à elle.

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persephone,

je t'écris cette lettre ici, parce que je sais que tu ne pourras pas la lire, alors je n'ai pas à avoir peur de ta réaction. mais j'avais vraiment besoin de t'adresser une lettre, même si je n'ai rien à y écrire.

tu sais, j'ai un peu envie de rire. ce simple geste prouve cet état pathétique dans lequel je suis plongé depuis plusieurs jours. je ne les ai pas comptés. je n'ai ni l'envie, ni la force de les compter. moi qui suis pourtant si minutieux avec ce genre de chose... tu sais, j'ai un peu envie de rire. mais j'ai aussi très envie de pleurer. c'est ce que je fais souvent, d'ailleurs. un peu trop souvent.

et je me maudis, chaque seconde, d'aller mal, parce que je sais très bien que tu es partie pour guérir, que tu es partie pour te reconstruire et tenter d'aller mieux. tu te bats pour aller mieux pendant que moi je me laisse couler dans le mal être. je me hais pour ça.

en souhaitant ton retour, et les dieux savent que je le souhaite à en mourir, je me sais égoïste. je t'en demande pardon, mais je ne peux refouler cet égoïsme qui me dévore l'âme. je t'imagine partout, tout le temps. je pense à ta voix, ton sourire, tes yeux, je pense à tout de toi et je hurle de ne pouvoir t'entendre et te voir à nouveau. je hurle et je pleure.

en bref, je suis pathétique.

j'espère seulement que tu vas mieux, ne serait-ce qu'un peu, et que tout cela n'a pas servi à rien.

pour ma part -oui, je tente de paraître un peu moins pathétique dans cette phrase- je me sens presque bien quand je suis avec des personnes qui comptent pour moi, et j'ai la chance de voir au moins une de ces personnes du matin au soir, je souris et ris comme si j'allais bien. à vrai dire, c'est quand je me retrouve seul que tout explose.

tu sais, je meurs de ne plus être aimé de toi.

c'est une bien courte lettre, je sais, et ces mots n'égaleront jamais ceux des poètes dont tu m'as fait la lecture, mais je ne me sens pas capable de faire plus. pardonne-moi.

hadès.

Recueil de textes isolés. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant