Strive : Youth - T.1

Chapitre 21 : Franche discussion

Assise à la terrase d'un café, j'attends Nathan. Nous ne nous sommes pas parlés depuis avant-hier. J'ai esquivée ses appels quand il a essayé de me contacter, car je devais me calmer avant. Me rendant compte de mon immaturité, j'ai finalement consentie à un rendez-vous. C'est moi qui suis partie précipitamment et en y réfléchissant, il n'a fait que me dire ce qu'il pensait de la situation. Une fois encore, j'ai sur-réagit. C'est souvent ce qui arrive quand je suis en présence de Nathan Davis, je ne lui accorde jamais le droit à l'erreur, je ne sais pas pourquoi, mais il faut que je fasse un travail sur moi-même à ce niveau... Je suis arrivée en avance sur l'heure que je lui ai donnée car je voulais réfléchir à ce que je lui dirais. Malheureusement, je ne reste pas seule longtemps car je le vois arriver, seulement cinq minutes après que je me sois assise.

— Nathan ? Tu es en avance. Lui dis-je, lorsqu'il s'assoit devant moi.

— Je sais. Quand tu m'as donné rendez-vous ici, j'ai voulu venir un peu plus tôt... mais tu m'as devancé. Dit-il, maladroitement.

Nous nous regardons, sans savoir quoi nous dire. Ça n'était jamais arrivée avant. On s'est toujours soit envoyé des piques, soit parlé de nos projets mais nous ne sommes jamais restés dans un silence pesant. Un serveur vient prendre notre commande et nous choisissons tout les deux un café, afin de nous revigorer en cette heure matinale.

— Je ne veux pas que tu crois que je veux tout contrôler... Dis-je, lorsque le serveur quitte notre table. Je sais que je donne cette impression là, mais ce n'est pas le cas. C'est juste que... 

Je n'arrive pas à sortir ce que je pense, car j'ai l'étrange sensation de trop me dévoiler.

— Oui... C'est juste que quoi ? Il faut que tu me dises les choses si tu veux que je te comprennes, je ne suis pas devin. Jamais je ne pourrais rentrer dans ta tête, bien que quelque fois cela faciliterait les choses. Dit-il, avec légèreté.

— J'ai pris très rapidement mes marques en Californie. Toi aussi d'ailleurs, on dirait qu'on a toujours vécu ici. Tu t'es fait des amis et moi aussi mais nous ne mélangeons pas nos deux mondes, nous les tenons à distance pour qu'il n'y ai pas collision. Comme-ci, nous étions deux personnes différentes, lorsque nous sommes entourés par d'autres et quand nous sommes tout les deux. Il y a des choses que tu sais de moi que je n'ai montré à personne. 

— Toi aussi, tu sais des choses de moi, que je n'ai partagé avec personne... Me coupe-t-il.

Le serveur arrive avec nos commandes et les déposes devant nous avant de retrouver à l'intérieur.

— Je n'aime pas où tu vis ! C'est comme ça, je n'arrive pas à passer outre. Tu n'y es pour rien, c'est juste que tout le monde sait que dans les fraternités, on ne peut pas dire qu'on promeut un mode vie saint et studieux mais sache que je ne te mets pas dans le même sac. Je sais que tu n'es pas comme eux... c'est juste que les voir autour de toi et bien ça m'énerve ! Il y a tout le temps des filles et de l'alcool. J'ai confiance en toi, mais pas en eux ! 

— Il est vrai, que le Nathan que tu as détestée à Hedmond High, se serait sentie chez lui, en ce lieu mais ce Nathan là, n'a pas fait la route avec moi jusqu'à Los Angeles, car tu l'a transformé le jour où tu l'a soignée dans sa voiture, devant le drugstore. Dit-il, me prenant la main.

Je joue avec ses doigts entortillés dans les miens, j'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne l'ai pas touché...

—Je n'avais jamais connu quelqu'un comme toi avant. Tu m'énerves comme personne mais tu m'aimes comme personne ! Je ne sais pas si c'est réciproque mais tu me suffis. Je n'ai d'attirance que pour toi, et quelque fois je me demande si je te suffis ? Si tu peux te contenter de moi.