Elisabeth commença à donner des directives à chaqueenfant afin de retrouver le détenu plus facilement. Elle somma àtous de se séparer par groupe de deux et de se rendre dans desendroits stratégiques du royaume. Elle me demanda de rester avecCéleste et de fouiller les environs de la ville. Alors que tous seprécipitèrent au poste qui leur était assigné, Céleste, elle,resta immobile. Les yeux perdus dans le vague, les épaulesrecroquevillés vers l'avant, la tête penchée sur le côté. MaCéleste semblait ailleurs.
— Céleste, l'appelais-je d'une voix douce.
— C'est de ma faute, tout est de ma faute,sanglota-t-elle.
— Non, absolument pas, tranchais-je. Cesse deculpabiliser. Tu n'y es pour rien dans l'enlèvement de Lucas.
— Mais si j'étais restée avec lui... haleta-t-elle.
— Enzo et Elisabeth semblent très puissants et ilsn'ont rien pu faire, précisais-je. Je ne suis pas sûre que nousaurions été d'une meilleure aide.
— Mais si...
— Avec des « si », les déchusn'existeraient même pas, coupais-je, mettons-nous vite à larecherche de Lucas, c'est le mieux que l'on puisse faire.
— Tu as raison, admit Céleste dans un faible sourire.Nous devons fouiller les alentours c'est bien ça ?
— Exactement.
— Tu ne penses pas pouvoir le retrouver en sondant samagie ? Comme tout à l'heure ?
— J'y ai pensé... J'ai essayé mais je ne trouveaucune trace de sa puissance, même pas son potentiel magiqueinstable, c'est comme s'il avait disparu...
— Mais alors... commença Céleste les yeux brillantsde larmes.
— Non calme-toi, ne me fais pas dire ce que je n'aipas dit. Ce que je pense c'est que ce fameux Raven a certainementbridé ses pouvoirs avec son sort d'entrave ou peut-être sont-ilstrop loin pour que je les ressente... Ou...
— Ou ?
— Ou ils sont dans un endroit tellement empli de magieque sa puissance en est imperceptible.
— Tu penses à un lieu en particulier ?
J'opinais du chef. J'y pensais depuis un long moment.Une source inépuisable de magie se situe près de nous et peutocculter certains de mes sens à cause de son imposante puissance.
— Je veux me rendre dans cette cathédrale,concluais-je en pointant la gigantesque bâtisse religieuse.
Céleste tourna son regard vers l'édifice qui semblaittoucher les cieux par son incommensurable grandeur et entama un pasassuré. Je la suivais de près, mais sa marche était si précipitéeque je préférais m'asseoir sur son épaule plutôt que dem'épuiser. La cathédrale se fit de plus en plus proche et je prisle temps de l'inspecter. Diverses statues d'anges, gargouilles etsaints décoraient la bâtisse. Je contemplais les multiples vitrauxtrès colorés qui ornaient le bâtiment religieux, mais mes yeuxs'arrêtèrent un long moment sur le plus imposant de tous. Cevitrail situé en plein milieu de la façade ressemblait à uneimmense rosace colorée et illuminée par l'astre solaire. Mon amie,quant à elle, pris le temps de poser son regard sur les gigantesquesportes en bois massif. Hésitait-t-elle à rentrer ? Ou était-cela vue des deux gardes devant les portes colossales qui la faisaitdouter?
— Tu crois que nous avons le droit de rentrer ?marmonna Céleste.
— Pourquoi cette question ?
— Les personnes ici prient des dieux qui n'existentpas dans notre monde. J'ai l'impression que ce serait un sacrilègesi nous rentrions dans ce lieu sacré.
— Tu vas un peu loin, lui rétorquais-je. Ce n'est pasparce que ces dieux ne sont pas les nôtres que nous allons porteratteinte à leur religion ou proférer des blasphèmes.
— Peut-être mais...
— Céleste, les gardes te toisent étrangement, tudevrais rentrer.
Mon amie écouta finalement mon conseil et s'engouffradans l'immense cathédrale. L'intérieurétait tout aussi beauque l'extérieur. Le toit, extrêmement haut, était soutenu pard'immenses colonnes devant lesquelles se trouvaient des statues queje devinais être les dieux de ce monde. Plein de bancs avaient étéalignés pour faire face à une sorte d'estrade qui devait servir auxprêtres pour faire leur sermon. Cet endroit était grand, mais ilétait étrangement plus petit que ce que j'imaginais de l'extérieur.Il y avait sans doute une seconde partie dans le font qui devaitservir de lieu de vie pour les prêtres et les moines.
— Tu sais Lili,me chuchota Céleste, plus j'inspecte les statues de leurs dieux, etplus je me dis qu'ils me font penser aux séraphins.
— Tu pars un peuloin, m'amusais-je.
— Mais vous êtesdes dieux en quelque sorte, enfin pour nous, les humains.
— Céleste, cesdieux sont les incarnations mêmes de la magie, de la vie, de laguerre, du courage... Nous ne sommes que des apprentis séraphins oudes grands séraphins possédant un pouvoir élémentaire.
— Mais leséraphin suprême ?
— Il n'est ni undieu, ni l'incarnation d'une seule chose. Il est celui qui dirigenotre monde avec une puissance séraphique incommensurable. Ilpossède tous les pouvoirs.
— Alors lesséraphins vénérables ?
— C'est vrai queleurs dieux peuvent nous évoquer les séraphins vénérables... Maisil n'en existe que deux : le séraphin de la lumière et leséraphin des ténèbres.
— Et si... Ets'il en existait d'autres ?
— Comment ça ?lui demandais-je surprise.
— C'est unequestion que je me pose depuis mon dernier rêve... Penses-tu qu'ilpourrait exister d'autres séraphins vénérables ?
— Mais c'estimpossible, nous le saurions !
— Peut-être quequelqu'un ne voulait pas que vous connaissiez la vérité...
— Qu'est-cequ'il te prend ? Tu as vraiment de drôles d'idées.
— Possible...réfléchit Céleste. Je n'ai pas vraiment d'arguments à mettre enavant, j'ai juste une intuition qui s'intensifie à chaque fois queje pose mon regard sur la statue d'un dieu... Enfin bref, nous sommesvenues pour chercher des indices qui nous mèneront vers Lucas.
— Exactement etje ne pense pas qu'il soit là. Retournons plutôt à l'extérieur.
Céleste approuvama décision et retourna sur ses pas pour sortir de l'imposantecathédrale. Notre but est de retrouver Lucas et je sens que lapuissance magique émanant de ce lieu sacré occulte mes sens.Comment allons-nous nous y prendre pour le retrouver ? Et laréflexion de Céleste sur les séraphins vénérables n'a-t-elleréellement aucun sens ? J'aurai tellement aimé que Watery etFirey soient avec nous, mais malheureusement, ce satané Enzo n'a paspensé à téléporter tous les séraphins de la gardienne.
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Céleste et Scyllia: Quand Céleste découvre le monde de Scyllia
FantasiAlors que Scyllia continue d'étudier à l'académie, Enzo donne exceptionnellement un "cours spécial" sur les mondes parallèles. Toujours dans la démesure, il décide d'invoquer l'une des personnes les plus importantes du monde dont il parle. Cependan...