Chapitre 25

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"Nora! Je peux te parler une seconde?
-Aaron! Quelle surprise! Tu veux te joindre à nous pour la patrouille de surveillance?
-Non, je voulais te parler d'autre chose.
-Je t'écoute.
-Je veux retrouver Val et le tuer. Laisse moi y aller je t'en prie.
Nora s'y attendait, elle avait tout prévu.
-Tu iras avec Lay et Abe, vous aurez carte blanche. Il tressaillit à l'emploi maladroit de ce mot. Pardon, je voulais dire vous aurez ma permission pour agir. Mais avant, je veux que tu prenne trois jours pour manger, dormir, et reprendre l'entraînement. Marché conclu ?
-Marché conclu. "
Il lui sourit pour la première fois depuis plusieurs jours.
Il ne savait pas pourquoi, mais depuis la veille, il se sentait plus léger, il avait l'impression que Blanche était avec lui, blottie dans une creux de son coeur, le creux qu'elle avait laissé en partant, tout à coup lui semblait moins vide. Il voulait désormais voir son assassin mort. Et pour ça, il savait où le trouver.

Au bout des trois jours impartis, Aaron avait repris des forces, et se sentait prêt à affronter Val. Il s'était équipé d'un treillis noir semblable à ceux des Jumeaux, et portait un revolver à la ceinture. Ils se mirent en route vers le palais, prenant le chemin que Nora leur avait indiqué.
Ils arrivèrent en vue du palais plusieurs heures plus tard, et se dirigèrent vers une petite auberge au bord d'une ruelle. Ils frappèrent trois coups longs et deux courts, et la porte s'ouvrit sur un vieillard barbu. Il leur fit signe d'entrer.
"Qu'est-ce donc qui vous amène ici mes braves? J'ai appris l'horrible nouvelle, c'est b'in triste pour nous aut' les gens du peuple. Il paraît que c'tait une gentille fille, bah! C'est toujours les meilleurs qui s'en vont..."
Il parlait ainsi tout seul en descendant des chaises du dessus des tables.
"Vous prendrez b'in quelqu'chose à boire, après tout l'trajet que vous v'nez d'faire!
-Non, non merci M. Aldy mais on ne va pas rester. Il nous faut juste passer par le souterrain.
-Z'y pensez pas j'espère! Je vous laisserai pas partir au casse-pipe comme ça, faut pas mes p'tits gars, z'allez jamais revenir!
-Ne vous inquiétez pas, nous avons une affaire urgente à régler, d'une importance capitale. Répondit Lay.
-Je vous aurait prévenus..."
Il alla jusqu'au bar, empoigna une bouteille et la baissa, ouvrant un tunnel creusé dans la pierre. Le trio remercia le vieil homme et s'engouffra dans le souterrain.
Abe prit la parole.
"La reine Ophélia avait fait creuser ce tunnel pour pouvoir sortir en toute discrétion du palais, mais il n'est pas connu du Tyran, alors cela nous laisse un avantage."
Ils arrivèrent devant une porte en bois, se collèrent à la porte pour écouter si quelqu'un se trouvait derrière, mais n'entendant aucun son, ils poussèrent le panneau de bois.
Ils se retrouvèrent dans une chambre abandonnée, l'ancienne chambre d'Ophélia. Ils sortirent le plan du palais que Anna leur avait retrouvé, cherchant la salle du trône sur la vaste carte. En effet, Val ne pouvait être que auprès de son père, car même si il n'avait pas pu ramener le corps de Quina, il ne pouvait avoir fuit que auprès du Tyran.
Ils esquivèrent les patrouilles qui surveillaient les couloirs, déterminés à atteindre leur but.
Il se trouvèrent derrière une colonne face à une grande porte surveillée par trois gardes. Aaron installa un silencieux à son revolver, les Jumeaux firent de même, ils visèrent et tirèrent en même temps. Les trois gardes s'affaissèrent sans bruit. Ils ouvrirent la porte d'un claquement, ouvrant sur une grande salle vide, décorée de multiples dorures et miroirs. Deux trônes se dressaient au fond de la pièce. Jobias et Val y étaient assis , discutant avec un garde dos aux Rebels. Ils tirèrent sur le garde, et s'approchèrent des deux hommes. Ils les regardèrent avec une surprise non dissimulée. Val se redressa, se levant et toisant Aaron, qui s'avança, l'arme au poing.
Jobias voulut intervenir en s'interposant, mais Aaron l'envoya au sol dans un coup de poing qui contenait toute sa haine, sa tristesse, et sa colère. Lay et Abe observaient la scène, conscients qu'ils ne devaient pas agir, mais sur le qui-vive pour porter secours à Aaron si les choses tournaient mal.
Aaron pointa l'arme sur Val, pétrifié de terreur. Toute trace d'arrogance avait disparu de son regard émeraude.
"Aaron, ne fais pas ça, tu vas le regretter, ne fais pas ça.
-Tu as détruit ma vie, tu as détruit la vie de milliers de personnes, tu ne mérites pas de vivre. Tu vas mourir, tu vas mourir comme tu l'as tuée, sale traître!"
Sa voix s'était cassée sur cette dernière phrase, et des larmes perlaient sur ses joues.
"Je te hais, Val"
Il appuya sur la gâchette, le coup partit, et Val s'effondra.
Aaron lâcha l'arme comme si elle l'avait brûlée, se rendant compte de son acte, il était écoeuré, mais se sentait plus léger. C'était un traître qui était mort, celui qui lui avait volé son coeur, qui l'avait détruit. Il se tourna vers les Jumeaux, un sourire triste aux lèvres, et ils allaient se mettre en route, lorsque une lame glacée s'enfonça dans son dos, lui coupant le souffle. Il eut un hoquet surpris, et s'accrocha à Lay, sentant le sang couler dans son dos, une douleur atroce le transperçant.

QuinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant