Chapitre 12

9 5 2
                                    

"Allez debout! Tu veux aller le visiter ce village ou pas ? Dépêche toi un peu."
L'aube filtrait à peine au travers des rideaux et Aaron était entré en criant dans la chambre. Il était prêt, habillé et bien réveillé, contrairement à Blanche qui se leva en somnolant. Elle attendit qu'il se retourne pour s'habiller en vitesse et le suivre dehors.
L'air était frais, et l'herbe humide sous ses pieds nus. Elle enfila une paire de chaussures et courut pour rejoindre le garçon qui était parti devant.
"Eh mais attends! Je n'ai rien mangé! J'ai faim moi!"
Il lui tendit un morceau de pain avec un carreau de chocolat, un grand luxe que Alexina lui offrait, elle le savait. Dans les campagnes, le peuple mourrait de faim, le gouvernement demandait toujours plus de taxes et payait de moins en moins les récoltes. Ainsi,  manger un morceau de chocolat était un luxe que tous ne pouvaient pas s'offrir. Blanche savoura donc la friandise et arrêta de se plaindre.
Ils mirent une heure à arriver jusqu'au village. La voyant traîner derrière, Aaron sourit et l'appela:
"Allez Quina, du nerf, on y est presque.
-Attends, comment m'as tu appelée ?
-Quina.
-Pourquoi m'appelles-tu comme ça? Elle avait reconnu dans le surnom que l'adolescent venait de lui donner le nom que sa grand-mère avait écrit dans son carnet, parlant d'une fille nommée Quina, qui devait être prête.
-Par rapport à ça. Il pointa une fois de plus l'avant bras de la jeune fille, un rictus aux lèvres.
-Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire? Qu'est-ce que ma tâche de naissance a à voir avec tout ça ?
-Et bien ta tâche de naissance me fait penser à une plume, et dans ma langue, plume se dit quina.
-Ah je comprend mieux..."
Ils arrivèrent à la place centrale du village, et Blanche remarqua avec surprise que des centaines de plumes étaient accrochées aux rebords des fenêtres, ou aux balcons. Aaron la regarda avec amusement. Elle s'agaça.
"Bon explique moi vraiment parce que là je crois que j'ai loupé quelque chose. Pourquoi ont-ils tous accroché des plumes à leurs fenêtres?
-Tout à l'heure, je t'ai expliqué que plume se disait Quina, dans ma langue, et bien ce mot veut aussi dire l'espoir, la paix, et notre peuple associe souvent l'espoir à la couleur blanche, par conséquent, blanc se dit aussi quina. Quina exprime l'espoir, la lumière, et la plume est l'emblème de cet espoir. C'est pour ça que je t'ai appelée Quina ce matin.
Ils attendent tous la môme de la prophétie, celle qui viendra les libérer du tyran. Tu es cet espoir Blanche, c'est pour ça que je t'ai sauvée, car la prophétie annonçait une jeune fille qui arriverait par le Portail, et serait reconnaissable d'entre mille, et je t'ai reconnue."

QuinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant