Les dieux de l'Olympe T1 - Perséphone [terminé]

Chapitre 26

« Chacun a une idée confuse d'un bien où son âme puisse se reposer ; il le désire, par suite, il s'efforce d'y atteindre. »

- Dante Alighieri, Le Purgatoire Chant XVII.

Calliope

Elle était allongée sur son lit, les yeux rivés au plafond et elle réfléchissait. Elle réfléchissait aux paroles de Pandore. Hadès, son âme sœur ? C'était si imprévu. Elle ne voulait pas y croire. C'était trop incroyable et surtout si douloureux. Car s'il était véritablement son âme sœur, elle l'avait perdue à jamais. Il avait désormais à s'occuper de sa future famille.

Calliope tourna sa tête vers le miroir que lui avait offert Hadès. Une mèche de cheveux lui tomba devant les yeux et elle ne prit pas la peine de l'enlever. Au moins lui cachait-elle cette triste vue. Ce cadeau, elle ne pourrait jamais s'en servir. Elle ne comptait pas remettre les pieds aux Enfers. Elle ne comptait plus faire partie de ce monde mythologique. Elle repensa à Pandore. La situation de son amie était délicate. D'un côté elle avait Hadès, de l'autre, elle, la petite humaine. Calliope ne voulait pas empêcher sa meilleure amie de voir Hadès mais elle savait qu'elle ne pourrait pas non plus supporter que cette dernière le voit. Et lui donne des nouvelles.

Calliope souffla. Elle ne savait plus quoi faire. La douleur dans son cœur ne tarissait pas et les larmes étaient en permanence aux coins de ses yeux. La jeune femme quitta le miroir en argent des yeux pour se concentrer à nouveau sur son plafond bleu nuit.

Elle commençait à avoir les paupières lourdes, le sommeil la guettant. Elle se leva de son lit pour aller éteindre les lumières et s'arrêta un moment pour observer son reflet dans le miroir. En approchant son doigt de la surface lisse celle-ci se mit à onduler. Surprise, Calliope recula de quelques pas et décida d'aller au lit. Peut-être cette nuit ne serait-elle pas peuplée de cauchemars ? Peut-être demain serait meilleur ? Elle n'en savait rien et voulait pourtant y croire.

Calliope ferma les paupières et bascula dans un monde d'ombres et de peur.

* * *

– Comment vas-tu ce matin ?

– Je m'en sors pas trop mal, répondit Calliope. Et toi ?

– Bien.Tu as prévu quoi ?

– D'aller en cours puis de rentrer directement. Une journée banale.

Les deux femmes étaient assises au bar séparant la cuisine du salon et prenaient leur petit-déjeuner. Calliope n'avait pas arrêté de se réveiller cette nuit si bien que de grosses cernes s'étalaient sous ses yeux. Elle baya tout en se levant, rangea ses affaires, salua Pandore et claqua la porte.

La jeune femme se secoua un bon coup et parti en direction de la faculté. Elle devait rester concentré, les cours de commerce commençant à être de plus en plus durs. Elle ne devait pas laisser ses problèmes personnels avoir un impact sur ses études. Il y avait assez d'heures une fois qu'elle était rentrée pour pouvoir s'apitoyer sur son sort.

Le trajet en bus se fit sans encombre, la tristesse de Calliope s'étant cachait dans les profondeurs de son cœur. Pourtant, une fois le pied dans le campus de l'université, la douleur afflua de nouveau. Elle voyait de nombreux couples se tenir la mains, s'embrasser. S'aimer.

La jeune femme sera des dents et fit de son mieux pour remonter à la surface. Elle ne voulait plus suffoquer de douleur, ne plus se noyer sous les flots de tristesse.