Chapitre 6 - partie II

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Calliope


Elle allait tomber, le vent soufflant en direction de l'étendue d'eau à perte de vue. De toutes ses forces elle s'accrocha à l'herbe qui tapissait, dans l'espoir que ses poignées agrippants le gazon soient assez solides. En se concentrant, elle sentit la même présence malfaisante de la dernière fois. Un frisson lui parcouru la peau quand elle sentit une main lui caresser, d'un geste qui se voulait tendre, la joue. Elle appelait à l'aide, mais la demeure était bien trop loin et le vent étouffait ses cris. Elle sentait la fin approcher. Son corps commençait à glisser dans le vide. Pourtant elle se cramponnait avec la même hargne au petites mottes de terre qui se décollaient sous son poids. Prête à abandonner, elle allait lâcher se résignant à sa mort, quand une poigne de fer la souleva du sol, l'arrachant par la même occasion aux souffles surnaturels. Elle s'accrochait de toute ses forces à la chemise noir de coton de son sauveur. Elle reconnaissait la présence réconfortante, son parfum emplissant ses narines, relâchant un par un ses muscles contractés. Elle n'osait ouvrir les yeux, ne voulant pas briser le charme. Elle savait qu'une fois qu'elle l'aurait vu, elle ne se sentirait pas aussi bien qu'en ce moment. Ses muscles, endoloris face à l'effort qu'elle venait de fournir lui réclamaient la chaleur d'un bain. Pourtant elle ne bougeait pas, profitant de cet instant autant que possible.

– Tu comptes rester longtemps agripper à ma chemise comme ça ? Grogna le dieu des Enfers.

Calliope relevait la tête et rencontrait les yeux bleus acier de son sauveur comme de son destructeur. Elle s'empourpra et se dégageait des bras d'Hadès. Tout d'un coup elle eu froid, la chaleur de ce contact lui manquant indéniablement.

– Merci. Beaucoup. Pour m'avoir sauvé.

– Ne me remercie pas. Si ça avait été moi, tu serais sur le sable, gisant, les os broyés sous l'effet de ta chute.

Un frisson lui parcourait l'échine, des gouttes de sueur perlant à cet endroit. Ces mots lui faisaient froid dans le dos. Il se tournait vers la bâtisse et, se souvenant d'une chose, se retourna vers Calliope, encore sous le choc de ce qu'il venait de se produire.

– Dis-moi, as-tu senti quelque chose de particulier ?

– Oh, oui. Une sorte de présence me voulant du mal. Elle m'a même touchée la joue, mais c'est sans doute mon imagination, se persuadait Calliope.

– L'avais-tu déjà ressenti ?

– Oui, un soir en ville, quand je me promenais, une fois que tu étais parti. Il y avait. Non laisse tomber, je ne sais même pas pourquoi je te raconte ça.

– Non continue, il y avait quoi ?

– Qui plutôt. Calliope enchaîna. J'ai percuté une femme blonde aux yeux marrons, sur le coup je n'y ai pas prêté attention, Pandore m'appelait sur mon téléphone.

– Et merde !

Hadès jurait désormais en grec, Calliope à côté de lui ne comprenait pas un tel emportement de la part du Roi des morts. Sans se soucier de la jeune femme à ses côtés il rejoignit la demeure en grandes enjambées. Calliope, ayant peur d'un nouvel assaut du vent, due courir pour rester à son niveau. Que diable lui arrivait-il ? Il semblait tellement préoccupé mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle avait juste parlé d'une femme qu'elle avait percutée. Il traversait les couloirs comme s'il les connaissaient parfaitement, un à un, sachant où ils le mèneront. Elle avait du mal à le suivre, ses jambes étaient beaucoup plus petites que les siennes. Il s'arrêta devant une entrée voilée par de fins tissus parme, remercia le vide et pénétra dans la pièce. À son tour elle traversa les rideaux et déboulait dans la chambre de Pandore. Celle-ci, sous l'effet de la surprise avait réussi à faire tomber une tasse, renversant sur le marbre blanc le liquide noir caractéristique du café. Elle regardait tour à tour Hadès et Calliope, ne comprenant pas pourquoi autant d'agitation.

Hadès stressait les jeunes femmes. Il faisait les cents pas, enchaînant les allées et venues sans jamais ouvrir la bouche. Il était trop absorbé à mettre ses pensées en ordre pour engager la discussion. Pandore, agacée par ce silence, demandait, d'une voix faible, quel était le problème. Elle n'eut pour seule réponse qu'un soupir du dieu des Enfers. Au bout de dix minutes qui parurent une éternité pour les deux jeunes femmes, Hadès daigna enfin ouvrir la bouche.

– On va dans les Enfers, maintenant, non négociable.

– Attend, attend, comment ça les Enfers ? Quel est le motif ? Et il a intérêt à être bon parce que je ne bouge pas d'ici sinon.

Calliope recommençait à suffoquer. Les Enfers ? Et puis quoi encore? Elle ne voulait pas descendre dans ce trou brûlant. Elle ne supportait pas la chaleur. L'automne et l'hiver avait toujours étaient ses saisons préférées. La tête lui tournait et elle devait s'appuyer contre le mur pour garder l'équilibre. Une force étrange s'emparait de son corps, essayant de la clouer dans ce monde. Son énergie diminuait considérablement mais les deux personnes qui auraient été aptes à l'aider été trop occupées à se regarder en chien de faïence pour remarquer quoi que ce soit. C'est une fois qu'elle s'écroula sur le sol qu'ils tournèrent la tête dans sa direction. L'horreur prenait place sur leur visage, procurant la même émotion à Calliope. Ils se ruèrent sur elle, Hadès la prit dans ses bras et sans perdre un instant de plus commença à se dématérialiser, emmenant Pandore avec eux dans le Royaume de l'en-dessous. Le seul mot que Calliope avait entendu avant de perdre connaissance lui disait quelque chose mais elle n'arrivait pas à mettre la main dessus.

– Déméter, souffla Hadès.


Vous aussi vous ne pouvez pas vous empêcher d'entendre la voix insupportable de Janice ? Aller c'est cadeau ;)

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A demain pour la suite !

Bisous xx

Les dieux de l'Olympe T1 - Perséphone [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant