Chapitre 3

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média : echoes of silence - the weeknd


« Mort barbare, ennemie de pitié,

Mère éternelle de douleur,

[...]

Tu vins nourrir mon cœur en deuil,

C'est pourquoi je vais songeur,

Forçant ma langue à te maudire. »

- Dante Alighieri, Vie Nouvelle.


Hadès

     Elle était rentrée dans un appartement vide. Pandore avait laissé un mot comme quoi elle avait une affaire urgente et qu'elle devait se rendre chez sa famille. Or, sa famille, c'était lui. Elle n'avait plus personne à part lui, le solitaire, depuis qu'elle avait ouvert cette boîte. Et puis pourquoi se faisait-elle appeler Megan se demandait Hadès ? Perséphone connaissait Pandore, alors pourquoi ne la reconnaissait-elle pas en tant que telle ? C'était vraiment étrange pour le souverain du monde d'en-dessous. De surcroît, Pandore détestait Perséphone. 

Alors Hadès avait décidé d'observer la jeune femme toute la semaine. Il voulait la connaître dans les moindre détails. Ne pensant pas une seconde à la notion d'intimité. À la notion de folie dont il faisait preuve. Ni la perversité de son comportement parce qu'il voulait avant tout la redécouvrir. Savoir toutes les habitudes qui la caractérisaient. 

Il n'osait se l'avouer, mais son corps aussi l'intéressait. Il lui avait manqué. Il n'y avait goûté que quelques fois mais pour lui, cela avait eu un goût de paradis. Il avait connu l'extase ultime. 

Depuis sa contemplation à la bibliothèque il n'avait de cesse d'y penser. Comment avait-il pu ne pas se souvenir dans les moindre détails des courbes de sa Bien-aimée ? 

Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas satisfait ses besoins. Un soir, n'y tenant plus, il l'observait se dévêtir. Mais, une fois qu'elle se fut débarrasser de son gilet, le Dieu détourna les yeux. Se rendant compte de son comportement. C'était malsain. Il ne devait pas la regarder à son insu. Il n'était pas un pervers. Il n'était pas comme ces humains.

Toutefois, la simple vue de la cambrure de son dos fit renaître le désir profond de la posséder. Il voulait poser ses mains sur cette peau qui paraissait si douce. Il voulait embraser chaque parcelle de chair de sa Reine. Jamais tel désir n'avait parcouru les veines de son corps. Il sentait son sexe se durcir par cette simple vue. Il disparut, étant à deux doigts de se jeter sur la jeune femme et de la prendre tellement fort pour toutes ces années d'abstinence. Comment diable était-ce possible ? Jamais Perséphone ne lui avait fait cet effet. Jamais malgré son corps divin et l'amour absolu qu'il lui portait. 

Il dû se maîtriser pour tenter de faire redescendre la pression qui le comprimait dans son pantalon noir. Il était ravagé par son désir mais rien n'y faisait. Il dû alors se soulager lui-même. Il en avait honte. Comment un Dieu pouvait-il se rabaisser à pareil geste ? Geste immoral pour ses congénères. 

*       *       * 

Le lendemain, il était revenu surveiller sa Perséphone. Il avait un mauvais pressentiment dès qu'il n'était pas proche d'elle. Ses tripes se tordaient, s'enflammaient et aucun remède n'y faisait. Quand il était près d'elle, ce sentiment de danger s'amoindrissait, le laissant pantelant, quelques heures. C'était comme si un mal allait s'abattre sur elle dès qu'il aurait le dos tourné. Cependant il prit soin de s'éloigner quand elle commençait à enlever ses vêtements. Le souvenir de la veille lui suffisait pour qu'une nouvelle érection apparaisse. Alors il fit de son mieux pour ne pas y penser. Il devait avant tout penser à son plan de ramener la jeune femme dans le monde des Enfers mais surtout de ne pas le faire savoir à sa mère, Déméter. Cette femme était un poison. Il ne pouvait jamais profiter de sa femme car sa chère sœur Déméter ne voulait simplement pas la lui laisser. Elle était égoïste. Elle ne comprenait pas l'amour qui le dévorait, le consumait. Il était fou de Perséphone. Ça avait été une évidence pour lui dès qu'il avait posé les yeux sur elle. 

Les dieux de l'Olympe T1 - Perséphone [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant