Lucius x reader (F)

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Cela faisait des jours que je n'avais rien avalé. Ma gorge était aussi sèche que le dernier morceau de pain rassis que j'avais mangé. J'étais tellement affamée que je ne ressentais même plus la faim. Je marchais depuis des jours, errant entre villages et forêts. Même les bandits n'avaient pas osé m'attaquer, ayant bien compris que je n'avais rien sur moi. Chaque pas était un peu plus dur que le précédent. Mes forces me quittaient petit à petit et cette chaleur écrasante n'aidait en rien. Le soleil me brûlait la peau et ma vue se brouillait. Mes jambes tremblaient dangereusement, je n'allais pas tarder à tomber. Je ne savais même pas où aller... J'allais mourir ainsi, dehors, seule et sans rien.

Alors que je n'avais pas trouvé âme qui vive depuis des kilomètres, un miracle se manifesta devant mes yeux. Je les plissais le plus fort possible mais je ne parvenais à rien voir d'autre qu'une silhouette fine et une longue chevelure. A bout de force, je posais ma main contre le mur chaud à mes côtés pour m'aider dans mon avancée. Je ne sais pas pourquoi la vue de cette personne me rendait heureuse puisqu'elle n'allait sûrement pas aider une fille telle que moi. Nous n'étions plus qu'à quelques pas l'un de l'autre.

— Mademoiselle ?, s'enquit une voix devant moi avec de l'inquiétude non feinte.

Je relevais péniblement la tête mais je ne parvenais toujours pas à distinguer un quelconque trait. Je m'apprêtais à lui répondre quand mon cerveau en décida autrement. D'un coup, il ordonna à tous mes membres d'arrêter de fonctionner. Ma vue devint noire, ma tête se mit à me faire souffrir et mes jambes cédèrent sous mon poids. La mort m'accueillait à bras ouverts. Juste avant de heurter le sol, je sentis que quelque chose me retenait. Des bras. Mais ils n'appartenaient pas au Dieu de la mort, non. Ces bras me réchauffaient de l'intérieur, d'une lumière douce.

Je ne sais au bout de combien de temps je repris connaissance mais je me sentais bien. Je n'avais ni trop chaud ni trop froid et mon corps reposait sur quelque chose de moelleux que je n'avais jamais connu auparavant. En ouvrant les yeux, je fus soulagée de voir que la pièce était sombre. Mes yeux n'avaient ainsi donc pas à faire d'effort à s'habituer. En tournant la tête vers ma droite, je vis une personne d'une beauté peu commune. Même Mère Aline ne l'égalait pas. Cette dernière griffonnait dans un petit carnet, assise sur une chaise. Elle releva les yeux, comme pour réfléchir, et son regard rencontra le mien. Un sourire amical illumina son visage.

— Oh, vous êtes réveillé ! Quel soulagement.

Timide, je ne savais que répondre mais je lui adressai également un sourire.

— Je m'appelle Lucius. Et vous ?

— (t/p), balbutiais-je.

— Enchanté (t/p). Comment vous sentez-vous ?

— B-bien mieux ! Je vous remercie, dis-je en me redressant sur le lit.

— Puis-je vous poser une question ?

— Bien sûr, répondis-je en hochant la tête.

— Que faisiez-vous dehors toute seule et par cette saison de chaleur ?

Ce que je faisais dehors... ?

— Je... Je...

Des flashs me revinrent alors en mémoire. Du feu, un bâtiment qui s'écroule. Des corps, partout. A la vue de ces images, une puissante nausée m'ébroua. Par réflexe, je mis mes mains devant ma bouche mais je savais pertinemment que je n'avais rien dans l'estomac. S'en était d'autant plus douloureux. Lucius posa alors son carnet en vitesse sur la table près de lui et me tendit un petit seau alors qu'il s'asseyait en face de moi, sur le lit.

Fire Emblem x reader OS [Requêtes fermées]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant