Les portes qui se referment.

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T'es là
À nouveau
Dans ce placard
Ce putain de placard
Que tu ne connais
Que trop bien
Et tu suffoques
Parce que t'es pas vraiment
Foutu d'aller mieux
Bah ouais t'es comme un con
À souffrir
À mourir
Seul dans le noir
Et puis t'arrives pas
T'arrives pas à écrire
L'histoire
Cette histoire
Que t'as créée
Créée pour aller mieux
Créée pour te guérir
En quelque sorte
Tu pensais y parvenir facilement
C'était bien parti
Pourtant t'es censé le savoir enfoiré
Tout ne dure qu'un temps
Et maintenant tu te retrouves nu
Nu sans ton histoire
Nu sans plus aucune histoire en fait
Tu te retrouves nu sans ta plume
Sans ta plume d'acier
Qui te sert de bouclier
Contre le monde
Elle s'est cassée
Ta plume
Au sens propre
Comme au figuré
Il te reste que la souffrance
Juste le malheur
Seulement l'ennui Baudelairien
Puis tu meurs à petit feu aussi
Non c'est pas à cause du stress
Non c'est pas à cause de la fatigue
Tu le sais pas vrai
Tu sais que le stress
Que la fatigue
Ne sont qu'un vulgaire prétexte
À ta lente agonie
C'est plus que ça
Bien plus que ça
Tu sais pas vraiment
Ce qui la cause
Tu sais pas vraiment
Ce qui te tue
Mais ce qui est sûr
C'est que cette fois
Tu t'en sortiras pas.

Recueil de textes isolés. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant