16. Why do stars fall down from the sky every time you walk by ?

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25 juin 2017

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25 juin 2017


Je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir. La douleur est insupportable. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, je redoute le moment où je me retrouverai face à cet homme et qu'il commencera sa torture. C'est comme devenir obsédé par quelque chose. J'y pense tout le temps. Je sais que j'aurais le droit à ce châtiment quoi qu'il arrive alors je me la ferme et j'encaisse. À l'école de police, on nous a appris qu'il fallait défendre sa ville, son pays, et cela, quitte à souffrir le martyr. « Vous vous retrouvez face à des criminels qui veulent des infos sur des indics, sur les flics ? Vous vous taisez. Quoi qu'il se passe. Ils vous frappent ? Vous la fermez. Ils vous torturent ? C'est la même chose. Vous ne dites strictement rien. Vous serrez les poings et vous tenez le coup. » J'avais oublié ces paroles avec le temps. Jamais je n'avais été kidnappé ou je m'étais retrouvée dans ce genre de situation. Quand Allen a commencé à me frapper, c'est là, qu'elles me sont revenues. Alors lorsqu'il m'attache les poignets en hauteur et qu'il commence sa torture, je me tais. Je contracte la mâchoire, je me mords l'intérieur de la bouche, je ferme les yeux, je serre les poings... Je fais tout ce que je peux pour ne rien dire et j'encaisse. J'encaisse chaque coup, chaque décharge électrique.

Le problème, ce n'est pas la douleur. La douleur, ça te fait souffrir, mais ça ne te détruit pas. Le problème, c'est la solitude engendrée par la douleur.  C'est elle qui te tue à petit feu, qui te coupe des autres et du monde. Celle qui réveille ce qu'il y a de pire en toi.

Je me dis que ce que je vis n'est rien comparé à ce que certains ont pu endurer dans la vie. Il y a bien pire dans la vie. J'ai vu bien pire au boulot. Des gamines qui se font violer, des gamins victimes de règlement de compte alors qu'ils n'ont rien demandé, des personnes au mauvais endroit au mauvais moment, des personnes découpés en morceaux et j'en passe... J'essaye juste de relativiser et de me dire qu'au moins, Allen ne m'a pas violé. C'est déjà un bon début.

La porte s'ouvre dans un brouhaha. La vieillesse du bâtiment fait grincer chaque meuble. La nuit, l'endroit est encore plus étrange.


Bonjour, détective Evans.


Il s'approche. Toujours avec ce même air. Il n'a jamais de sourire. Parfois, il me rappelle Hank. Son visage est toujours impassible, neutre. Je n'arrive pas à décrire ses émotions, réactions.


Oh, vilaines plaies.

Comme si ça vous touchait. Vous adorez me torturer.

Ce n'est pas faux. J'y trouve une certaine jouissance.

Ravie de l'entendre. Au moins, je vous sers à quelque chose.


J'ai arrêté de compter le nombre de plaies que j'ai sur le corps. Les premiers jours, je faisais le compte, mais désormais, elles sont bien trop nombreuses pour être comptabilisées. Chaque centimètre de mon corps est recouvert de plaies. Quand je serais sortie de là, je pourrais m'en vanter. Blessure de guerre.


COME BACK » chicago pdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant