An other monster | Derek Hale | Teen Wolf

10.

De l'autre côté de la ville, Thomas avait réussi à emmener Brooklyn dans sa voiture, la jeune fille était stressée de ne pas être au côtés de son amie, abandonnée avec ses trois hommes -loup-garous-. Elle n'avait pas de nouvelles, ce qui la stressait au plus haut point.

- Tu veux pas t'asseoir au lieu de tourner en rond ? Lui demandait le blond pour la quinzième fois depuis le début de la soirée.

- Non ! Arya est là-bas avec Derek, Peter et Scott ! Si ils le voulaient, ils pourraient la tuer, elle, et Scott au passage. Alors, je vais continuer à tourner en rond jusqu'à ce qu'on m'appelle.

- Mais arrête de dramatiser Brook. Tout va bien se passer, je te le promets. Viens t'asseoir s'il te plaît. Tu me donnes le tournis.

- J'ai pas envie m'asseoir, merci de demander.

- Super soirée, ironisait Thomas, décidant de lui tourner le dos pour mieux observer le paysage.

Le jeune homme avait eu la brillante idée d'emmener Brooklyn sur les hauts de Beacon Hills, afin qu'elle puisse calmer ses nerfs et aussi passer une bonne soirée. Malheureusement, cela n'allait pas se passer comme prévu.

- T'as pas un truc à boire ? Finissait par demander la jolie blonde, se stoppant dans son élan.

- Regarde dans le coffre de la voiture, répondit-il sans prendre la peine de se tourner vers elle.

Visiblement, il était vexé par le comportement de la blonde, qui ignorait l'étrange attitude du jeune homme envers elle. Thomas se montrait gentil avec elle, surtout très patient, alors que celle-ci l'envoyait bouler sans même s'en apercevoir.

- Tho-... Thomas, mais...

- Quoi ? Lançait-il, nonchalamment.

- Tu as pris tout ça pour... moi ? Osait-elle demander, face à de multiples friandises et boissons sucrées.

- Oui, c'était pour nous. Je pensais passer une bonne soirée, afin que tu puisses penser à autre chose qu'Arya. Je voulais que tu te sentes bien avec moi. Je voulais te voir sourire. J'ai l'impression d'avoir failli à cette mission.

 - Merci Thomas, cette attention me va droit au cœur. Je sais pas quoi dire.

- C'est rien tu sais.

- Bon, on profite de cette soirée ! Souriait-elle, rangeant son téléphone avant de prendre les nombreux paquets et boissons du coffre. Je ne peux rien faire pour aider Arya, alors autant passer le temps...

- Je te reconnais bien d'un coup, finissait par sourire le blond face à la bouille de son amie.

Il se levait d'un bond, aidait Brook avant de sortir un plaid du coffre pour le poser au sol sur l'herbe fraîche. Ils déposaient le tout, et s'installaient tous les deux avant de commencer à grignoter tout en se racontant des blagues idiotes.

- Je peux te poser une question ? Questionnait Brooklyn, reprenant soudainement son sérieux.

- Ouais, bien sûr. Qu'est-ce qu'il te tracasse ma belle ?

- Comment ça se fait que tu arrives ici à la rentrée ? Vu que tu viens d'emménager ici.

- En réalité, je viens du Royaume-Uni, de Londres précisément. J'ai perdu mon père tragiquement dans un accident de la route, il y a deux ans environ, il était mon modèle. Depuis, ma mère s'est renfermée sur elle-même, ne parlait plus et mangeait à peine. Je me suis forcé à rester fort pour elle, pour la soutenir du mieux que je le pouvais, mais j'ai pas réussi. Je me suis effondré dans l'alcool et le sexe, je passais mon temps à draguer des filles au bar et je les mettais dans mon lit. C'est tout ce qui me consolait, du moins je le croyais... jusqu'à ce que ma mère l'apprenne d'un voisin m'ayant vu traîner dans les bars. Elle avait repris des forces, m'avait aidé à m'en sortir, même si elle était vidée. Elle ne m'a pas lâché d'une semelle, elle m'a fait reprendre les cours il y a un an, j'étais détruit au fond de moi, mais je faisais bonne figure pour les autres. Je ne voulais pas leur montrer ma faiblesse, surtout pas. Seuls mes vrais amis le savaient, mais ne disaient rien par respect. Les profs aussi l'avaient appris, mais m'avaient aidé à m'en sortir. Jamais, je ne remercierai assez ces personnes. Bref, il y a trois mois, ma mère a décidé de tout plaquer pour vivre une nouvelle vie loin de tout, même si j'ai eu dû mal à accepter cette décision. Thomas reprenait sa respiration, évitant soigneusement de montrer les larmes naissantes au coin de ses yeux. Tous les dimanches, je montais sur ma moto, souvent très tôt le matin, et allait au cimetière où était mon père. Je cueillais deux marguerites au passage et les déposaient dessus, elles représentaient moi et ma mère, pour lui montrer qu'on ne l'oubliait pas. Je lui parlais un peu, ensuite je repartais en passant par une boulangerie pour acheter des croissants à ma mère. Elle n'a jamais découvert ce subterfuge, j'en suis bien content d'ailleurs. Sauf qu'au moment de sa décision, je me suis énervé car j'allais m'éloigner de mon père, pour de bon en fait. Je voulais pas y croire. J'allais plus l'avoir près de moi comme avant, alors je lui ai crié dessus et je me suis enfui au cimetière pour l'annoncer à mon père. Quand je lui ai annoncé, j'ai senti comme une main sur mon épaule qui voulait me réconforter, me dire que ça irait mieux et que je ne devais pas pleurer pour ça. J'étais au bout, j'étais fatigué et plus rien ne m'intéressait. Alors, j'ai décidé de dire adieu à mon père avant de partir du cimetière, les larmes coulant comme des chutes sur mon visage. J'avais l'impression de l'avoir trahi, abandonné... c'était horrible. Une semaine plus tard, on déménageait, laissant tout derrière nous...

- Ouah... Thomas, je suis désolée. Terriblement désolée. Je sais pas quoi dire, soupirait Brooklyn, encore sous le choc d'autant de révélations. Pourquoi m'en avoir parlé ?

- J'ai confiance en toi, quelque chose me pousse à t'accorder une confiance aveugle.

- Merci, rougissait-elle, détournant le regard de ses magnifiques yeux marrons.

- C'est à moi de te remercier de m'avoir écouté, de m'avoir laissé raconter une histoire aussi difficile que celle-ci.

- Sache que je suis là, je vais t'aider à te reconstruire. Crois-moi.