Chapitre 10

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Lorsqu'elle se réveilla, son corps douloureux la fit grimacer. Elle était allongée dans un lit au milieu d'une chambre miséreuse. Son regard se posa sur un garçon, assit à son chevet. Il dormait. Il ne devait pas avoir plus de dix-sept ans, son visage était dur, et une fine cicatrice lui entaillait la pommette gauche.
Blanche tenta de se lever, et en rabattant la couette, elle se rendit compte qu'elle était en sous vêtements, et qu'on avait pensé ses blessures. Ses bras, ses jambes et son torse étaient couverts de bandages. Elle s'assit, et essaya de se mettre debout, mais ses jambes ne la portèrent pas et elle s'effondra sur le lit. À ce moment là, une femme fit irruption dans la pièce, elle portait un plateau avec une assiette pleine et un verre d'eau. Elle sursauta en voyant que Blanche la fixait, et manqua de renverser ce qu'elle tenait dans les mains.
"Oh Dieu merci tu es enfin réveillée! Comment te sens-tu?
- Qu'est-ce que je fais ici? Où suis-je?
-Je vais tout t'expliquer, laisse moi juste une petite seconde, j'ai quelque chose à régler, répondit la femme. Elle se tourna vers le garçon endormi et cria: Aaron! Je peux savoir ce que tu fais?! L'adolescent se réveilla en sursaut, le regard hagard.
-Hein quoi qu'est-ce qu'il se passe?
-Il se passe que notre protégée vient de se réveiller et que toi tu dormais!
-Désolé Maman, je suis exténué en ce moment.
-Je dois retourner à l'atelier, tâche de ne pas te rendormir."
Elle déposa le plateau sur la table de chevet, lança un regard plein de douceur à Blanche, et s'en alla.
"Où suis-je ? Demanda-t-elle pour la deuxième fois.
-Tu es à Niitey, je t'ai sauvé la vie. Le garçon était froid, désagréable.
-Qu'est-ce que je fais ici?
-Tu es ici car ma mère adore aider les âmes en détresse, elle m'a ordonné d'aller t'aider alors que tu te faisais attaquer par un Nawrd. Elle t'a soignée et amenée ici, chez nous.
-Attaquée par un quoi?
-Un Nawrd, un animal extrêmement féroce et violent à la solde de la République. Ils sont chargés de faire régner l'ordre par la terreur, et tu es arrivée par le portail, tu étais donc considérée comme un danger pour eux.
-La République? Je ne comprend rien à ce que tu racontes, pourquoi serais-je un danger? Je n'ai fait de mal à personne.
-La République est le gouvernement qui a prit le pouvoir par la force en assassinant notre Roi, ils ont imposé leur dictature, et depuis quarante -cinq ans nous vivons sous la terreur, je n'ai jamais connu la paix dont ma mère parle, du temps de la Reine Ophélia.
Tu es un danger pour la République car tu n'es pas asservie comme notre peuple, tu ne viens pas du même pays que nous, personne ne sait comment est la vie chez toi, et ça pourrait donner des envies de départ à certains d'entre nous, c'est pour cela que l'accès au portail est formellement interdit et étroitement gardé par les Nawrd. Tu as eu de la chance que ma mère t'ai entendue hurler.
-Ouah, ça fait beaucoup de choses à digérer, souffla-t-elle."
Elle avait repéré le nom de sa grand-mère dans le récit du garçon mais préférait rester discrète sur ce point.
"Repose toi, cela fait deux jours que tu dors, il faut reprendre des forces petit à petit. Et, au fait, je m'appelle Aaron et ma mère Alexina, et toi?
-Blanche."
Aaron parut surprit, mais ne fit aucun commentaire. Il se leva et quitta la pièce.

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