Chapitre 4 : Surveiller ses arrières

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Je rejoins Nathan dans sa voiture, sur le parking du centre commercial. Je suis allée chercher de quoi soigner ses blessures au drugstore. Les lésions sont superficiels, mais ses mains ont un peu gonflées sous les ecchymoses. Je commence à passer de l'eau oxygéné sur les plaies.

— Aïe ! Fais attention ! Dit-il, renfrogné.

— C'est ce que je fais ! Tu veux peut-être le faire toi-même ? 

— Tu n'es pas obligé d'être aussi brusque. 

— Tu plaisantes là ? 

Il se tût, puis se laisse faire. Je m'applique à ne pas lui faire mal. Après avoir désinfecté ses deux mains, je fais un bandage avec du sparadrap. Concentrée, je mets la touche finale à ses pansements.

— Merci. Dit-il, doucement.

— C'est plutôt moi, qui devrait te remercier... Tu as encore mal ? 

— Un peu, mais ça ira. 

— Tiens. J'ai pris du paracétamol. Tu en prendras avant de te coucher. Dis-je, en lui tendant la boite. 

Il a du mal à la saisir, alors je la met dans la poche de sa veste. Il me sourit pour me remercier. 

— Tu es arrivé au bon moment... si tu n'avais pas été là... 

— Je vous ai suivi. Me coupe-t-il. Quand je t'ai prévenu dans la cour, j'ai compris que tu ne m'avais pas pris au sérieux. Alors, je t'ai suivi jusqu'au centre ville. Je savais que mark allait tenter quelque chose, quand il a une idée en tête, il met tout en oeuvre pour avoir ce qu'il souhaite. Quand tu es rentré dans sa voiture, j'ai senti que ça allait déraper... Il a déjà fait ça, Rosie. Il a déjà forcé des filles à faire ce qu'il voulait. Elles ne disent rien car il est dans l'équipe de foot et souvent il leur fait croire que c'est elles qui l'ont voulu... Je sais qu'entre toi et moi, ça a toujours été tendu, mais je ne te souhaite pas de vivre ce genre d'expérience. Dit-il, avec sincérité.

Je ne le quitte pas ses yeux, essayant de déceler une forme de moquerie, mais tout ce que je vois, c'est une profonde sollicitude. Il m'a sauvé. Je ne pensais pas que c'était possible, mais je suis redevable à Nathan Davis ! Je ne le croyais pas capable d'un tel geste de bonté.

— Je vais te conduire jusqu'à chez toi ,puis je demanderai à mon père de venir me récupérer dans ta rue. Dis-je, avant de redémarrer.

...

Nous voyageons silencieusement jusqu'à son domicile. Je me gare devant sa maison. J'habite à dix minutes de chez lui. J'ai demandé à mon père de venir me prendre à l'angle. Il ne devrait pas tarder.

— Mes parents vont me poser des questions quand ils me verront avec ces bandages. 

— Ne leur mens pas. Tu m'as rendu service, tu m'as évité une possible agression sexuelle... je crois qu'ils comprendront et qu'ils seront fière de toi. 

— Tu ne connais pas mes parents... Dit-il, avec dépit.

— Je les connais. Ta mère me dit bonjour, à chaque fois que je la croise.

Il sourit et lève la tête dans ma direction.

— Quand tu le frappais, j'ai cru que tu ne t'arrêterais jamais. Ajoutais-je, encore sous le choque.

Son léger sourire disparait pour laisser place à une profonde noirceur.

— Je ne voulais pas m'arrêter. Je ne sais pas... c'est comme-ci j'étais devenu fou. Je ne me suis jamais vraiment battu dans ma vie mais je ne sais pas... on se connait depuis presque toujours et le voir essayer d'abuser de toi, ça m'a mis dans tout mes états. 

Strive : Youth - T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant