Byleth (F) x Edelgard

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Après une semaine intense de cours pratiques et théoriques, j'ai décidé d'accorder à mes élèves un week-end entier de repos mérité. Les examens semestriels arrivent à grands pas avec la confrontation aux deux autres maisons. Les étudiants des trois factions se montrent plus tendus et irritables. Quant à nous, professeurs, sommes plus fréquemment sollicités lors de cours particuliers. Deux jours de quartier libre ne fera de mal à personne, bien au contraire.

Je profite du beau temps pour lire un recueil de nouvelles contre un arbre, un peu à l'écart du tumulte constant de l'académie. La douceur du printemps chatouille les oiseaux qui gazouillent au-dessus de ma tête et la brise chaude agit comme un baume sur mes muscles endoloris. Lentement, mes yeux s'alourdissent et je flotte au gré du vent.

Une odeur sucrée me ramène à la réalité. Quand j'ouvre les yeux, des mèches blondes virevoltent au rythme de la brise. Je sens mes cheveux étalés dans l'herbe être caressés. D'un mouvement de tête vers le haut, je remarque qu'Edelgard est assise à mes côtés, le dos contre l'arbre, les yeux fermés. En sentant mon mouvement, elle s'agite.

— Edelgard ?

Elle fait un léger sursaut et son visage s'empourpre en croisant mon regard. Je me redresse pour me mettre à sa hauteur et la dévisage un instant. Elle semble gênée. Ai-je fait quelque chose durant mon moment d'absence ?

Ses prunelles lavande reviennent vers moi et ses lèvres remuent.

— Professeur, je dois vous dire que je...

Des piaillements d'oiseaux la coupent dans son élan.

— Oui, Edelgard ? N'ayez pas peur, vous savez que vous pouvez tout me dire, je fais en espérant la rassurer.

— Je... Je vous...

Elle bute sur chaque mot en rougissant à chaque fois un peu plus. Finalement, elle se place devant moi et me regarde droit dans les yeux. Je reste immobile, attendant de savoir ce qui l'anime.

En l'espace de quelques secondes, elle pose ses deux mains sur mes joues et rapproche son visage du mien. Leur douceur me rappelle certaines étoffes luxueuses. Je vois son regard dériver de mes yeux à mes lèvres mais n'ai pas le temps de réagir que les siennes sont déjà collées aux miennes. J'écarquille les yeux sous le coup de la surprise mais ne recule pas. Je ne sais comment réagir. Je n'ai jamais été confronté à ce genre de situation par le passé. J'imagine que si le contact me répugnait, je me serais détachée mais... c'est si léger et délicat. Quelque chose de chaud remue en moi, quelque chose que je n'avais encore jamais ressenti.

Un instant plus tard, la blonde rompt la proximité et étudie mon visage.

— Dîtes quelque chose, Professeur.

Sa voix est un chuchotement.

— Je viens de vous embrasser.

J'avale ma salive et replace une mèche de cheveux derrière mon oreille.

— Je...

Ne parviens pas à trouver les mots.

— Je vous aime.

Sa voix est nette et son regard est sérieux, quoi que brillant et suppliant. Ses joues sont toujours légèrement rosies par l'émotion. La chaleur ressentit plus tôt se resserre imperceptiblement dans ma poitrine. Elle est magnifique...

Pourtant, le gouffre est béant entre la signification d'aimer quelqu'un et de le trouver beau. Que suis-je censée éprouver devant la personne que j'aime ? Je suis bien l'une des dernières personnes de ce monde à qui il faut converser au sujet des émotions. Je n'en ressens que très peu et, quand c'est le cas, je ne sais tout bonnement pas déceler de quoi il s'agit.

Fire Emblem x reader OS [Requêtes fermées]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant