Chapitre 3

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Trois petits coups brefs sur la porte résonnèrent dans la chambre de Blanche. Elle était assise sur son lit et griffonnait quelques esquisses sur son carnet de dessin. Elle donna la permission d'entrer, tout en posant son crayon et son carnet sur la table de nuit. Hugues et Tania, les parents de Blanche, entrèrent. Ils paraissaient gênés, la jeune fille n'avait pas pour habitude de discuter avec ses parents, de nature réservée, elle ne se confiait pas beaucoup. Le couplé s'assit sur le lit, et Blanche remarqua un petit paquet rectangulaire enveloppé dans du papier kraft et scellé par un cachet de cire dans les mains de sa mère. Tania lui tendit le paquet:
" Personne ne sait ce qu'il y a dedans, même le notaire. Il te revenait, c'était la dernière volonté de ta grand-mère. Comme tu peux le voir, il est cacheté pour s'assurer que tu sois bien la première personne à en prendre connaissance. Elle voulait que tu en hérite, et que tu en fasses bon usage."
L'adolescente, abasourdie, prit l'objet avec une infinie précaution.
"Pour moi? Mais pourquoi? Et Prune? Elle aussi a reçu quelque chose ?
-Non, ta petite soeur n'a rien reçu de tel, pas d'objet bien spécifique à lui remettre en main propre et qu'elle doit être la première à prendre connaissance, c'est pour cela que nous avons le tact de te remettre ce paquet dans ta chambre, à l'abri des regards. Lui répondit son père.
-Prends en soin, si ta grand-mère a tant insisté, c'est que ce qu'il y a à l'intérieur est soit très fragile, soit il a beaucoup de valeur, soit c'est très important."
Ils se levèrent et regagnèrent la porte la porte, laissant Blanche seule et tremblante. Se remettant petit à petit de ses émotions, elle ouvrit délicatement l'emballage, laissant apparaître un vieux carnet à la tranche élimée par le temps. La couverture ne portait aucune inscription, mis à part la signature propre et soignée de sa grand-mère, représentant un O et un C entrelacés, les initiales de Ophélia Continy. La jeune fille adorait le prénom de sa grand-mère, et le voir inscrit par sa main la mettait en émoi. Elle tenait entre ses mains un objet lui ayant appartenu directement, et en était bouleversée. Des vagues de souvenirs remontaient, un rire, une image, des flashes, Ophélia écrivant dans son carnet, espionnée par une fillette de quatre ans, nulle autre que Blanche. Puis plus tard, Blanche à grandi, elle doit avoir cinq ans, et écoute avec attention sa grand-mère qui tient le même petit carnet que celui que la jeune fille vient de découvrir dans l'emballage, mais il est moins abîmé. La vieille dame parle avec animation et la petite boit ses paroles, mais impossible pour Blanche de se souvenir de ce qui sort des lèvres de l'ancienne.
Des souvenirs enfouis au plus profond de sa mémoire, mais elle se souvenait à présent, le carnet à la couverture en tissu rouge était le journal de Ophélia Continy.
Mais pourquoi la vieille femme tenait-elle tant à ce que Blanche en hérite, et pourquoi personne avant l'adolescente ne devait le lire? La jeune fille savait que les réponses à ses questions se trouvaient dans le petit carnet qu'elle tenait entre ses mains.

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