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Cher Antoine.

Est-ce que je t'ai déjà que mes parents ne t'ont pas toujours apprécié ? Je suppose que tu as du mal à le croire et ce serait à juste titre. Ils t'adorent désormais, ils seraient prêt à me vendre pour te récupérer dans la famille.

Je t'ai déjà dit que Nina à fait circuler une rumeur sur moi au lycée. Je ne suis pas confortable avec le terme rumeur parce que, ce qu'elle a dit est vrai. Je t'ai montré mes seins avant même de t'adresser la parole. La vrai question c'est de savoir si ça faisait de moi une trainée ou non.

Bref la rumeur a fait le tours de Bayonne, jusqu'à atteindre les oreilles de mon frère, qui n'a rien trouvé de mieux faire que de le répéter à mes parents. La volée que je me suis prise ce soir là, je l'oublierai jamais. Mais ne laisse pas ton imagination s'emballer. Mes parents ne sont pas du genre violent, au contraire. Leur technique d'éducation c'est l'ignorance, jusqu'à ce que tu doutes de ta propre existence.

On a fini par s'asseoir autour de la table de la cuisine et on a discuté pendant des heures. Au plutôt j'ai tenté de leur faire entendre raison pendant des heures. Eux aussi mon traité de trainée. Puis ils m'ont forcé à faire une centaine de « Je vous salue Marie », à genoux face à un mur de la cuisine. Ma mère a dit que c'était pour le salut de mon âme.

Je peux voir tes yeux s'embuer à lecture de ces lignes. Ne sois pas triste Antoine, oui c'était dur de vivre avec eux, mais tu as été mon salut, ma rédemption. Je te dois ma vie. Ce qui est drôle c'est que du haut de mes quatorze ans j'ai dis à ma mère, que je t'aimais, et que j'allais faire ma vie avec toi.

Je le pensais même pas réellement, c'était simplement la seule chose que j'avais trouvé pour la faire enrager.

Il faut que tu comprennes quelque chose et ça va te semblait étrange que je ne te l'ai pas dit avant. Mais on était bien ensemble et je ne voulais pas entacher cela par de mauvaises ondes. Je voulais garder notre relation la plus pure possible.

Nina n'a jamais donné ton nom. Quand Simon a raconté l'histoire à nos parents, il ne connaissait pas ton nom, il savait seulement que tu jouais au footballeur. Maintenant tu peux imaginer le pire, et tu n'es pas près de la vérité. Pour mes parents ça faisait de toi la pire chose qui puisse m'arriver et je garde la conversation tout public. Ce n'est que le jour où ils t'on rencontrer qu'ils ont réalisé qui tu étais. Un beau garçon blanc, blond, aux yeux bleus. Ca à fait la joie de ma mère.

Ma mère est une raciste qui s'ignore. C'est jamais ouvertement, c'est toujours latent dans un coin de sa tête et ce malgré sa peaux d'ébène. Mes parents sont originaires d'Afrique du sud. Mais alors que ma mère est une bantou, noir de génération en génération, mon père est un fière  descendant des colons d'Europe de l'est. Ils n'ont jamais voulu m'expliquer les circonstances de leur rencontre mais je sais qu'ils se sont enfui ensemble. Ils ont fui l'apartheid et leur famille réciproque, d'abord au Pays Bas, puis en France.

J'ai pardonné à ma mère tous ces commentaires sur la couleur de ma peau, les traits de mon visage, le crépus de mes cheveux il y a longtemps. Mais t'épouser c'était quelque part satisfaire à ses exigences et j'ai encore du mal avec ça. Dès mon plus jeune âge, elle m'a eu de cesse de  me rappeler que je devais me marier avec un homme blanc. C'est ce qu'elle avait fait, c'est ce qu'elle voulait que je fasse. Tu es arrivé comme un rêve pour elle.

T'étais footballeur, ce qui n'était pas une bonne chose mais au moins tu étais blanc. Ils ont fini par réaliser que tu étais bon pour moi. Tu étais tellement sérieux avec ton entrainement qui ça a tuer toute velléité de rébellion, chez moi. Je suis rentrée dans le rang, autant que possible.

Ensuite ils ont découvert que t'étais pas juste un gamin qui voulait jouer au foot, qu'il y avait de véritable chance pour que tu entres dans un club majeur, sans doute en Espagne. La ligua en a fait rêvé plus d'un. Tu te souviens du visage de ma mère le jour de notre mariage ? Tellement de fierté pour un truc qu'elle n'a même pas aidé à construire.

Je sais pas pourquoi j'ai voulu te parler de ça. Peut-être que faisant le deuil de notre relation j'ai besoin de confesser tout ce que je t'ai caché, même les plus petites chose.

Avec tout mon amour

Shay

Je peux pas croire qu'on soit déjà au chapitre 10. Je sais il est très long et il ne s'y passe pas grand chose, mais je pense que c'était nécessaire pour comprendre un peu plus le comportement voir la personnalité de Shay. 

N'oubliez pas, l'amour que vous donnez vous sera rendu.

Love 

IBGY-T

Trois mètres au-dessus du CielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant