{8} Finalement

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[Michael]

L'enregistrement s'arrêtait là, c'était fini... Mon père avait dû couper la fin, c'était forcément fait exprès. Il y avait un dernier enregistrement après... Un très long enregistrement. Je dûs accélérer alors la vidéo et vis des adolescents dans un établissement. J'appris par la suite que c'était un internat. Puis je vis le corps d'un adolescent poignardé...j'accélère...une fusillade...des cris...un bain de sang... j'accélère encore...une ambulance qui arrive dans une cour et un garçon qui s'effondre autour de deux cadavres...fin de la vidéo...

L'internat entier était truffé de caméras de surveillance ! Et toutes ces scènes...ce n'était pas le montage d'un film ! C'était...véridique... Le livre qu'avait fait mon père sur des adolescents qui s'entretuent, ce n'était pas une histoire imaginaire, ça s'était vraiment passé ! Je réalisais que toutes les histoires qu'avait publié mon père dans le temps étaient en faite de vraies scènes qu'il avait lui même provoqué dans le but de connaître chaque sentiment d'horreur des victimes !

Mon père était un... fanatique...un psychopathe, un dangereux fou, un terroriste ! Le père que je m'étais imaginé...n'était hélas pas celui de la réalité. Pensais-je en jetant le magnétoscope à l'autre bout du grenier.

Puis j'entendis alors les marches...les marches du grenier grinçaient sous des pas...qui se rapprochaient devenant de plus en plus distincts et plus forts. Les pas s'arrêtaient...puis la poignée de la porte commença à s'incliner doucement de l'autre côté.

J'étais tétanisé, dans l'attente de celui qui allait ouvrir...mon père; Franck... Je le reconnaissais bien avec son gilet marron et sa chemise à carreaux.

Sans tarder, je pris une bouteille qui traînait à côté de vieux cartons et voulu lui jeter à la figure mais il me retînt par le bras.

"Sale meurtrier ! Lui crachais-je à là figure.

-Arrête ça ! Cria mon père, agacé. Ça fait 6 mois que tu me répètes les mêmes choses en boucle ! Oui, on peut dire que mes histoires sont un peu...plus vrais que nature, mais j'ai purgé ma peine pour ça ! Disons qu'elle aura été plus courte que prévu avec le réchauffement climatique, qui, dans la panique des gardiens de prison, m'a permis de me sauver, mais c'était il y a 30 ans, tout ça !

-Quoi ?" Dis-je, abattu, en laissant tomber la bouteille et en m'agenouillant par terre.

J'aurais pu ne pas le croire, me dire qu'il inventait ça de toute pièce, que c'était idiot...et pourtant...quelque part au fond de moi, je savais...que tout ça était dans ma tête...

"Michael, continua mon père en s'agenouillant à son tour. On est en 2078, et tu es une des premières personnes au monde atteinte d'une maladie inconnue qui décime l'humanité..."

En pleine chaleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant