29

474 32 5
                                    


Antoine avait dû rentrer en France, c'était évident. Mais la douleur liée à son départ n'a été pas moins difficile à digérer. D'autant plus que Jo avait également dû vivre ce départ. Elle avait compris, mais pour autant, elle avait eu du mal à l'accepter. Maintenant qu'elle avait rencontrer son père comme est-ce qu'elle pouvait admettre qu'il ne serait pas là au quotidien ? La petite fille avait été inconsolable pendant des jours et puis le temps avait fait son œuvre. Shay avait installé un calendrier dans sa chambre en entourant la date de ses vacances, date à laquelle elle se rendrait chez son père pour y passer plusieurs jours.

Ca avait fait plaisir à la petite fille, ça avait fait tiquer la jeune maman. Tamtam c'était son bébé, son amour, son cœur même. Voir son bébé partir à l'autre bout de la terre serait l'une des épreuves les plus difficiles de sa vie.

« Tam, est-ce que tu as fait tes devoirs ? »

La gamine ne répondit pas, elle était trop occupée à repérer le meilleur signal internet pour permettre le skype journalier qu'elle avait avec son père. En partant Antoine lui avait promis de l'appeler tous les jours et pas une seul fois, il avait failli à sa promesse. Malgré le décalage horaire et les soucis habituels de la vie.

« Tam, je rigole pas, si t'as pas fait tes devoirs pas de skype »

Joséphine lâcha son ordinateur et se précipita dans sa chambre. Plus jeune Shay c'était promis de ne pas élever ses enfants par le chantage ou la menace. Désormais, elle employait ces deux techniques avec une facilité déconcertante. Elle n'en était pas fière, mais ça fonctionné tellement mieux que les cris. Et puis il fallait le dire, Joséphine était une parfaite image d'elle-même. Indépendant, caractérielle et sarcastique. Ce n'était pas nécessairement des défauts, mais elle avait toujours quelque chose à redire ce qui avait le don d'agacer sa mère, mais aussi l'obligeait a être toujours très ferme.

Jamais Shay ne l'aurait privé de son skypes quotidien, mais la petite fille n'en avait pas conscience et c'était le plus important. La jeune maman attrapa l'ordinateur abandonné au bas de l'escalier et le posa sur la table base de la cuisine, avant de soupirer.

Les quelques jours de présence d'Antoine avaient changé la dynamique de la maison. Il avait été là pour l'aider à faire à manger, pour emmener Tam à l'école pour l'aider à faire ses devoirs. Shay avait toujours su qu'avoir une présence masculine dans le foyer serait positif, mais elle n'imaginait pas à quel point cela la déchargé d'un certain poids. Il y avait toujours quelque chose à faire, un truc auquel penser, que se soit la facture impayée, les réunions parents profs où ont lui expliquer que Tam était une enfant très intelligente, mais qu'elle devait se concentrer sur ses études plus que sur le surf.

Chaque fois Shay avait eu envie de leur rire au nez. Bien sûr qu'elle donnait de l'importance aux études de sa fille. Mais comme Antoine et elle, Jo ne serait jamais pleinement épanouit dans un milieu scolaire. En tant que parent, elle considérait que son rôle était de soutenir sa fille dans tous ses choix et si la petite fille voulait fait du surf son métier, elle n'y voyait aucun inconvénient. À condition qu'elle obtient son BAC d'abord. Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient, elle avait bien l'intention d'apprendre à sa fille à toujours rechercher son bonheur, son épanouissement personnel.

L'appel Skype coupa la jeune femme sans sa réflexion. Sans surprise, c'est le visage d'Antoine qui apparut à l'écran. Le sourire sur son visage était magnifique, mais il avait l'air fatigué. Avec le décalage horaire, il était toujours dans l'obligation d'appeler sa fille en plein milieu de la nuit pour lui et en fin de journée pour elle. Shay lui répondit par un sourire et s'installa sur la chaise face à l'ordinateur.

« Hey, Tamie n'est pas là ? » demanda-t-il sans plus de préambule.

Lorsqu'il s'adressait à elle son ton était toujours un peu froid. Face au surnom Shay leva les yeux au ciel. Comme était-ce possible que de Tamtam à Tam, on en soit venu à Tamie ? 

« Si, elle finit ses devoirs et elle descend » répondit Shay avec le plus d'entrain possible.

Les deux ne s'étaient pas quittés en bon terme. Antoine lui reprochait de ne pas vouloir rentrer avec lui et sa fille en Espagne. Ce qu'il ne comprenait pas, c'est qu'elle avait refait sa vie ici. Même si les choses commencaient à se dégrader entre Ollie et elle. Elle avait découvert des traits de sa personnalité qu'elle n'appréciait pas du tout. Ollie était quelqu'un de jaloux. Or la jalousie, elle avait eu sa dose avec son ex marie.

« Comment ça se passe le travail » il demanda doucement.
« Plutôt pas mal » elle répondit du bout des lèvres.

C'était faux, depuis le départ d'Antoine, elle était au fond du sceau, mais elle ne le reconnaîtrait jamais. Elle avait été dans l'obligation de faire le point sur sa vie et de réaliser que peut-être que son métier ne valait pas le coup. Peut-être qu'être en Espagne avoir à nouveau une vie de femme de footballeur serait plus épanouissant. Enfin femme de footballeur, c'était un bien grand mot parce que jusqu'à preuve du contraire il était toujours marié à l'autre conne. Dans tous les cas, elle obtiendrait une pension suffisamment conséquente pour ne pas avoir à travailler pour le restant de ses jours. Mais si ce n'était que ça.

