Chapitre 14

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Chapitre 14 :

Un million de dollars... Ces quelques mots tourbillonnent autour de moi, terriblement tentants. Une tentation qui me pousse à réagir.

   Je m'arrache à l'étreinte de Harry et lui balance une gifle bien sentie.


Il me regarde, les yeux brûlants, mais je ne parviens pas à déchiffrer son expression. Il m'attrape par le poignet, m'attire contre lui et m'immobilise en me tordant le bras dans le dos. Ça fait mal. Je ne suis plus consciente que d'une chose, son corps, si dur contre le mien. Nous le savons tous les deux, il me tient à sa merci. Il peut me faire encore plus mal. Il peut me prendre.


Submergée par le désir, je halète malgré moi. Je ne comprends pas pourquoi je réagis ainsi dès qu'il me touche. C'est un comportement animal, féroce. Je suis terrassée par le besoin de céder sans attendre. Mais je m'y refuse.

   Je me focalise sur son visage et lui dis, d'un ton que je voudrais cinglant :


– Je crois que vous devriez partir.


– Je vais y aller. Mais j'aurai ma peinture. Sans me laisser le temps de riposter, il pose un doigt sur mes lèvres. Je l'aurai parce que je la veux, et parce que vous aussi, je vous veux. Et je l'aurai parce que vous êtes d'accord. Je veux protester, mais il ne me laisse même pas le temps de prononcer un mot : Taisez-vous, Nikki. Rappelez-vous les règles. Pas de mensonges, vous vous rappelez ? Ne me mentez jamais !


Et tout à coup, il m'embrasse. Il lâche mon bras, enfouit ses doigts dans mes cheveux et penche ma tête en arrière pour plaquer ses lèvres sur les miennes. Je gémis en sentant sa langue m'explorer avec avidité. Est-ce lui qui m'a attirée contre lui, ou moi qui me suis jetée à son cou ? En tout cas, il bande, je sens son sexe contre ma cuisse. Putain, il a raison ! Il a raison, je veux le faire et c'est une très mauvaise idée...


Quand il me lâche enfin, je suis anéantie, si faible que la pesanteur devrait me plaquer au sol. Il me jette un dernier regard torride, puis s'en va. Il a disparu, mais mon cœur bat encore à tout rompre.


J'empoigne le dossier de la chaise, puis je m'assois lentement, avec précaution, les coudes posés sur les genoux. Si seulement j'arrivais à le haïr... La proposition qu'il m'a faite, les choses qu'il a dites : des vérités, pour la plupart, dont j'aimerais bien pouvoir ignorer l'existence.


Et puis Jamie revient, toute joyeuse, les cheveux ébouriffés. Depuis combien de temps suis-je assise à cette table ? Soudain, je remarque qu'elle ne porte pas de soutien-gorge. Je suis sûre qu'elle en avait un quand elle est sortie. Une Jamie assise à moitié nue à côté de Harry, ça m'aurait forcément frappée. Je lui lance :


–Tu t'es tapé Douglas ?


Bizarre... Je n'ai pas entendu les bruits qui vont de pair avec les parties de jambes en l'air chez notre voisin. Mais il faut dire que j'étais occupée...


– Ça va pas, non ? râle-t-elle. Sur le coup, j'éprouve un certain soulagement. Mais comment fait-on pour égarer un soutif ? Au moins, je sais qu'elle n'a pas tiré un coup en vitesse... Kevin, au 2 H, ajoute-t-elle.

Trilogie Styles [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant