Chapitre 18 : Fraternité

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Je pénètre dans la faculté pour la première fois. Mes yeux sont levés vers le plafond et je respire à peine. Lorsque je reprends mes esprits, je me tourne vers Rose, un sourire indéchiffrable illumine son visage.

—Tu le sens... ce sentiment qui te fait comprendre que ta vie est en train de changer et que tu ne peux pas revenir en arrière ? Me dit-elle rêveuse.

— Je l'ai ressentie hier, en venant te retrouver... mais c'est plaisant de le revivre aujourd'hui. Dis-je, l'embrasant sur la joue.

Elle me guide au bureau des inscriptions, afin que je valide mon emploi du temps. Nous nous promenons dans le bâtiment, avant de partir à la fraternité. C'est une grande demeure, à deux kilomètres du bâtiment principal. J'ai eu des échos de ce genre d'endroit qui échappe à toutes surveillances des autorités universitaire... mais je n'entends pas suivre ce chemin. Je veux juste me faire des amis et profiter de ma jeunesse sans pour autant oublier mes objectifs car je ne me laisserai pas influencer. Nous poussons la porte de la maison et nous sommes immédiatement accueilli par un grand jeune homme blond, musclé, à l'allure de top model.

— Bonjour, bienvenue à KaPaBeta. Je suis Samuel, Sam. Dit-il, me tendant la main.

— Enchanté. Je suis Nathan.

— Je sais qui tu es. On t'attend depuis longtemps, l'équipe de football à besoin de gars comme toi. Répondit-il, avec un grand sourire.

— Je te présente Rose, ma petite-amie. Dis-je en m'écartant d'elle.

— Salut Rose. Dit-il, en la saluant. T'es sur le campus ?

— J'ai un appartement dans le centre ville, mais je suis inscrite en première année de cinéma.

— Ah... j'espère que ça ne t'empêchera pas de venir aux fêtes que l'on organise. Elles sont très prisées... tu es la bienvenue... Dit-il, regardant Rose de haut en bas.

— On est combien à vivre dans la maison ?

— Environ, une dizaine... essentiellement les membres de l'équipe. Me répond Samuel.

— Tu es ici depuis longtemps ? Lui demandais-je.

— J'y habite depuis l'année dernière.

— Tu étudies quoi ?

— L'économie. Répond-t-il, en montant les escaliers.

Nous nous retrouvons sur le palier, il y a trois étage, mais il nous guide au fond du couloir du premier et sort une clé de sa poche. Il ouvre la porte devant lui et laisse paraitre une immense chambre, avec du parquet et un lit king-size.

— Voilà, c'est ta chambre. Tu as le droit de personnaliser un peu, mais pas de clou ou de vis.

— Effectivement, ce n'est pas à la résidence universitaire que j'aurais pu avoir un pareil espace.

— Tu pourras inviter Rose autant que tu veux, seulement, elle n'a pas le droit de dormir ici... Dit-il, lui faisant un clin d'oeil.

Rose, fronce des sourcils.

— Tu m'as dit que vous faisiez des fêtes ici ?

— Environ une fois par semaine... quelques fois on est pas beaucoup, mais des fois, ça dérape un peu et on se retrouve avec du monde partout. C'est pourquoi qu'il faut que tu fermes toujours ta porte à clef !

— L'administration ne vous dit rien, si vous faites des soirées en semaine? "

— Du moment qu'on dépasse pas le niveau sonore et que le lieu est toujours propre... ils ne disent rien.

— Bon, ben merci Sam pour ce tour du propriétaire. Je vais m'installer et on se voit plus tard ?

— Si tu as besoin de moi, ma chambre est à côté de la tienne. Dit-il, marchant vers la porte. Salut, Rose, j'espère qu'on se croisera souvent...

— Salut. Répond-t-elle, sans enthousiasme.

Il referme la porte derrière lui, et Rose se tourne vers moi, l'air dépitée.

— Tu es sûr de vouloir rester ici ? Il y a peut-être encore de la place dans les résidences... Propose-t-elle.

— Tu as vu la taille de cette chambre! Je ne crois pas que j'aurais autant de place si je déménageais, et en plus je n'ai pas à la partager, tu peux venir autant de fois que tu veux.

— Tu ne me verras pas ici souvent. Tu l'as entendu, il y a toujours du monde et il faut fermer à clé pour espérer un peu d'intimité...

Je m'avance jusqu'à elle, et la tire par la main, jusqu'au lit et l'assied à mes côtés.

— Tu sais pourquoi je suis là... et la fête n'est pas dans mes plans. J'ai des cours qui s'annoncent passionnants, une équipe de foot qui ne demande qu'à m'employer et une petite-amie qui a envie de passer du temps avec moi... tu vois, je n'ai vraiment pas le temps.

— Si tu le dis... mais si un jour tu as envie de t'extirper de cette folie, tu peux toujours venir à l'appartement.

— Je sais... et puis rien que pour faire enragé Julian, je viendrai aussi souvent que possible.

Elle sourit enfin, et pose sa tête contre mon épaule.

— J'espère qu'être ici, ne changera rien pour nous. Je me suis habituée à t'avoir dans ma vie, en un temps record et je crois que je vivrai très mal que tu en disparaisse. Dit-elle tout à coup.

— Pourquoi dis-tu ça? Je ne ne vais nulle part.

— Je suis une pièce rapportée de New Haven. Si tu veux pleinement vivre ton aventure à Los Angeles, un jour je t'encombrerai...

Je me tourne vers elle et la prend par les épaules.

— Regarde-moi, Rose. Jamais, tu m'entends, jamais je ne renoncerai à toi. Je t'aime depuis trop longtemps et découvre à peine ce que ça fait que d'être avec toi... Tu es au contraire le seul élément stable que je n'ai jamais eu. Les années se suivaient mais je savais malgré tout qu'à chaque rentrée, je te reverrai... certes tu ne te gênais pas pour me le faire regretter, mais te voir me rassurais. La seule chose que je regrette, c'est de ne pas avoir fait le premier pas plus tôt. Dit-il d'une traite.

— Moi aussi je t'aime, mais toi et moi vivons ce qu'on appelle un amour de jeunesse et souvent, ces amours-là ne dure qu'un temps. Relégué au passé, coincé dans les souvenirs... Je ne veux pas me dire que ce que je vis avec toi, un jour, je m'en souviendrais comme d'une parenthèse enchantée et je la raconterai à un autre. Je t'ai inclus dans mes plans... Je veux dire, tu es un but à atteindre à présent, pour moi. Je te veux à mes côtés quand j'arriverai à faire ce que je veux. Je veux voir la fierté dans ton regard lorsque je réussirai, mais aussi pouvoir être fier de tes accomplissements.

Je suis bouleversé par ce qu'elle m'annonce. C'est la première fois, qu'elle se montre si honnête, c'est donc qu'elle est inquiète. Je dois la rassurer, lui montrer que je suis digne de ses attentes et que la vie qu'elle vient de me décrire on peut l'avoir, que tout est à notre portée si nous y mettons les efforts nécessaires.

— Je n'ai jamais été sûr de moi, avant de te rencontrer. Tu me donnes de la force, parce-que tu es intrépide. Je me sens en sécurité avec toi, parce-que je peux te confier mes doutes car tu essayeras de les dissiper. Sache, que je suis prêt à faire de même pour toi. Je ne parle pas beaucoup de mes sentiments, mais je suis plus prompt à les montrer, lorsque je suis avec toi. Alors, ne crois pas que tu es celle qui donnes le plus, car tu te tromperais. Dis-je la serrant contre moi.

Strive : Youth - T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant