Chapitre 12 :
Et puis soudain, il prononce le mot qui détruit tout. Le mot qui réduit le fantasme en fumée :
-Bon Dieu ! Nikki, vous êtes parfaite.
D'une secousse, je m'arrache à son étreinte, en me cognant la cuisse contre le bar.
– Je suis désolée... Désolée, je dois partir...
Je ne le regarde même pas. Je descends ma jupe sur mes cuisses et remonte le Zip à toute vitesse ; puis je boutonne tant bien que mal mon chemisier, les doigts tremblants. Je ne m'embête pas avec le soutif. Je me précipite vers l'entrée en tenant d'une main ma veste fermée.
– Nikki...
Il souffre, il ne comprend pas, et je me sens minable. Je suis la cause de cette souffrance, il ne mérite pas ça. J'aurais dû mettre un terme à cette histoire bien plus tôt. J'aurais dû le faire la nuit dernière, putain !
– Je suis désolée... Quelle sortie lamentable !
La porte de l'ascenseur s'ouvre dès que j'appuie sur le bouton. Ouf ! J'avais peur de devoir patienter. Et soudain je comprends : l'ascenseur privé d'Harry l'attend forcément là où il se trouve.
J'entre dans la cabine. Je reste bien droite jusqu'à ce que la porte se soit refermée, puis je m'affaisse contre le panneau de verre, en larmes. J'ai cinquante-sept étages à descendre, largement le temps de chialer un bon coup. Ma bagnole étant garée au troisième sous-sol, ça fait même soixante étages en tout.
Quand la cabine ralentit, je sèche vite mes larmes et me redresse en remettant un peu d'ordre dans ma coiffure. Voilà, le masque est à nouveau en place, comme me le confirme le sourire de mon reflet dans le miroir. Parfait.
Mais cette petite comédie n'est pas nécessaire. Quand la porte s'ouvre, personne n'attend l'ascenseur. Je garde quand même mon masque pendant la longue traversée qui me mène du parking de la tour Styles à celui de la banque hébergeant les locaux de la C-Squared. Ma bagnole est garée tout au fond. Je me dépêche, parce que je commence à me fêler. Si ça continue, je vais me briser en mille morceaux. Je le sais. Et quand ça se produira, je dois absolument être dans ma voiture.
Je la vois, elle est là, en face de la cage d'escalier. Cette partie du parking n'est pas éclairée et ça me rend nerveuse. J'en ai fait part au gérant de l'immeuble dès mon premier jour de boulot, mais il n'a pas encore changé l'ampoule. Il faut absolument que je demande à Carl de me trouver un autre emplacement ; ce coin du parking me donne la chair de poule.
Je me dirige en hâte vers ma voiture. Je dois déverrouiller manuellement la vieille Chevy – presque quinze ans de service – qui ne dispose pas de l'ouverture à distance. J'ouvre énergiquement la portière, puis me glisse à l'intérieur. Les odeurs et les bruits familiers m'enveloppent aussitôt. Enfin, je peux m'effondrer. Je sanglote, les joues inondées de larmes. J'agrippe le volant, je lui tape dessus, je cogne, je gifle, je tabasse, jusqu'à ce que mes mains deviennent rouges comme des écrevisses. J'ai la peau à vif, et ça fait mal. Je chiale en criant « Non, non, non... » sans vraiment m'en rendre compte, et puis ma voix se casse.
J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Secouée de spasmes, essoufflée, je hoquette douloureusement. Je dois absolument me calmer.
Enfin, je cesse de trembler. D'une main mal assurée, je tente d'insérer la clé dans le contact. Le métal crisse contre le métal, et quand le porte-clés m'échappe, je me penche pour le ramasser à tâtons.
En me redressant, je me cogne le front contre le volant. Excédée, je me défoule dessus de plus belle.
Et c'est reparti ! Je pleure, je gémis... Tout ça, c'est trop, et trop vite. Le déménagement, le boulot, Harry...
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Trilogie Styles [Tome 1]
FanfictionVoici la réécriture de la Trilogie Starck de Julie Kenner version Harry Styles des One Direction. "Il est le seul homme auquel je ne peux échapper. Le seul homme auquel je ne peux résister" "Les femmes se damnent pour Harry Styles. Sexy, sûr de lui...