Céleste et Scyllia: Quand Céleste découvre le monde de Scyllia

Invitation

— Mais comment est-ce possible ? demanda Céleste ébahie.

— Vous étiez encore pris dans une nouvelle dimension hallucinatoire, lui répondit simplement Enzo.

— Incroyable... souffla mon amie. Je suis tellement heureuse et rassurée de vous voir tous en vie. Mince !

Comme si elle avait reçu la foudre en pleine tête, Céleste se souvint brutalement que Scyllia et Lucas devaient encore être totalement sonnés après leur dernier combat.

— Ils sont assez mal en point, grimaça Alex qui caressait affectueusement d'une main les cheveux de Scyllia tandis que l'autre était illuminée d'une douce lueur émeraude.

— Et toujours inconscients, conclut Lise en baissant la tête.

Brumi se jeta sur Lucas et commença à lui lécher le visage, mais cette action ne le réveilla pas pour autant. Nos deux amis respiraient faiblement sur ce sol glacial.

— Si Scyllia était réveillée, les blessés se seraient déjà rétablis, commenta Zack qui, lui, s'occupait de Lucas.

— Comment ça ? demanda Céleste.

— Oui, Scyllia est la prétendante à l'incarnation de la vie, expliqua Camille. Elle a des pouvoirs de guérison formidable. Mais pour une raison qui nous échappe, elle ne peut pas utiliser ses propres dons sur elle-même.

— Un pouvoir de guérison... réfléchit la gardienne. Peut-être que si...

Céleste se pencha vers nos deux amis toujours inertes et posa respectivement, ses deux mains, sur leur torse. Elle ferma alors les yeux, et en même temps, une lumière verdoyante jaillit de ses paumes pour se diffuser à l'ensemble du corps des deux blessés.

— Intéressant, sourit Enzo en se rapprochant de nous.

— Ce pouvoir, s'extasia Elisabeth, on dirait...

— La magie des séraphins, ma chère ! se réjouit Enzo. Vous tous, regardez bien la magie de la gardienne et de ses séraphins à l'œuvre ! Ce n'est pas tous les jours que nous pouvons voir ça !

— Mais cette essence magique... débuta Elisabeth en arquant un sourcil.

— Regardez ! Scyllia ouvre déjà les yeux ! Quelle puissance magnifique ! s'enthousiasma Enzo en coupant brusquement la parole à la noble.

— Que... s'est-il passé ? bredouilla Scyllia en se frottant les yeux. J'ai l'impression de me réveiller d'un long cauchemar

— C'est le moins qu'on puisse dire, s'amusa Ronan.

— Scyllia ! hurla Zoé en se jetant sur elle.

— Mais... vous êtes tous vivants ? C'est vraiment vous ? balbutia Scyllia les yeux plein de larmes.

— C'est surtout toi qui nous a fait une belle frayeur, heureusement que Céleste t'a soignée, sourit Lise.

— Céleste... Ce pouvoir de guérison, c'était donc toi ? s'étonna Scyllia. J'avais l'impression de me soigner moi-même, mais pourtant, c'est impossible...

— Et moi quand j'ai appliqué le sort sur toi, j'ai comme eu la sensation de t'avoir déjà rencontrée, compléta Céleste pensive.

— Directeur ? le questionna Scyllia.

— Les séraphins restent bien mystérieux de tant de manières, minauda l'archimage.

— Berk ! Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

— Lucas ! Comment te sens-tu ? lui demanda Céleste avec un grand sourire. Tu nous as bien défendu ! Où as-tu appris à manier l'épée ? Et tu as manipulé tes sorts avec brio !

— À croire que tu n'étais pas à ton premier coup d'essai, ajouta Scyllia.

— On m'a déversé un sceau de vase sur la tronche ou quoi ? s'énerva Lucas sans prendre attention aux compliments des deux jeunes filles. Mon visage est gluant et puant !

— Ça ne change pas de d'habitude, gloussa la gardienne.

— Mais c'est toi ! Vil chenapan ! s'exclama Lucas en pointant Brumi du doigt.

Le brumare s'allongea en posant sa tête sur ses pattes avant en regardant le voisin de Céleste d'un petit air triste.

— Il essayait juste de te réveiller ! le défendit la furie.

— Ah, bon, ok, bredouilla Lucas en passant sa main derrière sa tête, je te pardonne, mais arrête de faire ces yeux de chien battu ! On dirait Céleste quand je lui pique son dernier muffin ! Ah non pardon, elle est plutôt en mode brumare enragé dans ce cas-là !

— Lucas ! s'énerva mon amie.

— Mais c'est vrai, se justifia Lucas en tenant Brumi qui avait bondit sur lui pour lui lécher le visage.

Tout le monde éclata de rire, pendant que Céleste et Lucas continuèrent à se disputer. Nous étions tous réunis et enfin tranquilles. Ce cauchemar avait pris fin.

— Je ne voudrais pas vous déranger, intervint Raven en se redressant, mais...

— Toi, tu retournes au cachot, tonna Enzo en lui passant d'étranges menottes en verre. L'emprisonnant de liens magiques.

— D'accord, souffla-t-il en se laissant faire. Après tout, se retrouver entre les quatre murs de ma cellule est bien mieux que de se faire avaler par un monstre. Et puis, je me suis habitué à mes compagnons de cellule, leur compagnie me manque un peu.

— Bon, maintenant que tout est en ordre, nous allons inviter nos nouveaux amis à dîner, s'enthousiasma Enzo.

— Très bonne idée, tu cuisines ? sourit malicieusement Elisabeth.

— Non, pouffa l'archimage, nous allons au palais !

— Au palais ? Tu comptes faire payer la couronne ?

— Bien sûr, répondit-il en haussant les épaules. Elle sert à ça, non ?

— Enzo, tu as dix secondes pour me convaincre ou je te renvoie en prison avec Raven.

— Je compte m'excuser auprès d'Alice, dit-il immédiatement.

Elisabeth, surprise, écarquilla les yeux un instant, puis éclata d'un rire clair.

— Sérieusement ? Si c'est vraiment le cas, c'est un jour historique qui mérite en effet un banquet. Par contre, je veux être aux premières loges lorsqu'elle te donnera une gifle monumentale.

Je ne comprenais pas vraiment leur échange. Tout ce que je savais, c'était qu'Alice était la sœur du roi et que, d'après ce qu'ils venaient de dire, Enzo, il n'était pas comme ça uniquement en présence de Lucas et Céleste. Moi, j'étais juste rassurée que tout soit enfin terminé et que le déchu soit enfermé. Mais si en plus je pouvais goutter des gâteaux venu d'un autre monde, je n'étais pas contre.