CHAPITRE VING-HUIT

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Après l'entraînement de ce matin, Antoine m'a demandé de passer chez lui. Quand je rentre, je découvre toute ma famille. Mes parents, Dylan, Louise et Matthieu. Mais aussi mon maître du poulet, Paul. Je suis trop heureuse de les voir, et je me dépêche de tous les prendre dans les bras, ils m'ont manqué.

_Mais qu'est-ce que vous faites là ?
_Tu n'aurais pas un match ce soir par hasard ?

Ils se retournent alors tous, dégainant leurs tee-shirt floqués à mon nom : Deschamps. Je suis tellement émue qu'ils aient tous fais le déplacement pour me voir !

_Bah et où est ta fille Louise ?
_Les parents de Matthieu la gardent. On est arrivés ce matin et on repart demain à la première heure, pour ne pas rester loin d'elle trop longtemps. Mais on ne pouvait pas rater ça, c'est super important pour la famille !
_Merci à tous, vous déchirez !
_Dis surtout merci à Antoine, c'est lui qui a eu l'idée et qui nous a contacté.
_Merci Toinou !

Je lui fais un câlin en guise de remerciement, ce qui fait sourire Paul. Je le regarde alors, par-dessus l'épaule d'Antoine et lui tend mon majeur avant qu'Antoine ne prenne la parole.

_J'espère que tu  ne m'en voudras pas, mais du coup, j'ai prêté ton appartement à ton père et ta mère pour qu'ils soient tranquilles. Et aussi que tout le monde puisse avoir une intimité, parce que je ne vis pas dans un château.
_Pas de soucis, je vais rester ici, avec les jeunes, ça me va.
_Bon, j'ai préparé à manger avec Antoine, alors venez manger, c'est prêt.

On suit alors ma mère dans la cuisine, mais j'attrape le bras d'Antoine pour lui parler légèrement à l'écart des autres.

_Tu veux m'amadouer en te mettant ma famille dans ta poche ?
_J'ai toujours eu ton père dans la poche, donc c'est un jeu d'enfant. Même si je sais que je n'ai pas besoin de ça pour t'avoir.
_Ne prends pas trop la confiance.

Il embrasse succinctement ma joue avant de reprendre son chemin vers la cuisine. A table, je me dépêche de manger, parce qu'il est bientôt l'heure pour moi de rejoindre mes équipières pour nous préparer.

A quelques minutes du jeu, le stress est à son comble. On termine notre échauffement sur la pelouse du stade quand je vois à quel point il est rempli, ce qui m'impressionne encore plus. C'est un événement très attendu, et ça fait plusieurs années déjà que le Réal parlait de créer une version féminine de l'équipe, donc forcément, les gens veulent voir de quoi on est capables. Pour l'occasion, on va faire un match amical contre une autre équipe connue : le FC Barcelone. J'espère que tout se passera bien.

Je me calme un peu quand j'aperçois son sourire dans les gradins. Antoine. Il est en compagnie de ma famille, et il a l'air fier de moi. J'aimerais tellement assurer le match pour lui. Parce que c'est grâce à lui, et ça serait ma façon de le remercier.

Quelques rangs plus loin, je peux également voir Ronaldo et son fils, qui crie déjà mon prénom. Je l'aime tellement ce petit ! Je lui rends un sourire avant de lui envoyer un bisou et rentrer pour me changer.

Dans le couloir, on voit le chronomètre défiler, et l'heure approcher de plus en plus. Je prends alors la main de l'enfant qui m'accompagne, et entre fièrement dans le stade, le brassard au bras. Je ne vois pas leur tête, mais ma famille doit être choquée, parce que je ne l'ai dit à personne.

On sert alors les mains de nos adversaires, avant de me retrouver face à la capitaine de leur équipe. Elle me lance un large sourire que je lui rends.

_Que la meilleure équipe gagne !

Les autres rejoignent toutes leurs places, tandis que je vais avec l'autre capitaine au centre avec l'arbitre. Suite au lancer de la pièce, c'est mon équipe qui a le ballon en premier. L'arbitre siffle alors, et c'est partie pour nos 45 premières minutes de jeu.

Ça va être intense, mais on va y arriver. Il faut qu'on prenne l'habitude de jouer ensemble, et notre jeu finira par être bon. Même si je dois avouer que pour le moment, on ne se débrouille pas trop mal. Notre équipe étant constituée que de bonnes joueuses, on arrive à avoir pas mal la balle.

Au bout de 43 minutes, avec Louane, on arrive à trouver une brèche dans leur système de défense, et on remonte le plus possible le terrain. Étant encerclée, elle me fait une passe, et je tente à nouveau de cadrer, et cette fois-ci, le ballon va au bout du filet. La gardienne elle-même est étonnée de ne pas avoir récupéré le ballon.

Je n'arrive même pas à réaliser. Il me faut quelques secondes pour le voir et me réjouir. Je cours dans les bras de Louane, et les joueuses arrivent toutes vers moi pour me féliciter. J'entends les supporters crier mon nom, et j'avoue que ça fait drôle, mais c'est trop bien !

_T'es la meilleure Amélie ! T'as géré !!!

Dans les vestiaires pendant la mi-temps, les filles sont touts à fond. J'ai marqué le premier but de l'histoire du club, et on a pris l'avantage sur l'équipe adverse. Après s'être quand même calmées, on sort à nouveau pour retourner jouer. C'est partie pour la deuxième mi-temps ! J'espère qu'on gardera notre avantage.

Après encore 50 minutes de jeu, on a officiellement terminé. On a gagné ! Les joueuses du Barça nous félicitent, c'est vrai qu'on s'est bien débrouillées. Juan, également, vient nous féliciter, il nous parle longuement avant de nous laisser nous changer, nous informant qu'il nous attend dans le bus.

Avec les filles, on décide une fois qu'on est changées d'aller sur la pelouse du stade toutes ensembles, parlant de tout et de rien. On est tranquilles maintenant, car il doit rester 2-3 supporters, et uniquement des personnes qui travaillent ici. On sait qu'on ne va pas être dérangées, car le match doit être fini depuis 45 minutes au moins. Allongée dans la pelouse, on profite du beau temps sans vraiment parler, jusqu'à ce qu'un bruit sourd parvienne à nos oreilles.

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Quel était ce bruit sourd ?
Comment vont réagir ceux à l'extérieur du stade ?

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Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant