo parvint à mes oreilles.
— Voyons où en sont nos petits aventuriers du labyrinthe... Mais, mais, mais... Mais arrête Scyllia ! Tu n'as pas le droit, c'est contre les règles !
— Continu Scyllia, tu y es presque ! hurla Céleste. Et toi arrête avec...
— Tu n'as pas un sort pour la faire taire ?
Un autre crépitement et le sortilège de communication se coupa. Je ne savais pas comment Enzo faisait pour savoir où nous étions, mais Céleste avait accès à ses informations et d'après elle, nous étions bientôt arrivées.
Après un énième virage, un autre pont nous mena juste devant la grande porte d'entrée du palais. Surprise et n'ayant aucun moyen de freiner ou de tourner, Scyllia hurla de peur, protégea sa tête avec ses bras et se prépara à l'impact. Le choc n'arriva cependant pas. Un autre portail nous téléporta et lui permit de se stabiliser.
Je regardais tout autour de moi pour voir où nous étions. Étrangement, ça n'était pas un couloir comme d'habitude, mais une grande pièce avec une table sur laquelle était posée de la nourriture, un canapé, une table basse, des fauteuils et...
— Céleste ! hurlais-je de joie en l'apercevant dans un coin.
Je volais vers elle pour la rejoindre, cependant, mon amie me regardais avec des yeux inquiets. Aucun son ne sortait de sa bouche, pourtant, j'étais sûre qu'elle voulait me dire quelque chose de très important. J'étais près d'elle, je pouvais presque la toucher ! J'étais si heureuse de la revoir que je ne fis même pas attention à ce qui m'entourait et à la cage qui se referma sur moi.
Un rire machiavélique résonna soudain dans la pièce et Enzo apparut juste à côté de moi. La cage qui me retenait en main.
— Une de moins, s'exclama-t-il fièrement.
— Comment ça une de moins ? questionna Lucas qui se matérialisa lui aussi. Tu as refermé ta cage sur du vide.
— Détrompe-toi mon jeune ami, tu ne peux peut-être pas la voir, mais à l'intérieur se trouve un séraphin, une sorte de fée qui accompagne Céleste où qu'elle aille.
— Ça suffit, vous avez créé assez de problèmes. Relâchez Céleste maintenant ! ordonna Scyllia.
— La relâcher ? Mais elle est là de son plein gré en tant que servante officielle du roi voyons. N'est-ce pas ?
Enzo fit un geste discret de sa main libre et, un instant après, Céleste hochait la tête de haut en bas pour affirmer qu'elle était d'accord avec ce qu'il disait. Ça n'est qu'à cet instant que je vis qu'elle ne portait plus ses habits habituels, mais une courte robe noire recouverte par un tablier blanc en dentelle. Elle portait aussi divers accessoires comme un ras-de-cou en dentelles blanches et un serre-tête noir orné de fines dentelles.
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Céleste et Scyllia: Quand Céleste découvre le monde de Scyllia
FantasyAlors que Scyllia continue d'étudier à l'académie, Enzo donne exceptionnellement un "cours spécial" sur les mondes parallèles. Toujours dans la démesure, il décide d'invoquer l'une des personnes les plus importantes du monde dont il parle. Cependan...