Ces derniers temps, elle se sentait ballottée, fatiguée nauséeuse. Elle avait compris immédiatement de quoi il s'agissait, et le teste de grossesse n'attendait qu'elle dans le tiroir de la table de nuit. Elle était juste incapable de le faire. Ce test déterminerait sans doute le reste de sa vie et elle était pas prête.

« Ok »
« Je vais appeler Tam »
« Attend Shay, je voulais te parler »

La jeune femme leva les yeux au ciel, mais s'installa pour l'écouter. Cela faisait des semaines que chaque fois qu'il voulait lui parler, c'était pour la convaincre de venir. De moins en moins souvent certes, mais tout de même.

« Ce n'est pas encore officiel, mais je vais être transféré » il passa la main dans ses cheveux.

Encore aujourd'hui Shay était frappée sa beauté. Ses cheveux ayant poussé ils étaient plus clair à la pointe qu'à la racine, lui donnant un air de dandy londonnien. Il s'était aussi laissé pousser la barbe ce qui ne gâchait rien à son apparence. Elle l'avait toujours trouvé attirant, mais désormais ce n'était plus le petit garçon dont elle était tombée amoureuse. C'était un homme et le temps lui faisait du bien. S'ils étaient encore ensemble elle l'aurait convaincu de poser pour quelques magasines. Grace à son métier, elle avait énormément de contact dans le milieu, et il avait typiquement le physique recherché. Il avait un potentiel tellement plus important que ses pubs pour winnamax. D'ailleurs, s'ils étaient toujours ensemble jamais il n'aurait jamais tourné dans cette pub idiote, ni dans celle pour les téléphones wiko.

« Shay, tu m'écoutes ? »
« Excuse moi, tu peux répéter »
« Je retourne à la real sociedad. Comme ça, si vous venez, Talie pourra continuer à surfer »

La question du surf avait été ultra épineuse dans leur conversation. Il avait été évoqué le fait que Jo s'installe avec lui en Espagne. Même si ça avait été un crève cœur Shay avait été obligée d'admettre que c'était une possibilité. Tam grandissait et le système scolaire thaïlandais n'était rien en comparaison de ce qu'une école privé espagnole pouvait lui offrir. Puis la question du surf était survenue. Jamais Shay n'aurait accepté de priver sa fille de ce qui la passionnait le plus au monde. Bien malgré lui Antoine avait été obligé d'admettre qu'elle avait raison. Il avait fait tellement de sacrifice pour en arrivait là ou il en était, pour vivre de sa passion qu'il ne pouvait pas retirer cela à son propre bébé.

Il y avait beaucoup de choses sur lesquels Antoine et Shay n'étaient pas d'accord mais l'éducation de Joséphine semblait être l'un des points où ils étaient parfaitement en accord.

« Antoine » répondit doucement Shay
« Je sais, je sais, vos vies sont en Thaïlande blablabla, mais au moins si elle vient me voir elle pourra surfer. Toi aussi d'ailleurs »

Ca n'avait pas de sens. Qu'il s'accroche autant à cette idée d'eux réunis tous les trois. Ca n'avait juste pas de sens. Joséphine descendit rapidement les escaliers et sans préambule se saisit de l'ordinateur pour apparaître à la caméra.

« Papa » hurla la petite fille « pendant un moment, j'ai cru que tu m'avais oublié »
« Mais non mon bébé, je pourrais jamais t'oublier »

Machinalement, il frotta l'un de ses nouveaux tatouages. Il y avait écrit Tam-Tam en italique sur la tranche de sa main droite. Les deux se mirent à discuter et Shay s'éloigna un peu pour leur laisser leur moment d'intimité. Ils étaient beaux à voir ensemble. Et comme à chaque fois, la sensation était un peu aigre-douce dans le cœur de Shay. Lorsque la conversation entre père et fille prit fin, Shay mis au lit son bébé. C'était un rituel très précis organisé à la minute. Et même si la petite fille était désormais trop vieille pour cela aucune des deux n'étaient prête à renoncer. Après lui avoir lu un nouveau chapitre des aventures d'Harry Potter (elles en étaient déjà au tome 2) elle refit le lit en entourant le corps de l'enfant, avant de glisser la peluche tortue juste entre les draps. Avant de déposer un baiser sur son front.

« Maman »
« Oui ? »
« Est-ce qu'un jour papa et toi, vous serez à nouveau amoureux ? »

La jeune femme fit un grand soupire, avant de se rapprocher à nouveau du lit, pour passer doucement sa main sur le visage de la jeune fille.

« Non, mon bébé. Ton papa est déjà amoureux de quelqu'un d'autre, ils sont même mariés.»
« Non, je lui ai demandé, il m'a dit qu'il n'avait pas d'amoureuse. »

Son cerveau se déconnecta. Shay sans se croit invincible se pensait une femme forte, indépendante, surtout indépendante. Elle n'avait pas besoin d'un homme dans sa vie pour être heureuse. Elle embrasa à nouveau sa fille lui promettant d'en parler demain. Et l'instant ou elle sortie de la chambre des larmes se mirent à couler sur son visage sans qu'elle puise les arrêtés. Il fallait qu'elle fasse le test. 

BABABOUM. J'espère que vous allez bien et que vôtre week end était au top, j'ai travaillé d'arche pied ces deux dernières semaines et je peux vous annoncer fièrement que j'ai finis d'écrit cette histoire!

Il va s'en dire que j'en suis très fière et que je vous remercie d'avoir était aussi nombre à suivre cette aventure. Donc comme d'habitude je vous envoie plein d'amour. 

j'espère que le chapitre vous a plût. 

IBGY-T

Trois mètres au-dessus du CielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant