Chapitre 11

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Chapitre 11 :

Styles me prend par le bras et m'entraîne vers les ascenseurs. Je suis terriblement consciente de ce contact physique, mais mon irritation agit comme un bouclier.

Nous nous arrêtons devant l'ascenseur voisin de celui qui nous a emmenés jusqu'au penthouse, mes collègues et moi. Styles insère une carte d'identification dans une fente presque invisible et la porte s'ouvre aussitôt. Dès que nous sommes dans l'ascenseur, je libère mon bras d'une secousse :

-Mais qu'est-ce qui vous prend, bon sang ?

-Accrochez-vous, me dit Styles tandis que la porte se referme derrière nous.

-Certainement pas ! Vous ne pouvez pas claquer des doigts comme vous le faites et espérer que...

Tout d'un coup, la cabine décolle comme une fusée. Je perds l'équilibre et m'agrippe à Styles pour ne pas tomber. Passant un bras autour de ma taille, il m'attire contre lui. Mon pouls s'affole brusquement, mais notre ascension accélérée n'y est pour rien.

-Je voulais dire « Accrochez-vous à quelque chose ». Nous sommes dans mon ascenseur privé. Il dessert directement le penthouse et il va très vite.

-Je vois, dis-je bêtement.

Mon irritation s'évanouit ; l'intense énergie qui circule entre nous l'a dissoute. Un flux magnétique, qui peut tout effacer comme un aimant, pensées, souvenirs, émotions...

 Hé, une seconde !

Je recule en le repoussant à deux mains. Quand je suis de nouveau bien plantée sur mes jambes, j'agrippe fermement la rampe qui court dans l'ascenseur, juste au cas où.

-Il sait, dis-je d'un ton dur, sans explication supplémentaire. Bordel, Styles ! Qu'est-ce qui vous a pris de venir me cueillir dans le hall comme une fleur ? Ça ne se fait pas !

-À propos de fleurs, j'espère que vous avez apprécié le bouquet. J'ai hésité, j'ai failli vous envoyer une composition plus exotique, mais vous m'évoquez plutôt les pâquerettes et les fleurs des champs.

-Ce n'est pas le propos !

-Comment ? S'exclame-t-il en feignant l'amusement. Vous me surprenez, mademoiselle Fairchild. Une jeune femme bien élevée comme vous, même pas un petit merci ?

-Merci, dis-je froidement.

-Et je tiens à préciser que je ne vous ai pas « cueillie ». Mais si vous y tenez, c'est quand vous voulez. Je serais ravi de réparer cet oubli. Je fais tout ce que je peux pour attiser mon courroux, mais j'ai du mal parce que Styles commence à m'amuser.

-Je ne suis pas un toutou ! Je déteste qu'on me dise « Au pied » ! Dans son regard, un peu de gaieté disparaît.

-C'est vraiment ce que vous croyez ?

-Je... Merde ! Les yeux fermés, je prends une profonde inspiration. J'ai horreur qu'on me donne des ordres, mais d'un autre côté Styles n'est pas ma mère, et je ne me montre pas très sympa avec lui. Non... Enfin, je n'en sais rien. Mais, Harry, dis-je en m'efforçant de conserver mon équilibre, de quoi ça a l'air, tout ça ? Vous y avez pensé ? Il est au courant !

-J'ai entendu. Vous parlez de Carl, c'est ça ? Et que sait-il au juste, votre patron ? Je vous assure que je ne lui ai rien raconté. Vous non plus, j'imagine... Il me dévisage, son œil ambre étincelant de gaieté, le noir grave et résolu. Et il insiste : Vous lui avez dit quelque chose ?

Trilogie Styles [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant