Chapitre 12

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Précédemment :

Ne pouvant plus me retenir, je hurle de colère.

-« CONNARD ! ».

Puis j'entre dans ma bagnole et démarre en manquant d'arracher le levier de vitesse avec mes griffes.

*****

Je me promène tranquillement dans mon jardin, les pieds nus pour savourer la fraîcheur matinale de l'herbe. Je m'avance devant l'étang à poissons et fais attention de ne pas piétiner mes fleurs. Je trempe le bout de mon orteil dans l'eau et le vent se lève d'un coup.

Un mauvais pressentiment me vient et je me retourne immédiatement. Je pousse un hoquet de surprise en avisant Alessandro, se tenant près de moi avec un sourire arrogant.

Je m'éloigne de lui rapidement et le questionne méfiante.

-« Qu'est ce que tu fais là ?

Il avance lentement d'une démarche féline vers moi et à mesure qu'il fait un pas, j'en recule de deux.

- Je suis venu te parler d'hier.

Mon cœur se gonfle d'espoir et je ne peux pas empêcher la joie de se peindre sur mon visage. Je m'arrête aussitôt de reculer.

- C'est vrai ? Tu es venu t'excuser d'être parti ?

Il arrête d'avancer et se stoppe à quelques pas de moi en esquissant une moue dégoûtée.

- Non !

Je le fixe perdue, avec tristesse. Pourquoi me brise-t-il le cœur encore ? Pourquoi n'avance-t-il plus ? Il ne veut plus de moi ? Je ne comprends pas...

- Pourquoi, souffle-je avec désespoir.

- Parce que je ne veux pas m'encombrer d'une chose inutile au risque de perdre du temps, répond-t-il sérieusement.

- Quoi ? Je ne comprends pas...

Une chose inutile ? Il parle de moi ? Non, je suis son âme sœur. Mais de qui parle-t-il alors ?

Il jure puis me pointe du doigt.

- Putain, t'es longue à la détente ! T'as toujours pas compris que je ne veux pas de toi ? Que t'es inutile à mes yeux ? T'es qu'une salope sur qui j'aurai bien tiré un coup ! Mais pas le temps, je veux que tu dégages de ma ville avant ce soir.

Mon cœur se serre violemment dans ma poitrine et mes jambes me lâchent. Je tombe sur mes genoux et je lutte pour ne pas pleurer. Le temps semble s'être arrêter.

- Je te déteste, tu n'es qu'un monstre !

Il rit à gorge déployée et me scrute avec amusement.

- Moi le monstre ? Je n'ai pas tué ma sœur, contrairement à toi. Tu me dégoûtes tellement.

Cette fois-ci, je ne me retiens plus et un torrent de larmes coule sur mon visage. Je perds le contrôle et mes griffes sortent et s'enfoncent dans mes paumes. Et comme si je n'étais pas assez anéantie, il me donne le coup de grâce.

- Moi Alessandro Fiorello, rejette le lien d'âme sœur ».

Je me réveille en sursaut, transpirante et le visage baigné de larmes. Je ne bouge pas et reprends mes esprits doucement. Le retour des cauchemars, pense-je amèrement.

Je finis par ouvrir les yeux et découvre que je suis sur le sol, emmêlée dans mes draps. Ou du moins les restes de mes draps. C'est en regardant mes griffes sorties que je comprends pourquoi je suis entourée de lambeaux. Génial, des draps à la poubelle.

Under The MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant