CHAPITRE DIX-SEPT

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Alors que les joueurs français affrontent l'Albanie, Antoine et moi on est sur le banc des remplaçants, à rire ensembles. Sans même savoir qu'Antoine ne jouerait pas, j'ai fais en sorte de photographier les joueurs, parce que c'est ce que je préfère. J'aime énormément photographier des visages, et c'est le seul poste qui me permet de le faire.

Je jette quand même quelques regards à Paul, qui lui est assis un peu plus loin, pour voir s'il ne nous espionne pas, mais ça n'a pas l'air d'être son objectif. Je suis plutôt rassurée, ça prouve qu'il  a bien compris qu'il devait faire comme si il n'y avait rien. Parce que avec Paul, il faut s'attendre au pire selon Antoine.

La mi-temps est enfin sifflée, et je vois que mon père est agacé du jeu des bleus. Heureusement pour moi, je ne serais pas là quand ils va passer un savon aux joueurs dans les vestiaires. J'aimerai tellement pas être à leur place !

Antoine retrouve rapidement sa place à mes côtés, mais je vois que Paul lui est appelé à jouer. Il est plus sérieux que tout à l'heure, et il ne décroche pas un mot. Je le pousse gentiment et lui lance un petit sourire pour savoir la cause de cette tête.

_Que pasa ?
_Ton père. Il nous a tué. Il veut pas me laisser jouer. Ça me soûle. Je suis pas venu à l'euro pour rester sur le banc de touche.
_T'en fais pas, tu seras utile plus tard !
_En attendant, vois le bon côté des choses.
_Parce qu'il y en a un ?
_Bah oui, tu seras pas fatigué pour célébrer votre victoire.
_Ouais, une victoire de plus sans moi.
_Ah non ! T'as pas intérêt de faire le grincheux sinon moi je pars.

Je me lève sous son regard, mais rapidement, il vient me tirer pour que je m'asseye à nouveau, et me lance un faux sourire peu convaincant.

_Reste.
_Alors fais moi un vrai sourire.
_C'est bon comme ça ?
_Impec. Magnifique. Attends, ne bouge pas. Hop, c'est dans la boîte.
_T'es pas sympa.
_Mais arrête t'es mignon comme tout.
_Ah. Madame se met aux compliments maintenant ?
_Ouais, c'est une nouveauté.
_J'aime bien en tout cas.
_Mais ne t'y habitue pas trop, je voudrais pas que tu prennes la confiance.
_T'en fais pas, ça ne risque pas.
_ANTOINE AUX ECHAUFFEMENTS !

La voix de l'entraîneur nous coupe court dans notre conversation. Il me lance un regard étonné, sans pour autant bouger de son siège. Il s'y attendait vraiment pas.

_Allez lève ton gros cul de là, le devoir t'appelle !
_OUAIS !
_T'as intérêt de marquer !
_T'en fais pas, je le ferais rien que pour toi !

Et c'est au dernier moment que Antoine, mon petit visage d'ange, nous offre la délivrance en marquant son premier but dans la compétition ! Les joueurs se mettent tous à sauter de joie, mais se concentrent à nouveau pour jouer les dernières 6 minutes.

A la fin du temps additionnel, les joueurs français affichent tous des grands sourires. On a gagné 2 à 0. Je cours immédiatement vers Antoine, que je veux féliciter pour son but.

_Tu vois, c'est grâce à toi aujourd'hui !
_Oui, mais ça va faire cliché, mais c'est grâce à toi. Tu m'as motivé à me surpasser.
_Oh bah toi aussi tu t'y mets aux compliments ?
_Moi ? Toujours ! Bon, je vais me changer, j'arrive.
_Oui, pas de soucis.

Je retourne pour ma part à ma place, afin de récupérer mon sac et ranger mes affaires à l'intérieur. Une fois que c'est fait, j'enfile ma veste et m'apprête à aller dans le bus attendre les garçons.

_Vous êtes proches Antoine et toi ou je me trompe ?
_Johanne ! Tu m'as fais peur.
_T'as pas répondu à ma question.
_C'est un bon pote. On rigole bien ensembles.
_Oui, j'ai cru voir ça. A chaque fois que tu arrêtais de prendre des photos et que tu te mettais avec, c'était le festival du rire. Je te préviens, tu ne me voleras pas Antoine comme ça.
_Comment je pourrais te voler ce qui ne t'appartient pas ?
_Il reviendra à moi en courant, ne t'en fais pas.
_Bon, si tu permets, je bosse moi, et j'ai mieux à faire que parler avec toi.
_T'en fais pas, on finira cette discussion plus tard.
_Oui ou jamais c'est bien aussi.

Je ne lui laisse même pas le temps de répondre et quitte le stade pour rejoindre ma place dans le bus. Cette fois, j'ai décidé de me mettre au fond du bus, mais à une vitre. La tête posée sur le carreau froid, je somnole, regardant les joueurs arriver petit à petit, et entendant le bus se remplir de plus en plus.

Antoine vient se poser à côté de moi et tapote mon épaule pour attirer mon attention. Je me tourne pour lui sourire timidement et il me répond en embrassant doucement ma joue.

_Hey, t'es fatiguée ?
_De fou. On traîne trop le soir.
_Tu veux profiter du voyage pour dormir sur mon épaule.
_Ah oui je veux bien, merci.

Posée sur son épaule, je ne tarde pas à tomber dans les bras de Morphée. Lorsque je me réveille, je suis dans les bras d'Antoine qui monte des escaliers. Je le regarde, attendant qu'il repère que je suis réveillée. Seulement, c'est uniquement quand on arrive devant ma chambre et qu'il l'ouvre avec ma clef qu'il capte que je ne dors plus.

_Ça fait longtemps que tu dors plus ?
_Ouais.
_T'aurai du le dire, je t'aurai laissée marcher.
_Nan mais j'aimais bien être portée comme une princesse.
_Bon allez, bonne nuit toi. A demain.
_A demain, dors bien.

Il embrasse ma joue et me laisse seule. Tellement fatiguée, je décide de me mettre en pyjama sans me laver, parce que je serais capable de m'endormir sous la douche. Je me blottis dans mes couvertures, et ne tarde pas à m'endormir à nouveau, pensant encore et toujours à celui qui occupe mes pensées très souvent maintenant : Antoine.

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La discussion entre Johanne et Amélie continuera-t-elle ?
La relation entre Antoine et Amélie va t-elle continuer à se développer ?

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Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant