Les informations.

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Il se penche et cueille une fleur. Une marguerite ; cela le fait sourire. Il a cinq ans, il ne connaît que l'innocence. Il aime les fleurs, les petits animaux, les vacances, et Noël. Surtout Noël. Il aime sa famille, ses amis. Et le chocolat.

Puis, il a grandi. Il a désormais quinze ans. Il a perdu son innocence. Il aime toujours les vacances, mais a développé un certain goût pour les fêtes, l'alcool. Il aime encore sa famille, même si, à présent, l'ambiance est assez tendue chez lui. Pas avec ses parents ou son frère, mais avec quelques cousins et ses grands-parents. Il a perdu de vue certains de ses amis, en a gardé d'autres, s'en est fait de nouveaux. Il est heureux, il est amoureux. Ses proches ont tous accepté, mais avec parfois un peu de difficulté, cet amour. Maintenant, tout va pour le mieux, les deux tourtereaux font beaucoup de sorties ensemble, et n'ont jamais été vraiment confrontés à l'homophobie. Et puis, ils s'en foutent complètement. Tant qu'ils sont présents l'un pour l'autre, rien ne pourra jamais les atteindre. Sa première fois a été magique. Il n'a pas eu si mal que ça, contrairement à ce que l'on dit.

Quatre ans plus tard, il est toujours autant amoureux. Il n'a que dix-neuf ans, mais pense déjà au mariage. Ils en ont discuté, des millions de fois, et ont décidé d'attendre un peu. Ils ont aussi parlé d'enfants, et aimeraient en adopter. Mais pour cela aussi, il faudra patienter. Leurs parents leur ont conseillé de finir leurs études avant de "se précipiter dans l'inconnu", comme ils disent si bien.

Aujourd'hui, dans leur petit appartement, son copain lui fait signe de venir. Il s'assied alors sur le canapé, et regarde les informations, les yeux emplis d'horreur. Un massacre à Orlando. Dans un bar gay. Plus de cinquante victimes. Alors il se met à pleurer. Parce qu'il en a marre de l'homophobie. Parce qu'il a peur qu'un jour ça leur arrive aussi. Parce qu'il est triste pour les victimes innocentes. Parce qu'il ont failli être aussi là bas, si son copain ne s'était pas cassé la jambe. Car oui, leur cadeau d'anniversaire de rencontre était un voyage à Orlando.

Le téléphone sonne et il décroche, pour entendre sa mère hurler de soulagement en reconnaissant sa voix. C'est vrai que leurs proches ont dû être affolés en apprenant la nouvelle. Les deux amants se dépêchent de rassurer tout le monde, avant d'aller se coucher.

Et ce soir là, ils s'endorment, n'ayant plus aucune foi en l'humanité.

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Non, ce n'est pas un texte à chute, contrairement à d'habitude, je sais.  Après ce qu'il s'est passé, j'étais obligée. J'avais besoin de m'exprimer sur ce sujet. Je ne voulais pas écrire un texte qui raconte le massacre d'un point de vue externe, ou de celui d'une des victimes. Tout simplement parce que je ne les connais pas, et ce serait bafouer leurs mémoires. Donc bien sûr, je pense aux familles, et à toutes ces pauvres âmes innocentes. Bref, voilà.

(Ps : Gallavich est le meilleur couple de série bordel.)

Recueil de textes isolés. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant