{15} Miraculeusement

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Je ne savais même plus combien de jours cela faisait depuis que je m'étais aperçu que tous mes souvenirs s'étaient déroulés 30 ans plus tard. Et me voilà entrain de marcher dans un désert (d'où j'aurais juré qu'il faisait minimum 50°C) avec un groupe d'une vingtaine de personnes. On n'avait quasiment même pas eu le temps de faire connaissance et il faut dire aussi qu'on ne voulait pas (le moindre effort était décuplé, alors si c'était pour discuter).

On était tous animé par un seul désir: trouver un refuge où on pourrait vivre. Ça relevait du miracle, quoi... Mais bon, je m'étais gardé de dire ça aux autres...

Au bout d'un moment (je rappelle que je n'ai aucune notion du temps), on s'arrêta tous près de l'ombre d'un immeuble pour manger nos dernières ressources car la plupart n'avançait pas. Je pense que Sarah, Théo et moi savions vers où on se dirigeait...vers la mort...

On repartit sitôt après pour regarder les environs et quelle ne fut pas ma stupeur quand je découvris un bunker, ou du moins quelque chose qui y ressemblait. J'avertis notre groupe, et tous ensemble, on accélérait la cadence.

On dut utiliser nos derniers efforts pour enfoncer la porte car celle-ci était bloquée par le sable (mais heureusement pas fermée à clef). À l'intérieur, on découvrit une salle de laboratoire qui était la copie parfaite de celle où j'avais été, à la différence près qu'il n'y avait personne... Mais tout le mobilier et accessoires étaient encore là, comme si les occupants avaient dûs partir à la dernière minute.

On emprunta tous l'escalier et descendit au sous-sol pour y découvrir une grotte: oui, une grotte ! Il y en avait probablement une dans l'autre laboratoire mais je n'étais jamais descendu en bas. La fraîcheur et l'immensité de la grotte nous frappa tous. Et cerise sur le gâteau, il y avait un lac au milieu. On couru tous comme des fous et on pu également constaté qu'il y avait des poissons ! Oui, des poissons, cela faisait tellement longtemps que je n'en avais pas vu que je n'en croyais pas mes yeux.

Les jours passèrent et je finis par croire qu'on pourrait vivre ici. Théo m'avait quand même dit qu'il n'hésiterait pas à en finir avec Sarah à sa prochaine "gaffe". Mais bon, on s'était répartit les rôles, on avait la fraîcheur et le confort avec nous et on vivait principalement de la pêche... Bref, il était loin le temps des soucis.

J'étais en train de me dire que le miracle était arrivé en regardant machinalement le lac, symbole de toute vie. Sarah, assise à côté de moi, me contemplait et semblait heureuse. J'allais lui rendre son sourire quand j'entendis un bruit qui déchira mes tympans et résonna dans toute la grotte. J'étais encore sonné et complètement sourd quand je vis une tache humide qui s'agrandissait à vue d'oeil sur le T-shirt de Sarah.

Affolé, je regardais Théo mais lui aussi était sonné et n'y comprenait rien. Sarah s'écroula sur moi et je pus lire sur ses lèvres : "J'espère que tu me pardonneras un jour". Puis ses yeux se fixèrent à tout jamais sur moi et c'est avec horreur que je vis le sang qui était sur mes mains.

Puis toute une troupe de soldats débarquèrent dans la grotte et je...je vis celui...celui qui avait tué tous les scientifiques quand j'étais dans le laboratoire...et il tenait dans sa main un revolver encore fumant...

En pleine chaleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant