Sylvain x reader (F)

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Les conversations tard la nuit entre deux caractères opposés rapprochent. Les conversations tard la nuit révolutionnent les sentiments. Les conversations tard la nuit m'ont fait espérer.

Puis m'ont détruite.


Allongée dans mon lit, je contemple la lune à travers la vitre de ma fenêtre. Elle est toute en rondeur, en forme, en pureté. Je pourrais préférer cet astre au soleil si seulement sa plénitude ne me provoquait pas d'insomnie. De sa hauteur, elle semble me narguer et rire de ma frustration.

Je patiente quelques longues minutes avant de m'avouer vaincue. J'ai pris l'habitude de fuir mes humeurs de sommeil en me baladant hors des dortoirs. À force, je connais par cœur les rondes des chevaliers du Monastère et n'ai jamais été repérée.

Je m'habille d'un mince gilet et m'improvise une énième escapade nocturne.

Je me faufile dans un des petits parcs et soupire en souriant quand je sens la légère brise sur ma peau. À cette heure, tout est incroyablement calme. Ce sentiment m'ancre à la fois un peu plus dans la dure réalité de notre ère mais m'évade également dans un rêve éveillé.

J'avance les yeux fermés, comme le font les enfants, insouciants de ne pas se blesser et croyant en leur ange gardien. Quand je sais que j'arrive à un embranchement, j'ouvre rapidement les yeux pour m'assurer qu'aucun chevalier n'a décidé d'improviser une ronde.

Ce n'est pas un homme en armure qui attire mon regard mais une silhouette allongée nonchalamment sur un des bancs. Mon cœur s'arrête de surprise avant de reprendre de plus belle quand je réalise qu'il s'agit de Sylvain. Les bras croisés derrière la tête, ses yeux sont clos et ses sourcils témoignent d'une contrariété.

J'hésite un instant puis me rapproche lentement.

— Sylvain ? je demande tout bas.

Il ouvre un œil, rencontre mon visage et se relève en position assise en s'étirant les bras. Il fait mine de sourire mais l'obscurité ne me trompe pas. Sa grimace semble forcée, superficielle.

— Oh (t/p). Que fais-tu ici si tard ? Ce n'est pas l'heure de flâner pour une si charmante demoiselle.

Je lève les yeux au ciel avec amusement.

— La pleine lune m'empêche de trouver le sommeil. Et toi ?

Le roux tourne le visage vers l'astre qui observe en silence notre rencontre fortuite et interdite. Il illumine son visage de la clarté des étoiles, de la lumière blanche de la nuit. Tous ses traits m'apparaissent parfaitement, sans ombre, sans dissimulation.

Ses yeux brillent d'une émotion affligeante. Je pourrais presque ressentir sa douleur tant elle est grande et palpable autour de lui, comme une aura.

— Les femmes, toujours les femmes. Vous obnubilez mes pensées et mon cœur ne cesse de rêver de vous, dit-il en feignant une fois de plus un sourire qui n'atteint pas ses pommettes habituellement galbées de vie.

— Sylvain, je dis doucement. Je vois bien que quelque chose ne va pas. Nous ne sommes que tous les deux.

Il se penche vers moi et mon cœur se serre douloureusement devant la beauté de sa fragilité et de sa souffrance.

— Tu veux bien me tenir compagnie ? finit-il par demander en tapotant la place à côté de lui sur le banc.

— Bien sûr.

Je me rapproche et m'installe à sa droite. Un léger silence s'immisce entre nous mais j'attends patiemment afin de ne pas le brusquer. Au bout d'un moment, il soupire et j'ai l'impression d'entendre un verrou se rompre.

Fire Emblem x reader OS [Requêtes fermées]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant