Chapitre 28

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Chapitre 28 :

  – Qu'est-ce que tu fais ici, maman ?

Elle m'écarte en fronçant le nez : mon chez-moi lui déplaît, on dirait. Après une seconde d'hésitation, elle se dirige vers la table et se choisit une chaise du bout des doigts. Elle sort un mouchoir de son sac, époussette le siège et s'assoit enfin, mains croisées sur la table, raide comme un piquet.

Je m'affale sur la chaise d'en face et je pose un coude sur la table, le menton dans la main.

Ma mère me sert le sourire factice qu'elle réserve aux caissiers et aux pompistes qui lui font le plein.

Je reformule ma question :

– Que fais-tu à L.A., maman ?


– C'est évident, non ? Tu as bien besoin d'un petit coup de main. Je suis un peu à côté de mes pompes, mais quand même... Où veut-elle en venir ? Harry Styles... ajoute-t-elle.

Je sens mon estomac se nouer. Je marmonne :

Peux-tu me répéter ce que tu viens de dire ?


– J'ai vu la photo, Nikki. Je suis au courant. Pourquoi ne m'as-tu pas dit que ce monsieur te courtisait ? Je ne comprends pas. C'est pourtant une excellente nouvelle, non ? Je ne trouve rien à lui répondre. Ma chérie, si tu veux épouser un homme comme Styles, tu dois mettre toutes les chances de ton côté. Sinon, il va très vite se lasser de toi.


Mais oui, bien sûr. Pour ce que j'en sais, c'est déjà fait.

Les lèvres pincées, elle me toise de la tête aux pieds. Elle a sorti un téléphone de son sac à main Chanel :

– Inutile de se leurrer, nous avons du pain sur la planche. Quel est le meilleur salon de beauté à proximité ? Nous allons d'abord nous occuper de ton maquillage. Oh mon Dieu, tes cheveux... c'est répugnant ! Heureusement, ils ont gardé leur nature formidable. Il va falloir retailler les pointes, évidemment... Il te faudra aussi une garde-robe convenable. Et cet appartement, il est à revoir également. S'il y a des choses auxquelles Jamie tient, elle pourra toujours les stocker dans un garde- meubles.


– On a rompu, maman. Et c'est moi qui suis partie.


– Quoi ? Mais tu es folle, ma pauvre fille ! Qu'est-ce qui t'a pris ?

Elle change de couleur, la pauvre. On dirait que je viens de lui annoncer qu'il ne me reste plus qu'une journée à vivre.


Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui répondre ?


– Tu tiens vraiment à le savoir, maman ? D'accord, je vais te le dire. Il a fini par me gonfler. Il voulait tout contrôler en permanence. Ça ne te rappelle pas quelqu'un ?


Elle se lève lentement, avec des gestes contenus. Je connais cette attitude, elle est folle de rage, mais ne veut pas le montrer. Les dames bien comme il faut n'affichent jamais leurs émotions et ne perdent jamais leur sang-froid.


– Petite idiote, me dit-elle froidement. Toujours trop maline pour ton propre bien, à ce que je vois. Nichole savait tout mieux que tout le monde. Nichole avait toujours raison.

Trilogie Styles [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant